Jeannot Krecké lors de l'ouverture de la Foire d'automne 2005

- seule la parole prononcée fait foi -

Altesse Royale,

An 24 Stonnen wärt Dir un der Spëtzt vun enger Délégatioun vum `Board of Economic Development' stoen, an där ech mat Iech zesummen an Amerika gin. Do wäerte mier dann Firmen besichen, vun dénen die eng Zoulieferer vun der Automobilindustrie sin, déi aner aus dem Beräich vun der Pharma - a Plastikindustrie hierkommen. Am Härz vun der amerikanescher Automobilindustrie, zu Detroit am Michigan, wäerte mir e Séminaire ofhaalen, fir d'Virdéeler vum Automobilsecteur zu Lëtzebuerg ze présentéieren. Lëtzebuerger Betriber, die mat eis réesen, wäerten d'Gelégenhéet kréien, hier Produkter an hier Aktivitéiten virzestellen a Kontakter ze kréien mat meiglechen Partner aus Amerika.

Et wäerten nei Betriber sin, bei déi mier wäerte goen, awer och däer, déi mier schons kennen, well se schons eng Zeit hei zu Lëtzebuerg installéiert sin.

Dir wäert och während der nächster Woch erëm d'Geleënhet kréien, fir -wei soen se do iwwer - Ären ,Commitment' fir den wirtschaftlechen Standuert Lëtzebuerg ze weisen. Zesummen wellen mer dann probeieren, souwuel Betriber hei op Lëtzebuerg ze kreien, die vun hei aus hier Aktivitéiten an Europa kennen développeieren, wie awer och ze kucken, an wiefern mir eis Exportindustrie kënnen förderen.

An haut, Altesse Royale, hudd Dir wéi ëmmer drops gehale, fir bei der Ouverture vun der Hierschtfoire derbäi ze sin. Dës Foire ass besonnesch fir Kleng- an Mettelbetriber ­ an wann een dat op d'Secteuren emléd, dann denken ech spéziell un d'Handwierk an un den Handel - é ganz wichtegt Element, fir hier Produkter an hier Servicer, hieren ,Savoir-faire' dem Grand Public, awer och den intresséierten Berufskreeser ze weisen.

Dir ennerstëtzt duerch Är Präsenz eis Kleng- an Mettelbetriber, die och d'Réckgrat vun eiser Economie duerstellen. Sie offréieren nämlech enger grousser Zuel vun Menschen eng Aarbechtsplaz an léschten och gleichzeiteg eng wichteg Contributioun fir eis Sécurité sociale. Net vergiessen well ech dobei hier Ennerstëtzung fir d'Liewen an eise Régiounen, dat se mat hierer localer Implantatioun quésch durch d'Land erhalen.

Am Numm vun der Regierung soen ech Iech duerfir villmols Merci.

Altesse Royale,
Excellences,
Mesdames,
Messieurs,

On attend généralement du Ministre de l'Economie et du Commerce extérieur qu'il brosse un tableau complet de la situation de l'économie luxembourgeoise.

Or, je vais résister à la tentation de vous abreuver d'une kyrielle de chiffres. Souffrez cependant que j'en donne quatre seulement, quatre indicateurs qui me paraissent essentiels et éclairants.

Premier chiffre : 8.731. C'est le nombre d'emplois créés sur une base annuelle en comparant le premier semestre 2005 par rapport à la même période de l'année précédente. Ce chiffre tout de même impressionnant souligne que les entreprises continuent à juger que le Luxembourg est un site de production attrayant.

Deuxième chiffre : 2,5%. Si le baril finit l'année à 60 dollars en moyenne et qu'il reste à ce niveau l'année prochaine, nous aurons une inflation autour de 2,5%. Dans la comparaison européenne, ce chiffre est très médiocre. Je me suis souvent exprimé sur le lien dangereux entre la progression des prix à la consommation et les prix à l'exportation en raison de coûts de production mal maîtrisés. La compétitivité, du moins à court terme, est aussi une question de maîtrise des coûts et des prix.

J'ai demandé à l'Inspection de la concurrence qui a succédé à feu l'Office des Prix de fourbir les armes et d'engager la lutte contre les ententes, les abus de positions dominantes et contre les barrières à l'accès d'une série de secteurs, comme les services par exemple. Au demeurant, l'achèvement du marché intérieur devrait éroder les positions dominantes qui alimentent les hausses de prix excessives.

Troisième chiffre : 4,8%. C'est le taux de demandeurs d'emploi au mois d'août. Corrigée des variations saisonnières, la courbe du chômage s'entête à monter. C'est notre défi principal car nous savons que l'emploi est le meilleur antidote contre la précarité. Pire, le Luxembourg se fait dépasser par d'autres pays européens qui font mieux que nous dans la lutte contre le chômage.

Quatrième et dernier chiffre : 2,3%. C'est le déficit des finances publiques ­ communes et sécurité sociale comprises ­ que nous aurons probablement cette année.

Je vous concède que le Luxembourg respecte le Pacte de stabilité et de croissance et j'insiste sur le fait qu'un déficit public, même important, permet de soutenir la conjoncture, en faisant jouer les fameux « stabilisateurs automatiques ». Cependant, cette situation ne saurait perdurer trop longtemps, il faudra bien maîtriser les dépenses publiques tout en privilégiant les investissements dans les infrastructures et le capital immatériel de manière à favoriser la compétitivité. On n'échappera pas à une refonte de la politique budgétaire et à une réforme de l'Etat.

Quatre chiffres qui donnent lieu à réflexion, réflexion qui doit redémarrer sur des bases nouvelles après les déclarations du Premier Ministre et les pistes de réformes esquissées par le Gouvernement.

D'autres indications sur le budget de l'Etat vous seront fournies dès mardi par Monsieur Frieden, Ministre du Trésor et du Budget, et enrichiront nos débats.

Lors d'une récente conférence sur le défi des délocalisations, un conférencier a bien précisé de ne pas se tromper de combat. Plutôt que de s'affoler devant l'inexorable mondialisation, nous devons nous préparer, anticiper les défis, investir dans notre capacité de recherche et d'innovation, soigner la qualité de nos produits et de nos services. Nous sommes parfaitement capables de relever les défis de cette globalisation.

La solution à nos problèmes est souvent localisée dans notre pays, dans nos institutions, dans nos administrations. Indépendamment des bouleversements du monde extérieur, beaucoup dépend de la manière dont notre pays se sert de ses propres moyens d'action, de ses atouts qui restent nombreux et efficaces.

La stratégie de Lisbonne que j'ai l'honneur et le devoir de coordonner au Luxembourg nous donne l'occasion de forger un véritable Pacte national pour « l'innovation et le plein emploi ».

Profitons de l'occasion pour donner un coup de fouet à nos ambitions et à notre capacité de modernisation. Injectons une bonne dose de dynamisme dans les instruments qui déterminent la compétitivité de notre pays.

Dans les jours à venir, une fois que le Gouvernement aura retenu une liste de priorités pour ce programme, nous entamerons les discussions avec les parlementaires et avec les partenaires sociaux, et, pourquoi pas, avec la société civile.

Ce n'est qu'après, aux alentours de la mi-novembre, que nous allons envoyer notre programme national de réformes pour « l'innovation et le plein emploi » à Bruxelles.

En attendant, j'aimerais bien vous rappeler que de nombreuses propositions que j'ai faites à cette tribune il y a 5 mois ont été suivies d'effet, malgré le fait que nous ayons été fortement engagés dans les travaux de la présidence de l'Union européenne. J'ai la ferme détermination de poursuivre sur cette voie et d'abattre nos cartes et nos atouts.

Pour illustrer mes propos, j'aimerais vous détailler plus particulièrement cinq domaines d'action :

  1. la politique de développement et de diversification économiques
  2. l'innovation et la recherche
  3. la simplification administrative
  4. l'énergie
  5. la sécurité informatique
Pour commencer, je tiens à réitérer ici mon engagement et mon dévouement pour la préservation et le développement du tissu industriel de notre pays. Et pour ce faire, paermettez-moi de vous dire un mot sur la politique de développement et de diversification économiques et plus particulièrement sur la définition de nos secteurs cibles. La branche des équipements et systèmes automobiles, les technologies de l'information et des communications, le commerce électronique et les médias, les écotechnologies, la plasturgie, les nouveaux matériaux et enfin la logistique sont les secteurs d'activité auxquels nous pouvons et auxquels nous devons apporter une attention particulière sans que pour autant, des opportunités d'investissements dans d'autres branches ne soient exclues.

J'ai commandé au début de cette année une étude des forces et faiblesses, des opportunités et menaces dans le domaine des biotechnologies dites "rouges" au Centre de recherche public "Santé". Une première prise de contact avec les acteurs de ce secteur a eu lieu il y a deux semaines. Les résultats de l'étude sont attendus pour le début 2006.

Avec deux douzaines d'acteurs présents sur notre territoire, nous pouvons construire sur une véritable "culture entrepreneuriale" dans le secteur des équipements automobiles. Les récentes implantations et le développement de PME technologiques au cours des dernières années le démontrent.

Demain, nous irons aux Etats-Unis pour une mission de prospection et de promotion. La forte présence d'entreprises américaines et luxembourgeoises dans la région visitée et leur aimable disponibilité à nous soutenir est d'ailleurs un grand atout que je souhaite continuer à privilégier.

Les technologies de l'information et des communications de même que le commerce électronique et les médias ont également fait l'objet d'une visite d'information et de promotion aux Etats-Unis, ensemble avec mon collègue Jean-Louis Schiltz et les responsables du Ministère des Finances. Des contacts utiles et prometteurs ont pu être noués et continuent d'être entretenus.

La récente acquisition par la société eBay de l'opérateur de "Voice over internet", SKYPE, dont le siège est au Luxembourg, a encore renforcé la visibilité et la notoriété du Luxembourg dans le domaine du commerce électronique.

La décision du groupe bancaire DEXIA d'implanter au Luxembourg le centre informatique du groupe nous encourage à miser encore davantage sur les TIC et à créer les infrastructures nécessaires à leur développement.

L'Entreprise des P&T suit ce mouvement en étendant, à travers sa filiale eBRC, ses capacités de back up et de recouvrement par l'implantation d'un deuxième centre à Windhof. J'encourage l'Entreprise des P&T à investir davantage dans la connectivité avec les grands noeuds de communications européens. Les contacts et les projets actuellement étudiés par des groupes étrangers, grands et petits, me réconfortent dans ma conviction que tôt ou tard, à force de persévérance et de patience, les TIC et le commerce électronique se développeront en une véritable grappe sectorielle dynamique.

Je terminerai cette excursion dans les secteurs prometteurs avec la logistique. Nous venons de recevoir les conclusions de l'étude PWC sur la situation et le potentiel de développement de la logistique basée sur le fret aérien au Luxembourg. Rappelons que cette étude a été motivée par l'intérêt de créer davantage de valeur ajoutée sur la base du fret aérien existant. Ces conclusions peuvent se résumer en trois points:

  • La logistique est une activité en croissance rapide, de quelque 10% par an sur le plan mondial, tirée par la globalisation et la spécialisation; elle prend une part croissante du prix de reviens des biens.
  • Le Grand-Duché dispose d'une bonne base de développement de la logistique : plus de 100 entreprises spécialisées et plus de 20 entreprises employant plus de 100 salariés, une infrastructure aéroportuaire performante, traitant plus de 750.000 tonnes de fret par an, dont une part importante de produits de haute technologie.
  • Le Luxembourg peut développer cette activité en corrigeant son cadre réglementaire et administratif, en proposant des surfaces foncières supplémentaires, en recherchant, le cas échéant, des synergies avec les régions voisines. Le potentiel de création d'emplois est important, tant à des niveaux de qualification très élevés qu'à des niveaux de qualification moyens, voire même bas.
Cette étude qui confirme notre vision sera suivie d'un plan d'action et de promotion de notre pays comme site logistique en Europe.

Il nous faut à l'avenir valoriser davantage nos propres forces car nous ne pouvons plus compter de la même manière que par le passé sur les incitants financiers traditionnels.

Au demeurant, la Commission européenne a annoncé son intention de revoir sa politique de contrôle de nos aides d'Etat.

Avec un niveau de vie élevé et un taux de chômage parmi les moins élevés, le Luxembourg ne sera plus traité avec autant de générosité en termes de territoires éligibles et d'aides autorisées. Seules subsisteront quelques régions limitées, celles qui ont un réel besoin de développement économique et de création d'emplois. Avant l'expiration du régime actuel fin 2006, je soumettrai un projet de loi visant l'adaptation de cet instrument de développement et de diversification économiques.

J'ai présenté à la presse il y a un mois le rapport de LUXINNOVATION sur l'état des lieux en matière d'activités de recherche et d'innovation. Ce rapport très intéressant contribuera à définir les orientations de notre « Pacte national pour l'innovation et le plein emploi ».

Le tableau n'est pas si sombre que certains voudraient bien le voir.

Certes, si l'on ne regarde que les chiffres nus, nous sommes loin des objectifs de Lisbonne.

2003 table sur un niveau de dépenses en R&D de 1,93% du PIB pour l'Union des 25. Les Etats- Unis ont entre-temps dépassé le cap des 3%.

En Chine, le taux de dépense en R&D par rapport au PIB a augmenté de 10%. Si cette tendance se confirme, ce pays dépensera en 2010 la même part du PIB pour la recherche que l'Union européenne.

En ce qui nous concerne, notre dépense interne en R&D se situait encore en 2002 en dessous de la moyenne communautaire. Cependant, sur le plan de la croissance et de l'emploi, donc des "outputs", le Luxembourg s'est situé parmi les pays les plus performants et les plus compétitifs. 89% de cet effort de 2003 ont été réalisés par les entreprises, et les dépenses de l'Etat en recherche publique et en soutien de la recherche privée ont progressé de près de 73% entre 2000 et 2003. Cet effort de rattrapage à contre-courant de la tendance communautaire s'est également maintenu dans les années plus récentes.

Je constate donc que le Luxembourg - à force de persévérer dans l'effort actuel - est sur la bonne voie pour rattraper son retard et honorer à terme ses engagements communautaires, et que nos investissements dans la société du savoir contribueront à la compétitivité future de notre pays.

Que contiendra le Pacte national pour l'innovation et la recherche que je suis en train de mettre au point?

En premier lieu, il m'importe encore et toujours d'inciter de plus en plus d'entreprises à innover. La majeure partie des dépenses R&D de l'économie luxembourgeoise est encore répartie sur un nombre trop restreint d'acteurs, et ces acteurs dépendent largement de l'allocation de ressources de grands groupes d'envergure et d'intérêts qui se négocient au niveau mondial.

J'ai la volonté de promouvoir, au titre de projets individuels comme d'initiatives communes, des partenariats publics-privés, auxquels les entreprises comme nos Centres de recherche et l'Université du Luxembourg seront appelés à s'associer.

Je suis convaincu que nous sommes capables d'inciter de nouvelles initiatives de ce type par une combinaison rationnelle des instruments existants de la loi du 27 juillet 1993, du Fonds national de la recherche et des moyens budgétaires du département de la recherche publique. Il reste que dans ce domaine, des ressources budgétaires supplémentaires sont incontournables.

Je souhaite impliquer concrètement nos CRPs et l'Université à notre initiative des grappes technologiques dans les secteurs cibles de notre politique de diversification.

Je plaide également pour que les ressources de LUXINNOVATION soient renforcées afin d'accompagner les entreprises dans leurs propres réflexions sur leur potentiel d'innovation.

Afin de suppléer aux carences des aides d'Etat dont j'ai parlé précédemment, j'envisage de charger l'Agence nationale de l'innovation de développer et de gérer un label de qualité pour les services spécialisés de conseil technologique. Je suis en effet convaincu de l'importance croissante d'expertise externe, qu'elle soit d'origine nationale ou étrangère, pour nos grappes technologiques.

Toute démarche en faveur de l'innovation et de la recherche doit être obligatoirement accompagnée par une politique cohérente au niveau de la propriété intellectuelle. Voilà pourquoi j'ai confié à mes services le soin :

  • de sensibiliser les PME et le grand public à l'importance de la propriété intellectuelle,
  • de créer des formations spécialisées dans le domaine de la propriété intellectuelle,
  • d'améliorer l'efficacité et l'accessibilité par la simplification des procédures d'enregistrement,
  • de renforcer la lutte contre la contrefaçon,
  • d'entreprendre un projet de numérisation de l'ensemble des brevets nationaux.
Tous ces efforts devront contribuer à réaliser nos ambitions et à faire passer le nombre de chercheurs de 6 personnes en 2000 à plus de 10 par 1.000 emplois en 2010.

Pour épauler notre action, je compte beaucoup sur les instruments de la SNCI qui ont été renforcés par :

  • la mise en place d'une facilité « CRP »,
  • l'extension des investissements financés aux actifs incorporels et aux terrains,
  • le prêt de démarrage et de reprise d'entreprises.

Altesse Royale,
Mesdames, Messieurs,

Le renforcement de la compétitivité de l'économie nationale exige également une politique volontariste du Ministre de l'Economie dans le secteur énergétique.

Même avec des corrections ciblées, notre dépendance énergétique envers nos pays voisins restera entière, peu importe la source d'énergie. A partir de ce constat, il faudra tout mettre en oeuvre pour atténuer les effets et les risques éventuels résultant de cette situation. Nous devons nous fixer 4 priorités :

  • réduire la consommation énergétique nationale,
  • diversifier l'approvisionnement énergétique,
  • développer les infrastructures de production,
  • développer les infrastructures de distribution.
Au courant de l'année 2006, nous espérons pouvoir vous annoncer les conclusions d'une étude conceptuelle lancée par les Ministères de l'Economie et de l'Environnement sur la politique énergétique et de protection du climat. Ces conclusions permettront de définir de façon cohérente et à long terme la politique énergétique et de protection du climat du Grand-Duché de Luxembourg.

Ensemble avec mon collègue Lucien Lux, nous étudierons le potentiel des énergies renouvelables au Luxembourg. Les conclusions de cette étude serviront à identifier les priorités pour un nouveau cadre de soutien aux énergies renouvelables.

Sur la réduction de la consommation et pour le renforcement de l'efficacité énergétique, plusieurs actions se préparent :

  • La réforme de la législation en matière d'isolation thermique des immeubles. Le nouveau cadre doit augmenter de façon significative la performance énergétique des bâtiments et créera, en passant, des emplois nouveaux.
  • Je viens de déposer un projet de loi portant création de la société SUDCAL. Cette entreprise réalisera et exploitera un réseau de chaleur urbain à partir de la centrale TGV d'Esch-sur-Alzette et alimentera le nouveau quartier de Belval-Ouest. Le rendement global de la centrale TGV sera amélioré, les émissions nationales de CO2 réduites et le bilan luxembourgeois résultant des engagements du protocole de Kyoto amélioré.
Nous devons cependant nous soucier du financement de cette politique à double pilier, économique et environnemental.

J'ai entamé les actions nécessaires pour réorganiser le Fonds de compensation dans le but de réduire et d'organiser de façon plus équitable les contributions au Fonds. Parallèlement, la législation sur la promotion de la cogénération, qui grève considérablement les frais du Fonds, sera réformée. Cette réforme tiendra compte de l'importance de la cogénération non seulement pour la réalisation de l'efficacité énergétique, mais aussi pour la création d'emplois durables générés par les activités d'exploitation à long terme.

L'ouverture des marchés de l'électricité et du gaz pose aussi la question sensible de la sécurité d'approvisionnement et, par ricochet, de l'opportunité éventuelle d'une interconnexion supplémentaire au réseau d'électricité national. A cet effet, j'ai ordonné une étude qui analysera l'impact d'une quelconque interconnexion sur la sécurité et la qualité d'approvisionnement du Grand-Duché. Toutes les parties concernées seront invitées à participer à ce débat.

Le Luxembourg est tenu, comme tous les autres membres de l'Agence internationale de l'énergie, de garder des stocks stratégiques de 90 jours des livraisons journalières moyennes faites à la consommation intérieure pendant l'année civile précédente. Actuellement, quelque 20% sont détenus sur le territoire national tandis que le gros est stocké à l'étranger. Au cours des dernières années, le Luxembourg avait des problèmes à honorer les 90 jours exigés; cette situation s'est cependant améliorée de façon considérable suite à ma récente intervention.

Afin de pouvoir gérer d'une meilleure façon les stocks stratégiques des produits pétroliers et pour pouvoir mieux réagir sur les engagements pris par le Luxembourg en la matière, j'ai chargé mes services de développer un concept pour la création d'une Agence nationale de stockage de produits pétroliers. Celle-ci s'occuperait ainsi en lieu et place des sociétés pétrolières de la gestion des stocks luxembourgeois.

Ce n'est pas une rengaine, mais j'insiste que les Luxembourgeois aient les moyens de bien s'en sortir pour peu qu'on leur donne confiance ou leur rende confiance là où elle risque d'être ébranlée. La confiance repose notamment sur une législation et une réglementation efficaces, cohérentes, intelligentes et intelligibles pour les entreprises et les citoyens. Elle repose pareillement sur des procédures administratives simples et transparentes, débarrassées de ses anachronismes et de ses lourdeurs.

La simplification traverse comme un fil rouge le programme gouvernemental du 4 août 2004. Elle s'inscrit aussi dans un contexte européen, celui de la stratégie de Lisbonne. Dans les conclusions du Conseil européen, la Présidence luxembourgeoise avait tenu à relancer la stratégie de Lisbonne en mettant l'accent sur l'importance de la simplification administrative favorable à la croissance et à l'emploi.

Dans la mesure où le cadre légal national est largement ­ et de plus en plus - inspiré des règles communautaires, le programme de « meilleure réglementation » doit être attaqué en amont, au niveau communautaire. En passant, je salue le très grand engagement des milieux professionnels, dont la consultation a permis de dénicher dans la jungle des textes communautaires des marges et des potentialités pour la réduction des charges administratives pesant sur les entreprises.

Quant aux actions à mener chez nous, le Comité national pour la simplification administrative en faveur des entreprises, présidé par Fernand Boden et moi-même, doit amener les idées nécessaires pour détecter les lourdeurs intolérables et proposer les solutions appropriées. Vous aurez noté au passage que le Gouvernement a décidé de remplacer le système de l'autorisation préalable des heures supplémentaires par une simple notification qui doit comporter l'avis de la délégation syndicale.

Parallèlement, d'autres actions concrètes voient le jour sous l'impulsion du Ministère de l'Economie et du Commerce extérieur et du service eLuxembourg de mon collègue Claude Wiseler, notamment les projets eGovernment tels que le « guichet unique » pour les entreprises et, plus particulièrement, le projet-pilote « assistance électronique aux entreprises du secteur industriel ».

Ce projet-pilote fait suite à mes déclarations à l'occasion de l'ouverture de la Foire de Printemps de 2005 où je me suis engagé à mettre sur pied un coordinateur électronique des démarches administratives tout en supprimant la récurrence des obligations d'information incombant aux entreprises. L'utilisation ciblée des données déjà à disposition de l'administration permettrait un allègement considérable des charges administratives. A un degré de maturité plus avancé, le projet-pilote, conçu de manière modulable, devra être étendu à d'autres ministères ou administrations voire même, à long terme, s'intégrer dans une structure beaucoup plus large de guichet unique.

Au fil du temps, l'adoption de textes législatifs a donné lieu à une complexité excessive et des incohérences, sources d'insécurité juridique pour les citoyens et les entreprises. Il est envisagé de procéder à la codification plus systématique des textes législatifs en vue d'une meilleure lisibilité de ceux-ci et de la suppression des incohérences. De tels efforts, déjà en cours dans les domaines du droit du travail et du droit des consommateurs, seront étendus à d'autres domaines législatifs.

Il ne s'agit pas de donner un coup de pied dans une fourmilière ou de détricoter le dispositif légal et réglementaire. L'exercice de simplification vise à mieux légiférer. Il vise à réduire le volume et non pas la substance de la réglementation.

Un des projets ambitieux qui est prêt à faire ses preuves est sans doute le lancement de la Centrale des bilans. Le coup d'envoi est prévu pour 2006 et son avantage direct est celui de permettre l'accès simplifié à l'information par sa diffusion via internet, permettant aux entreprises de s'informer facilement sur leur santé financière et celle de leurs partenaires économiques.

La réforme et la modernisation de l'administration me tiennent particulièrement à coeur, raison pour laquelle je déposerai dans la quinzaine le projet ILNAS destiné à regrouper dans une structure unique plusieurs services étatiques tels que le Service de l'Energie de l'Etat, l'Office Luxembourgeois d'Accréditation et de Surveillance et le Service de Métrologie de l'Administration des Contributions directes. S'y ajouteront certaines compétences telles que la coordination du contrôle des bonnes pratiques de laboratoire, la coordination de la surveillance du marché ou encore la notification conformément aux directives sur la libre circulation des produits. Toutes ces mesures doivent améliorer ou rétablir la confiance du public dans ses rapports avec l'administration.

D'autres mesures se préparent pour affermir la confiance des entreprises et des citoyens dans les nouvelles technologies d'information et des communications, les fameux TIC que l'Etat doit s'approprier pour rendre le contact avec ses clients plus aisé et plus convivial.

Dans ce contexte et tel que je vous l'avais annoncé en mai dernier, nous sommes sur le point de créer la société LuxTrust S.A. en partenariat avec plusieurs grandes banques de notre place financière et avec plusieurs chambres professionnelles. Si tout va bien, et je n'ai aucune raison d'en douter, d'ici un mois la société LuxTrust S.A. aura vu le jour et pourra commencer ses travaux.

« LuxTrust » va donner aux entreprises et aux citoyens, à travers la mise en place d'une infrastructure à clé publique, un « outil d'identification » et un « outil de signature électronique ». C'est un élément-clé pour le développement de la gouvernance électronique et du commerce électronique, élément-clé aussi pour la sécurisation de tout transfert de données sur internet.

Un autre projet phare du Ministère de l'Economie et du Commerce extérieur dans le domaine de la sécurisation des TIC est l'instrument CASES, structure qui vise à sensibiliser le public aux risques liés aux systèmes et réseaux de l'information. Ce projet continue à organiser des formations pour citoyens et PME en vue d'une protection informatique optimale.

La sensibilisation des PME a fait apparaître sur le marché de nouveaux services informatiques. On peut observer que certaines sociétés de consultance en sécurité informatique offrent désormais des solutions spécifiques pour PME qui n'existaient pas encore en 2004. Mon ministère soutient ainsi un projet de recherche dans le domaine des «managed security services» pour PME, un service qui n'était jusqu'à présent réservé qu'aux très grandes entreprises.

Altesse Royale,
Dir Dammen an Dir Hären,

Wéi ech de läschten 30. Abrëll hei op dëser Plaz gesoot hun, mir missten vun eiser, duerch joerelaange Wuelstand provozéierter Bequemlechkéet erwechen an d'Aerm erôp streppen, fir eise Standuert erëm fit ze maachen, gouf ech vun ville Säiten kritiséiert.

Ech kruut virgeworf, alles schwarz ze gesin a keen Bezuch zur Réalitéit ze hun.

Elo, 6 Méint méi spéit, sin méng Aussoen vun deemols salonfäheg gin. Jidfereen schéngt op eemôl anzegesin, dass demnächst eppes muss geschéien, wann Lëtzebuerg sech och an Zukunft wëll op engem héigen wirtschaftlechen a sozialen Niveau behaapten.

Daat soll keng Kritik sin, et ass jhust eng Feststellung. Allerdings bedaueren ech, dass an der Tëschenzäit wertvoll Zäit verluer gin ass.

Et geet nët drëms, de Leit Angscht virun der Zukunft ze maachen. Et mussen de Leit Wéer opgewisen gin, wéi mer an Zunkunft erëm un eis grouss Succès'en vum vergaangene Joerzingt kënnen unknäppen.

An Ech soen et och hei an haut, grad ewéi virun 6 Méint, ganz däitlech: Lëtzebuerg huet enorm Chancen a Potenzialer fir d'Zukunft. D'Wéer an dës Zukunft sin och duerchaus bekannt, allerdings musse mer beréet sin, déi eng oder aaner Gewunnëschten a Frô ze stellen fir dohinner ze kommen, an zwar ouni Angscht a virgefaasste Meenungen. An ech gin net midd fir et ze widderhuelen : mir brauchen erëm eng Grënnermentalitéit, én neie Esprit d'Entreprise zu Lëtzebuerg. Mir brauchen e Géescht vu neiem Ufank esou wéi eis Elteren en haaten, wéi se dëst Land nom Krich erem hu missen opbauen.

Wéi gesäit dé Wee an eng positiv Zukunft aus?

Ouni elo alles ze widerhuelen, waat ech schon an dëser ewéi och a virechte Rieden gesoot hun, well ech eis Strategie folgendermoossen schematësch duerstellen:

Mir brauche sëcher keng weider Analysen, Etuden a Rapport'en, weder interner nach externer. D'Fakten sin hinlänglech bekannt. D'Eckwerter vum 2006er Budget schwätzen eng kloer Sprooch, waat d'Dringlechkeet vun dém néidegen Reformprozess ungeet.

An den nächste Wochen a Méint musse mer eis duerfir mat alle betraffenen Akteuren zesumme setzen, fir Léisungen op eng ganz Rei Problemer ze fannen, déi ënnert aanerëm vum Premier a sénger politescher Déclaratioun opgeworf goufen.

Mir mussen a mir wärten Méiglechkeeten fannen, fir esou un verschiddenen Stellschrauwen vun eisem ekonomësche Modell ze dréien, dass eis Economie erëm den néidegen Driff kritt, ouni, dass eise Sozialstaat op der Streck bleiwt.

Parallel dozou musse mer alles drun setzen, fir eise wirtschaftlëche Standuert ze konsolidéieren an iwwert de Wee vun enger aktiver Prospektioun auszebauen.

Waat d'Konsolidéierung ungeet, hun mer déi glécklech Situatioun, dass mir, trotz Globaliséierung, eng Rei Vecteur'en hun, déi mir nach selwer kënne beaflossen. Ech beschränke mech hei op déi 4 Wichtegst:

  1. Och wann mir d'Petrol's- a Gaspräisser um Weltmaart mussen huelen wéi se sin, esou hun mer dach d'Méiglechkeet, eis Energiepräisser an d'Versuergungssëcherheet fir de Verbraucher esou ze ajustéieren, dass mer e Konkurrenzvirdeel kënnen draus schloen.
  2. Mir mussen déi oft onnéideg administrativ Barrièren iwwert de Wee vun enger seriö gemengtener ,,réforme administrative" reduzéieren. D'Zäite vun de Sonndesrieden zu dësem Sujet mussen definitiv eriwwer sin.
  3. Mir mussen eis Infrastrukturen am weiteste Sënn vum Wuert optimal ausriichten an ergänzen. Trotz knappe finanzielle Mëttelen well dës Regierung och dowéinst hiren Investitiounsbudget op ganz héigem Niveau haalen.
  4. Desweideren musse mer onbedingt eis Inflatioun an de Grëff kréien. Dës Regierung bekennt sëch eendeiteg an eestëmmeg zum Index, allerdings musse mer eis Präisdeierecht maitriséieren an an de Grëff kréien. De Premier huet virun dräi Deeg dorop hingewisen.
D'Prospektioun kritt ëmmer méi Importenz an eisem Bestriewen, de Site Lëtzebuerg ofzesëcheren an auszebauen. Ech mengen, dass mir e wichtege Choix mussen treffen, waat d'Ausriichtung vun eiser Economie ugeet. Niewt deene klassëschen industriellen a kommerziellen Aktivitéiten musse mir op Innovatioun, déi nei Technologien an op d'Wëssensgesellschaft setzen, wann mir als Héiglounland wëllen eng Zukunft hun. Mir mussen den Ausbau vun dém Secteur weiderhin energesch an offensiv ungoen, an ech hun virdrun op eis Aktivitéiten an dém Beräich hingewisen.

Kommt mir haalen op, vun enger ôfgesëcherter oder besserer Zukunft ze dreemen, Perspektiven, déi vum selwen kommen, ouni Ustrengung, ouni nei Idien, ouni wëllen Saachen a Fro ze stellen.

Ech hun a läschter Zäit eng ganz Rei Froen opgeworf, Léisungsvirschléi ungedeit an Dialogbereetschaft signaliséiert. Eent schéngt mer elo schons kloer ze sin: de Status quo ass keng Alternativ méi!

Mir mussen a mir wärten duerfir Moderniséieren, Innovéieren an nët zu läscht Dynamiséieren!

A fir dat ze erréechen, sin ech op Är aktiv Mathëllef ugewisen. Ech bieden duerfier jidder Eenzelnen, hei bannen an dobaussen, eng Hand mat unzepaken, fir dass d'lëtzebuerger Economie erem dohin kennt, wou se hin gehéiert : nämlech un d'Spëtzt.

Erlaabt mer an dém Sënn mam John F. Kennedy ze schléissen, déen emol sot : Fro nët, wat déi Land fir Dech mache kann, mais fro, wat's Du fir däi Land kanns machen.

Ech soen Iech Merci.

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