Discours du ministre de l'Economie Henri Grethen à l'occasion de la 5e Journée syndicale de l´OGB-L: "Quelle politique nationale et européenne par rapport à la situation économique? L'approche du gouvernement luxembourgeois"

Mesdames, Messieurs,

C’est un honneur pour le Ministre de l’Economie que de pouvoir commencer - au sein de ce forum - le débat sur les politiques européennes et nationales à adopter par rapport à la situation économique.

Mesdames, Messieurs,

Ce n’est certes pas à l’occasion d’une journée syndicale que je dois rappeler que le modèle luxembourgeois nous a permis de connaître les dernières 15 années un succès économique qui cherche son équivalent au niveau européen voire mondial.

Mais, au delà du succès récent, et là nous revenons dans le vif du sujet, le modèle luxembourgeois nous a également permis de survivre sans trop de dommages les temps très difficiles que notre économie a subis lors de la crise sidérurgique.

Loin de moi de vouloir assimiler le ralentissement conjoncturel actuel à la crise sidérurgique !

Certes, et j’ai eu l’occasion d’en parler à plusieurs reprises, les années grasses, si vous me permettez d’employer cette référence biblique, semblent avoir fait place aux années maigres.

Mais, il s’agit là de fluctuations cycliques qui remontent à la nuit des temps. Les économistes, quant à eux, aiment qualifier ceci de cycle conjoncturel.

Aujourd’hui nous observons donc un ralentissement conjoncturel.

Celui-ci a débuté aux Etats-Unis en 2001, bien avant les tragiques évènements du 11 septembre 2001 !

A l’époque tous les experts prédisaient une reprise rapide ou encore « en forme de V » aux USA, c’est-à-dire un bref ralentissement suivi rapidement d’une reprise vigoureuse.

Les mêmes experts pensaient d’ailleurs majoritairement que l’Europe, qui accusait moins de déséquilibres structurels que les Etats-Unis serait en grande partie épargnée, abritée derrière son bouclier, l’Euro.

Tel ne fut pas le cas !

La crise, aggravée par la situation géopolitique, a traversé l’Atlantique en un temps record et en empruntant des nouveaux canaux de transmission.

Autrefois, c’était essentiellement via le canal des échanges commerciaux que les ondes conjoncturelles se propageaient.

Mais, la mondialisation de l’économie aidant, cette fois-ci, c’est surtout à travers les marchés financiers, boursiers et de services - des marchés beaucoup plus flexibles et volatiles que les marchés des biens - que le ralentissement économique s’est propagé.

Et le Luxembourg dans tout cela ?

Dois-je vous rappeler que le Luxembourg est l’économie dans l’Union Européenne qui a le degré d’ouverture - mesuré par la part relative des importations et exportations de biens et services dans le PIB - le plus élevé ?

Que l’investissement direct de l’étranger au Luxembourg est également le plus important de l’UE en termes relatifs ?

Qu’un des piliers de notre économie est justement le secteur bancaire, un secteur hautement tributaire des marchés boursiers ?

Je reviendrai plus tard sur ce dernier point en détails, actualité oblige !

Au vu de l’exposition de notre pays aux variations conjoncturelles importées de l’étranger, il n’est donc guère étonnant que notre économie a connu un ralentissement prononcé.

Toutefois, la dépendance de l’économie luxembourgeoise face à l’économie mondiale n’est pas une fatalité !

Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi de souligner que le gouvernement n’a pas attendu la crise pour agir.

Action et non réaction, ce principe dirige les actions du gouvernement conformément au "Leitmotiv" du développement durable qu’il s’est fixé comme objectif ultime.

Certes, quelques ajustements budgétaires courants se révèlent incontournables dans le contexte économique actuel.

Mais la politique générale du gouvernement a été de ne pas remettre en cause les choix stratégiques de moyen terme, voire de long terme, et surtout pas au profit de décisions hâtives avec une optique court terme.

Mesdames, Messieurs,

Permettez moi d’en venir d’abord aux politiques européennes avant d’entrer dans le vif du sujet des politiques nationales.

Ce fut au beau milieu d’une situation conjoncturelle extrêmement favorable, plus précisément en mars 2000, que le Conseil Européen de Lisbonne décida que l’Europe allait devenir "l’économie la plus dynamique et compétitive du monde".

Quels moyens ?

La coordination économique essentiellement !

Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi de présenter cette coordination économique en plus de détails.

En effet, je pense que l’approche de coordination des politiques au niveau européen est la bonne approche et offre les potentiels nécessaires pour définir une politique européenne par rapport à toute situation conjoncturelle.

Car s’il est facile de se fixer des grands objectifs avec une conjoncture fleurissante, il est plus difficile de maintenir le cap quand l’économie ralentit !

Au niveau de l’Union Européenne les politiques économiques sont coordonnées via les Grandes Orientations de Politique Economique, appelées GOPE en jargon communautaire.

Les GOPE sont l’instrument principal de coordination des politiques économiques, elles livrent un constat et des recommandations à l’échelle de l’ Union européenne et à chacun des Etats membres.

L’approche communautaire peut être résumée au principe du bon dosage ou "policy mix" des différentes politiques à disposition des décideurs politiques pour faire face aux aléas conjoncturels mais également pour adresser les problèmes structurels.

Comme la politique monétaire est désormais de la compétence d’une instance fédérale, la Banque Centrale Européenne, il reste les politiques budgétaires et les politiques structurelles pour adresser ces objectifs.

Citons d’abord, la politique budgétaire qui s’inscrit dans le Pacte de Stabilité et de Croissance et qui surveille l’équilibre des finances publiques des Etats membres.

Citons ensuite le processus des réformes structurelles appelé encore processus Cardiff, d’après le nom de cette cité du pays de Galles où le Conseil Européen en décida en 1998.

Ce processus a pour mission de coordonner et superviser les efforts que les Etats membres font en matière:

  • de progression vers une économie basée sur la connaissance,

  • de réformes des marchés des biens et des services,

  • et de l’ouverture des services d’intérêt général autrefois sous monopole de l’Etat à la concurrence.

Finalement, le processus de Luxembourg, instauré lors de notre présidence en 1997, coordonne les efforts que les Etats membres font en matière  de politique d’emploi.

Citons notamment:

  • la lutte contre le chômage, spécialement celui de longue durée et celui des jeunes

  • et les politiques visant à augmenter les taux d’emplois, notamment des femmes, des travailleurs âgés et des travailleurs handicapés.

Des objectifs, qui, j’en suis sûr, vous tiennent très à cœur!

Mesdames, Messieurs,

Ces processus forment une stratégie cohérente à moyen terme et permettront, j’en suis sûr, à l’Union Européenne de retrouver ensemble le chemin de la croissance.

Permettez-moi cependant d’émettre un certain bémol sur ce point.

Si la stratégie d’ensemble me semble entièrement justifiée, il est des détails qui, à mes yeux, méritent réflexion.

Pourquoi décider que l’Union Européenne doit devenir l’économie la plus dynamique et compétitive du monde?

Se comparer aux autres est une bonne stratégie !

 

Apprendre des avantages des autres pour améliorer ses faiblesses est une bonne tactique !

Vouloir à tout prix s’assimiler voire surpasser peut l’être un peu moins !

Laissez-moi m’expliquer.

Ce n’est pas lors d’une journée syndicale que je dois vous rappeler qu’en Europe on a certains avantages sociaux par rapport aux Etats-Unis d’Amérique qu’on ne voudrait pas remettre en cause.

Faut-il qu’un éminent économiste du FMI nous rappelle qu’on ne peut comparer des pommes et des poires ?

La structure démographique des Etats-Unis est plus favorable que celle de l’Union Européenne surtout grâce à l’immigration et dès lors des comparaisons brutes et sommaires sont fallacieuses.

J’ai souvent comparé l’objectif de Lisbonne à des parents qui décident que leur enfant va être le meilleur élève de sa classe !

Il faut alors au moins admettre qu’on ne dispose pas du contrôle sur tous les éléments ! Entre les ambitions et la réalité il y a un gouffre.

Je parlerai maintenant du fameux "rapport de printemps" de la Commission qui a été amplement discuté dans la presse ces derniers jours.

Il faut savoir que les Ministres n’ont reçu le rapport que quelques jours après les journalistes. Difficile dans ces conditions de faire une analyse sereine des reproches faites à notre égard.

Ce rapport classe le Luxembourg parmi les pays les moins réformateurs.

Mais, sait-on que le Luxembourg est crédité dans ce même rapport des meilleurs scores sur un cinquièmes des indicateurs retenus.

Alors, si je vois le tumulte médiatique que certains lancent, je dois quand même m’étonner.

Je suis tout à fait d’accord de juger notre économie sur des indicateurs fiables sur une période assez longue.

Mais je refuse de juger notre politique économique sur base d’indicateurs ad hoc, ponctuels et qui souvent ne résistent pas à un examen même superficiel.

Prenons un exemple, le nombre de directives non transposées.

Mesdames, Messieurs,

Il ne suffit pas que la législation européenne soit transposée dans les délais, encore faut-il qu’elle soit transposée correctement. La qualité n’est guère prise en compte dans cette discussion.

Or, uniquement une transposition correcte peut garantir que les citoyens et les entreprises puissent jouir pleinement des droits et avantages compétitifs que leur confère l’accomplissement du marché intérieur.

Force est de constater que le Luxembourg est le pays qui a le moins de problèmes devant les juges européens. De plus le Luxembourg a depuis dix ans une très bonne place dans le duo de tête de cet indicateur de qualité.

Malgré tout, le Luxembourg prend à cœur les recommandations bien fondées !

Mesdames, Messieurs,

J’en viens maintenant à la situation au Luxembourg.

Que peut faire le gouvernement luxembourgeois face à la situation économique, tout en s’inscrivant étroitement dans le cadre européen que je viens de décrire  et tout en prenant en compte la dépendance de notre économie de l’économie mondiale ?

Beaucoup !

Je commencerai par le côté macroéconomique.

En offrant une politique de, permettez-moi le jeu de mot, stabilité et de croissance en matière de finances publiques, nous offrons à nos entreprises et à leurs salariés, ultimes acteurs de la croissance tant convoitée, les conditions nécessaires pour pouvoir l’achever.

J’ai déjà exposé au début de mon discours que le ralentissement actuel est de nature conjoncturelle et non structurelle.

Ainsi, les actions prévues par le gouvernement avant le ralentissement économique ne seront pas remises en cause et les actions futures du gouvernement ne seront nullement conditionnées excessivement par ce même ralentissement !

Laissons jouer les stabilisateurs automatiques mais restons vigilants quant aux limites des marges de manœuvre budgétaires.

La politique macroéconomique doit rester stable et prévisible et permettre les investissements publics de long terme.

Or, dans un petit pays, la politique macroéconomique n’a qu’une efficacité limitée.

Si le fameux "policy mix" assurant la stabilité macroéconomique est une condition nécessaire à la croissance, les réformes structurelles et leurs incidences sur la compétitivité des entreprises en sont une autre.

Et là le gouvernement est à l’œuvre !

Laissez-moi citer brièvement quelques unes de ces réformes:

La réforme fiscale

La réforme de la fiscalité des entreprises, s’ajoutant à celle en faveur des ménages, a opéré un important allégement des charges pesant sur nos entreprises.

Cette mesure a une incidence directe sur la compétitivité des entreprises implantées au Luxembourg.

De surcroît, elle constitue un avantage non négligeable pour les entreprises qui considèrent une nouvelle implantation sur notre territoire.

La politique d’innovation

Le gouvernement et surtout le Ministère de l’Economie a toujours mis l’accent sur l’importance de l’innovation dans les entreprises.

En effet, ce n’est qu’en innovant régulièrement en matière de procédés et de produits que nos entreprises peuvent rester compétitives.

Or qui dit innovation dit Recherche et Développement. C’est pourquoi le Ministère de l’Economie offre de l’aide aux entreprises qui font des efforts en matière de R&D.

Mais si, la R&D et l’innovation sont des facteurs clé de la compétitivité au niveau des entreprises individuelles, l’enjeu ne s’arrête pas là.

En effet, ces mêmes variables sont à la base de la productivité totale des facteurs, indicateur par excellence de la capacité d’une économie de croître de façon endogène.

Or, différentes études dont celle de l’OCDE montrent que cette variable est positivement corrélée avec le volume des dépenses en R&D, mais également avec le stock de connaissances et de R&D.

Une étude effectuée par la CREA, cellule de Recherche du Centre Universitaire, pour le Ministère de l’Economie nous confirme qu’on peut mettre en évidence cette corrélation sur base des données statistiques disponibles au Luxembourg.

Ceci met donc en évidence, si besoin il y en avait encore, l’importance de l’évolution des connaissances.

Mesdames, Messieurs,

Ceci me permet la transition vers un autre domaine important pour les réformes structurelles:

L’éducation et la recherche

Permettez-moi de citer dans la foulée:

  • la création de l’Université de Luxembourg avec notamment la future Cité des Sciences à Belval;

  • l’investissement du gouvernement dans la formation continue des salariés;

  • la réforme de l’enseignement secondaire et l’investissement continu en ressources humaines supplémentaires dans ce domaine;

  • La construction de bon nombre d’infrastructures scolaires importantes.

Toutes ces réformes font écho aux recommandations que la Commission européenne fait dans son rapport déjà évoqué.

Cependant, l’effet de ces réformes est à moyen, voire long terme, il est trop tôt pour en faire un bilan.

Mesdames, Messieurs,

Je citerai également une autre réforme structurelle très importante: celle concernant l’ouverture à la concurrence des industries de réseau, comme les télécommunications, l’électricité et le gaz.

En matière de réforme des industries de réseau, le gouvernement luxembourgeois poursuit fermement le processus de réforme entamé au courant des dernières années.

La politique de libéralisation a des bons côtés !

Prenons par exemple le coût moyen d’une communication téléphonique de dix minutes pendant les heures de pointe.

Ce prix a diminué entre 1999 et 2002 de 16% au niveau national et de 47% pour cette même communication avec les Etats-Unis d’Amérique.

Ceci est également un gain en matière de compétitivité pour les entreprises luxembourgeoises.

Mesdames, Messieurs,

La Commission Européenne, dans le rapport commenté il y a quelques minutes, a épinglé notre politique de réforme.

En particulier, elle nous reproche de ne pas avoir supprimé l’Office des Prix et la politique de contrôle des prix.

Fin septembre, le gouvernement en Conseil a adopté un projet de loi qui réformera complètement notre législation sur la concurrence et les prix.

Cette législation est en effet devenue obsolète, notamment suite à la décision du Conseil européen de donner aux autorités de concurrence nationales le pouvoir d’appliquer directement les articles 81 et 82 du Traité européen.

Le Luxembourg ne souffre nullement d’un manque de concurrence. La preuve en est que les niveaux relatifs de nos prix sont proches de la moyenne communautaire.

De plus, notre législation sur la concurrence et de contrôle des prix nous a encore rendu un grand service. En effet, elle nous a permis de mener activement une politique que je qualifierai de « Anti-Teuro ». Expression assassine inventée par nos voisins allemands excités par les hausses déguisées des prix en euros.

Enfin, une autre partie importante des réformes structurelles que le gouvernement a lancé concerne les PME et je ne citerai que brièvement: l’actualisation du plan d’action PME avec notamment la création du fameux « guichet unique ».

Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi de parler d’une autre réforme, ou devrais-je dire révolution ?

A vrai dire les experts n’ont encore définitivement tranché.

Je parle évidemment du commerce électronique !

Voilà en effet une réforme des plus prometteuses et qui me tient particulièrement à cœur.

Ainsi, ce n’est qu’en entrant pleinement dans l’ère du commerce électronique que nos entreprises peuvent rester compétitives à moyen et surtout à long terme.

Voilà pourquoi le gouvernement s’en est fait un ardent défenseur, tout en insistant sans cesse sur les deux aspects nécessaires à son essor : la sécurité et la confiance.

Une philosophie que le Ministère de l ‘Economie, en charge de la législation sur le commerce électronique, souscrit entièrement.

Mesdames, Messieurs,

Si le commerce électronique est une des priorités du gouvernement et de mon ministère, c’est aussi parce qu’il est particulièrement important pour le secteur financier.

L’accord important trouvé à Bruxelles mardi dernier, au terme de négociations très difficiles, est un pas dans la bonne direction.

Cet accord respecte entièrement l’esprit de Feira où nous avions clairement fait comprendre qu’aucun accord ne se ferait au détriment de la compétitivité des banques luxembourgeoises par rapport aux banques suisses en particulier.

L’accord trouvé le 21 janvier à Bruxelles, sauve les éléments de compétitivité essentiels dont dispose notre place bancaire, dont, et non le moindre, le secret bancaire.

Mais, l’accord met également en évidence l’importance des mutations structurelles que les banques de la place luxembourgeoise devront entreprendre afin de rester compétitives.

Or, heureusement d’ailleurs, la place financière luxembourgeoise n’a pas attendu l’accord du dernier Conseil Ecofin pour innover et redéployer ses activités.

Mesdames, Messieurs,

Je ne dois certainement pas vous rappeler que désormais nous sommes classés deuxième, après les Etats-Unis, en matière de gestion des fonds.

Le secteur financier a donc déjà partiellement gagné sa bataille pour la diversification et la mutation de ses activités, mais beaucoup reste à faire. Le commerce électronique sera un de ses atouts futurs.

Mesdames, Messieurs,

Je viens de citer la diversification, mot clé d’une bataille que le gouvernement et surtout le Ministre de l’Economie mènent de plein front.

En effet, la diversification économique est une des activités qui se classent de prime importance à l’agenda politique.

Ce fait ne remonte d’ailleurs pas, comme certains voudraient bien le croire, au ralentissement économique !

Nous avons toujours, même lors des, permettez-moi de les appeler ainsi, « cinq glorieuses », opéré dans le sens d’une diversification de notre économie.

Notre économie est actuellement encore trop monolithique, non plus par rapport au secteur sidérurgique, mais par rapport au secteur financier.

Mais, une fois n’étant pas coutume, je citerai, librement, dans ce contexte une expression de Monsieur Yves Mersch auquel je cèderai la parole sous peu.

"S’il est vrai que notre économie est très dépendante du secteur financier, qu’en serait-il si elle n’en dépendait pas ?"

Je ne préfère pas trop y penser !

Mais cette observation philosophique, nous pouvons la partager avec nos amis finlandais, à qui on reproche régulièrement, - trop souvent à mon goût, - leur dépendance par rapport à l’entreprise Nokia.

Mesdames, Messieurs,

J’ai fini d’exposer brièvement - et non exhaustivement - quelques actions clé du gouvernement en matière de politique économique et son insertion dans la stratégie de croissance européenne.

Mais le gouvernement, tout en s’inscrivant pleinement dans la recherche de la compétitivité de nos entreprises, n’en œuvre pas moins pour une politique sociale.

Ainsi, je citerai brièvement, puisque ce sera essentiellement le thème de la discussion de cet après-midi:

Les décisions en matière de pensions, notamment les résultats du "Rentendesch" mais également l’ouverture de la voie vers la pension complémentaire.

Et je ne finirai pas sans citer les décisions récentes concernant le relèvement de 3,5% du salaire social minimum.

Certains en sont moins contents évidemment !

Il est vrai que ces décisions n’augmentent pas automatiquement la compétitivité des entreprises luxembourgeoises.

Je commencerai dès lors par rappeler qu’une étude récente du STATEC montre qu’on ne peut pas mettre en évidence une relation entre salaire minimum et l’évolution des salaires et conclure à l’existence d’un effet d’entraînement inflationniste.

De plus, je suis d’avis que ces mêmes mesures sociales permettront à plus longue échéance de rester sur une trajectoire alliant croissance  économique et paix sociale.

En effet, et j’en reviens là au début de mon intervention, le fameux modèle luxembourgeois devra une fois de plus démontrer qu’il est possible de passer ensemble le cap des temps un peu mouvementés.

Le gouvernement a réalisé ces ajustements sociaux.

Il continue à défendre contre vents et marées, qu’il s’agisse de la Commission Européenne ou de l’OCDE, notre système d’indexation des salaires sur l’évolution des prix.

Pourquoi ?

Parce que nous croyons dans le modèle social luxembourgeois.

Parce que nous croyons que les coûts engendrés en matière de compétitivité-coût pour nos entreprises seront compensés in ultimo, par la stabilité et la paix sociale que ce même système confère à notre économie.

Je suis sûr que les syndicats en tiendront également compte dans leurs revendications salariales !

Et je ne puis m’empêcher de citer cette expression honnie de modération salariale, pourtant indispensable. L’année dernière, le coût salarial unitaire a fortement augmenté, il progresse plus rapidement que chez nos partenaires commerciaux.

Voilà in fine le message que je voudrais donner aux partenaires sociaux réunis au sein de la Tripartite:

N’oubliez pas les efforts consentis par les uns et les autres et oeuvrez à la pérennité du modèle luxembourgeois.

Merci de votre attention.

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