Merci, Monsieur le directeur,
sehr geehrter Herr Wolff,
Mesdames, Messieurs,
si vous aviez décidé aujourd'hui de faire une conférence virtuelle au lieu de faire une conférence réelle, nous serions plus nombreux autour de la table, puisque malheureusement, les communications marchent mieux via Internet, on l'a encore vu récemment, que sur les autoroutes. Et malheureusement un certain nombre de vos invités, je crois, se trouvent toujours sur ces routes que j'ai quand même réussi à quitter.
Tout d'abord, Monsieur le directeur, permettez-moi de remercier la Foire internationale de Luxembourg d'avoir innové cette année-ci, d'avoir organisé ce premier Medienforum, ce premier forum médiatique, je crois que c'est une bonne initiative, puisque le Luxembourg est un bon choix pour un tel forum.
En effet vous n'ignorez pas que le Luxembourg a, à côté de son passé sidérurgique et à côté de son passé bancaire, passés qui sont toujours les présents d'ailleurs, a quand même aussi un passé médiatique. Je ne dois pas rappeler l'histoire d'RTL-groupe qui est né en fait ici, je ne dois pas non plus rappeler la "Succes Story" du système de satellites Astra, mais il y a encore d'autres intervenants sur la place de Luxembourg, je pense par exemple à l'Office des Publications européennes qui est le plus grand éditeur européen, qui a également son siège ici, sans parler de la presse luxembourgeoise qui, heureusement s'enrichit au jour le jour. Cette année, on aura connu un certain nombre de nouveaux produits tant au niveau de la presse écrite que de la presse audiovisuelle. Donc, je crois que le Luxembourg est un espace qui se prête bien à une discussion sur les médias en général.
J'aimerais rapidement vous brosser le programme E-Luxembourg, un programme que nous avons mis en œuvre pour répondre aux objectifs du programme E-Europe. Le programme E-Luxembourg, c'est le plan d'action du gouvernement en faveur de la société de l'information et ce programme s'intitule: la société de l'information pour tous. Et c'est la devise sur laquelle nous travaillons, et vous aurez l'occasion de visiter le stand E-Luxembourg, juste à côté de cette salle où nous montrons deux produits spécifiques à cet égard.
Le programme E-Luxembourg est né en fait dans le cadre du discours sur l'Etat de la Nation du premier ministre Jean-Claude Juncker en mai 2000, lorsqu'il a dit "oui nous sommes prêts pour la société de l'information, mais nous devons encore continuer à travailler davantage". Par la suite, en juin 2000, le programme E-Europe a été adopté à Feira et en août 2000 nous avons mis en œuvre la commission nationale pour la société de l'information, en fait le haut lieu de coordination du programme E-Luxembourg, et nous avons lancé depuis le mois de février 2001 également notre site Internet E-Luxembourg.lu ou E-Lëtzebuerg.lu pour montrer au public où nous en sommes dans la réalisation de ce programme.
Les objectifs de ce programme sont doubles: tout d'abord il s'agit de transposer le plan E-Europe également au niveau national, mais il ne s'agira pas d'une transposition aveugle, d'une transposition idiote, il s'agira d'une transposition enrichie pour tenir compte des spécificités luxembourgeoises. L'exercice ne consistera pas à envoyer des statistiques bien fignolées. Chacun peut toujours établir les statistiques qui lui semblent le plus appropriées et en Europe on a quelquefois une sorte de batailles de statistiques et chacun essaie de produire de meilleures statistiques que l'autre pour se retrouver en haut du bench-marketing. Il ne s'agira donc pas seulement de produire des statistiques, mais il s'agira vraiment d'implanter les nouvelles technologies comme réalités dans notre vie au quotidien, et justement pour permettre à tous les intervenants, qu'ils soient sur le marché du travail ou non, de profiter de ces nouvelles technologies de l'information.
En effet le deuxième objectif, c'est l'objectif national, c'est d'accélérer l'entrée du Luxembourg dans la société de l'information et en évitant la fracture numérique. Nous avons réalisé récemment une enquête sur l'Internet au Luxembourg et les attitudes des luxembourgeois à l'égard des nouvelles technologies et nous constatons que nous sommes en train, en Europe, de sortir du peloton. Nous n'avons pas encore rattrapé ceux, ce sont surtout les scandinaves qui pédalent en tête, mais nous sommes en train de sortir du grand peloton et nous avons plus de 40% des ménages qui sont connectés et nous avons une moyenne de 45% qui surfent régulièrement.
En matière de mobilophonie nous sommes vraiment de loin parmi les meilleurs, nous avons donc développé largement l'acception des nouvelles technologies, mais nous ne sommes pas encore au bout de nos peines. Il s'agit aussi d'une gageure pour notre monde économique d'être à la pointe du progrès et de réaliser ce que le programme E-Europe promet, à savoir de faire de l'Europe l'économie la plus dynamique, la plus prospère et la plus créatrice d'emplois au sein de la société de l'information et de la connaissance.
Les projets que nous avons en matière d'E-Luxembourg sont classés parmi cinq grands défis:
- Premier défi: les nouvelles technologies dans l'éducation, dans l'enseignement supérieur et dans la recherche
- Deuxième défi: E-Gouvernment - faciliter la vie de tous les citoyens notamment par voie de téléprocédures
- Troisième défi: Internet pour tous, faire participer tous les citoyens à la société de l'information
- Quatrième défi: promouvoir le commerce électronique par le biais des nouvelles technologies
- Cinquième défi: numérisation des contenus culturels et scientifiques
Et si vous regardez notre site E-Luxembourg, vous constaterez que dans chacun de ces défis nous progressons et qu'il y a régulièrement de nouveaux projets qui voient le jour. Je ne veux pas vous exposer la quarantaine de projets que nous avons déjà adoptée, je me limiterai à dire quelques mots sur deux projets que vous pourrez visiter à côté.
Le premier c'est Internet pour tous "Internet fir jonk an al", c'est un programme que j'aurai l'occasion de lancer officiellement lors d'une conférence de presse que je donnerai avec Madame Anne Brasseur, c'est de permettre à tout le monde, aussi à ceux qui ne vont pas à l'école, aussi à ceux qui n'ont pas de travail ou ne recherchent pas de travail, donc de permettre aussi aux hommes et femmes aux foyers, de permettre aux personnes âgées surtout d'avoir accès aux nouvelles technologies. Le premier c'est ce qu'on appelle "Internetstuff" en français l'espace numérique public, et nous voulons encourager les communes à offrir de tels "Internetstuffen" un peu partout dans le pays. Ce sont des espaces où l'on peut se rencontrer, espaces où l'on peut apprendre. Enfin, c'est aussi des espaces où l'on peut avoir accès justement au contenu, puisque l'on constate au Luxembourg dans les sondages que nous avons faits, que pour la plupart des Luxembourgeois qui ne sont pas connectés à l'Internet, la raison en est qu'ils n'en voient pas le besoin.
Malheureusement, on le constate auprès d'un certain nombre d'entreprises, soit qu'elles n'ont pas de PC, ne voient pas pourquoi s'acheter un PC, et je suis convaincu et je reste convaincu qu'une des raisons pour laquelle aussi le E-Commerce n'est pas encore aussi étendu en Europe qu'aux Etats-Unis, en est le terminal, le PC n'est pas un terminal qui est vraiment très facile d'accès, aussi pas toujours trop bon marché pour les personnes qui n'en ont pas besoin professionnellement. Donc en attendant un nouveau terminal, qui verra sûrement le jour dans quelques années, je crois qu'il sera utile et important d'ouvrir donc des espaces publics pour tout le monde et les communes sont les lieux favoris.
Deuxième volet de ce programme qu'on appelle Internetbrécken, donc les ponts pour traverser le fossé numérique, le deuxième volet ce sont les "Internetführerschäin" l'initiation générale pour tous avec des formateurs formés sachant parler la langue de ceux qui sont dans la salle. Il ne faut pas parler un langage informatique mais un langage de tous les jours et de montrer également à toutes les personnes de tous les âges comment se connecter et surtout quelle est l'utilité d'être connecté et quel est le contenu que l'on peut en tirer.
Le deuxième projet, c'est le projet "My school", c'est un projet qui s'adresse à tous les acteurs du monde de l'éducation nationale, enseignants, élèves, administrateurs, mais aussi aux parents d'élèves et à tous ceux qui sont intéressés à l'apprentissage et à la formation au long de la vie. C'est un portail qui permet à tous les acteurs impliqués d'accéder de n'importe où à des connaissances, de communiquer et de collaborer à travers Internet. C'est aussi la cheville ouvrière aussi du troisième projet, le cartable électronique, qu'on est en train de promouvoir, parce qu'il ne s'agit pas seulement que chaque élève ait un ordinateur devant soi, l'essentiel c'est le contenu. Or, c'est ce portail, "My school" qui pourra justement donner un contenu unique à tout le monde, à tous les élèves, qu'ils soient de milieu riche ou de milieu pauvre.
Mesdames, Messieurs,
ce programme est un programme d'envergure considérable, c'est un programme horizontal, c'est donc un programme qui sera difficile à réaliser et qui ne sera pas réalisé du jour au lendemain, c'est donc un programme qui continuera au-delà de l'année 2003, année qu'E-Europe s'est fixé comme aboutissement de ses efforts. En effet on a énormément de projets à mettre en œuvre, ou on a des projets qui doivent connaître et connaîtront une évolution au cours de leur réalisation, il faut donc une coordination permanente.
C'est pour coordonner ces efforts du gouvernement, pour éviter que chaque administration, chaque ministère ne travaille seul, que nous avons mis en œuvre la Commission nationale de la Société de l'Information (CNSI) qui regroupe en son sein six ministres, présidée par le ministre délégué aux Communications et qui a comme but justement, à la fois d'éviter des recoupements et d'éviter ainsi le gaspillage des deniers publics mais aussi, d'autre côté, de trouver des lacunes pour lesquelles personne n'est responsable et d'essayer de boucher ces lacunes. Si je prends par exemple le programme "Internetbrécken" la fracture numérique, il n' y a en fait aucun ministre, aucun membre du gouvernement qui n'ait cette attribution dans son portefeuille. C'était donc important de mettre en œuvre dans le cas de la CNSI un tel programme, parce que sinon aucun autre membre du gouvernement n'aurait été compétent pour le faire. Et nous allons mettre prochainement en œuvre une task force spéciale qui regroupera une dizaine de collaborateurs que nous sommes en train de recruter parmi des spécialistes, justement pour doter aussi la CNSI du potentiel technique et administratif nécessaire pour à la fois évaluer mieux les projets et aussi contrôler et suivre l'exécution du projet parce qu'il ne suffit pas qu'un ministre annonce un projet pour qu'il soit réalisé le lendemain, il faut encore tout mettre en œuvre pour les réaliser.
Mesdames, Messieurs,
je vous souhaite encore un beau succès pour ce premier forum médiatique et j'espère que, ce que j'ai promis en ce qui concerne E-Luxembourg, que l'on pourra également contribuer à accroître l'attractivité de cette place luxembourgeoise en tant que forum médiatique. Je constate d'ores et déjà qu'il y a bon nombre d'organes de presse qui regardent cette évolution avec beaucoup d'intérêt et nous avons beaucoup de connexion avec la presse, puisque mon vœu d'atteindre le grand public peut encore et toujours se réaliser le mieux avec la bonne collaboration de la presse.