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Journée de commémoration nationale 2025 – proclamation du gouvernement
La Journée de commémoration nationale trouve son origine dans le recensement du 10 octobre 1941. À l'époque, les nazis voulaient savoir qui, dans la population luxembourgeoise, était d'origine juive et, en même temps, convaincre les habitants du Grand-Duché de Luxembourg de se déclarer appartenant à la nation allemande, en précisant que leur langue maternelle et leur "race" étaient allemandes. Sentant le piège, la Résistance appela à répondre aux questions chaque fois par "luxembourgeois". De nombreuses personnes suivirent cet appel, ce qui entraîna l'annulation du recensement.
Il y a 80, ans la fin de la Deuxième Guerre mondiale marquait la libération du Luxembourg et de l'Europe du fléau nazi.
Le courage de la Résistance luxembourgeoise, née du refus de renier son identité et ses valeurs, reste un exemple fort. Des femmes et des hommes, souvent très jeunes et venus de tous horizons, ont choisi de se battre pour la liberté. Par des gestes parfois discrets mais toujours courageux, ils ont défié l'occupant. Beaucoup ont été arrêtés, torturés, déportés ou exécutés. Leur engagement a gardé vivant l'espoir d'un avenir libre, même dans les moments les plus sombres.
Le totalitarisme nazi ne supportait aucune différence. Qu'elle touche à l'identité, aux convictions ou à la condition de vie, toute forme de diversité était jugée intolérable, condamnée à l'exclusion, à la persécution, voire à la mort. Cette politique répressive a détruit des vies – une réalité dont nous devons, en tant que société, nous souvenir.
La guerre a aussi touché des milliers de jeunes Luxembourgeois enrôlés malgré eux dans la Wehrmacht. Arrachés à leur pays et envoyés combattre pour un régime qu'ils n'avaient pas choisi, nombre d'entre eux ne sont jamais revenus. De nombreuses jeunes femmes ont également été contraintes de rejoindre le Reichsarbeitsdienst ou le Kriegshilfsdienst. La souffrance de ces femmes et de ces hommes fait aujourd'hui partie intégrante de notre mémoire collective.
Le destin tragique des citoyennes et citoyens juifs ne doit jamais être oublié. Dès le début de l'occupation, ils ont été victimes d'une politique de discrimination, d'exclusion et de terreur. Privés de leurs droits, spoliés de leurs biens, leur humanité a été niée. Nombreux ont dû fuir leur pays, d'autres ont été arrêtés au Luxembourg ou à l'étranger, puis déportés vers les camps de concentration et d'extermination nazis, d'où très peu sont revenus. Les noms des victimes, gravés désormais sur le "Mur des Noms", portent en silence le témoignage de vies brisées.
La fin de la guerre ne signifia pas la fin immédiate des souffrances pour tous. La libération des camps révéla au monde l'ampleur de l'horreur nazie et marqua un tournant moral pour l'humanité. Si les armes se turent, de nombreuses familles attendaient encore le retour des disparus, parfois sans jamais avoir de réponse. Les survivants revenaient marqués à vie, dans leur corps et dans leur esprit.
Pourtant, sur les ruines de la guerre, le Luxembourg, ensemble avec ses pays voisins, choisit la voie de la réconciliation, de la reconstruction et de la paix.
Alors que l'actualité nous confronte à de nouveaux conflits, en Europe et ailleurs, il est de notre devoir de faire vivre cette mémoire. Elle nous rappelle combien il est essentiel de rester vigilants, de défendre les droits humains, de protéger la démocratie et de lutter contre toutes les formes de haine.
C'est par cet engagement quotidien que nous rendons le plus grand hommage à celles et à ceux qui ont souffert, résisté, espéré — et trop souvent donné leur vie.
Luc FRIEDEN, Xavier BETTEL, Martine HANSEN, Claude MEISCH, Lex DELLES,
Yuriko BACKES, Max HAHN, Gilles ROTH, Martine DEPREZ, Léon GLODEN,
Stéphanie OBERTIN, Georges MISCHO, Serge WILMES, Elisabeth MARGUE, Eric THILL
Communiqué par le ministère d'État