Allocution prononcée par Jean-Claude Juncker lors de l´ouverture du 5e sommet de l´ASEM

(seul le discours prononcé fait foi)

Excellences, Mesdames, Messieurs,

Le président du Conseil européen, Jan Peter Balkenende, aurait certainement souhaité être parmi nous aujourd’hui, mais il se remet en ce moment d’une grave infection et m’a laissé le soin de le remplacer pour l’ouverture de ce cinquième sommet Asie-Europe, ce que je fais avec plaisir.

Ce qui nous unit, nous, les pays de l’ASEM, c’est notre volonté d’œuvrer ensemble à la paix, à la sécurité et à une croissance économique durable. Pour atteindre ces objectifs, nous avons besoin les uns des autres. En échangeant nos idées et en attaquant ensemble les problèmes, nous contribuons à la stabilité, au respect mutuel et à de meilleures chances pour les hommes et les femmes. C’est pourquoi cette réunion est de la plus haute importance.

Permettez-moi de vous féliciter pour l’excellente organisation de ce sommet. Je voudrais aussi remercier chaleureusement le gouvernement et le peuple du Vietnam pour sa généreuse hospitalité.

L’année 2004 est une année particulière pour l’ASEM. Nous avons en effet le plaisir d’accueillir treize nouveaux membres à notre table. Votre adhésion à l’ASEM ne signifie pas seulement l’élargissement, mais aussi l’approfondissement de notre dialogue. Les nouveaux membres complètent notre ensemble. Soyez les bienvenus.

L’ASEM est un organe de coopération solide. Nous en avons apporté la preuve dans la période qui vient de s’écouler. Les préparatifs de ce sommet n’ont pas été faciles. La discussion sur l’élargissement de l’ASEM a montré que nous ne partageons pas toujours les mêmes idées sur tous les sujets. J’espère, et j’en suis convaincu que l’ASEM sortira plus forte et plus mature de ce processus.

Nous parlerons, au cours de ce sommet, de l’avenir de l’ASEM, mais aussi de thèmes politiques, économiques et culturels. Je vais brièvement en relever quelques-uns, pour lesquels la coopération étroite entre les pays asiatiques et européens est essentielle.

Le premier est la lutte contre le terrorisme, qui fait de nombreuses victimes innocentes sur nos deux continents et ailleurs dans le monde. Les attentats perpétrés en Indonésie, en Espagne, aux Philippines et dans d’autres pays nous ont rappelé que la violence des terroristes n’épargne pas nos régions. Le terrorisme frappe aveuglement, mais ses victimes ont un visage, une biographie, un projet de vie. Il nous faut donc coopérer plus étroitement pour mieux faire face à cette menace. L’ASEM a déjà fait d’importants pas en avant, mais d’autres doivent encore être faits, ensemble.

Le deuxième thème est la prévention du VIH/sida et la lutte contre cette pandémie. Le sida détruit les familles et les communautés et apporte d’immenses souffrances à des millions d’êtres humains. Nous devons unir nos efforts pour éviter que cette épidémie ne devienne ingérable en Asie et ailleurs. Si nous ne saisissons pas les opportunités qui se présentent aujourd’hui, il sera demain doublement difficile de maîtriser la situation.

Le troisième thème est le renforcement de la coopération économique. Les pays de l’ASEM représentent plus de quarante pour cent du commerce mondial. Nous avons la lourde responsabilité de placer autant que possible nos relations économiques sous le signe de la liberté, de la rénovation et de la confiance. Nous n’avons pas le droit de décevoir les attentes des entreprises asiatiques et européennes ainsi que les espoirs de leurs salariés.

Le quatrième thème, qui retient l’attention de chacun d’entre nous, est notre dialogue politique sur des valeurs universelles telles que le respect des droits de l’homme, la liberté et la solidarité. Nous pouvons et nous devons parler de ces thèmes en manifestant de l’intérêt pour nos points de vue respectifs et aussi notre volonté d’écoute. C’est ce qui donne tant de valeur à cette enceinte.

Le dialogue sur les cultures et les civilisations, lancé par l’ASEM, jette des ponts entre les hommes et encourage la compréhension et la confiance mutuelles. Le groupe que nous formons est constitué de pays d’une grande diversité. Nos sociétés sont composées d’hommes et de femmes et de communautés aux cultures, religions, convictions et identités très diverses.

La beauté de l’ASEM, c’est l’exemple que nous donnons au monde d’une diversité qui est une richesse. Une richesse dont nous pouvons être fiers. Une richesse qui nourrit notre inspiration et notre espoir. Parce que nous sommes unis par le respect mutuel et par la volonté d’apprendre les uns des autres.

Je souhaite à chacun d’entre nous un sommet Asie-Europe fructueux qui soit pour tous une source d’inspiration.

Je vous remercie de votre attention.

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