Octavie Modert à l'occasion de l'inauguration "Science Festival 2005"

Excellence,
Mesdames, Messieurs,

Le progrès scientifique est indissociable de l'histoire des civilisations humaines: de l'invention de la boussole au micro-processeur, les sciences et techniques n'ont cessé d'occuper une place de plus en plus importante dans notre vie quotidienne.

Au début de ce 21ème siècle qui promet de très grands progrès scientifiques et techniques, l’humanité s’intéresse de près aux évolutions scientifiques et technologiques, leur impact économique et leurs enjeux pour la société.

Les résultats d’une récente enquête Eurobaromètre  portant sur les sciences et technologies sont très parlants à cet égard:

  • les Européens estiment à une très large majorité que le progrès scientifique et technologique a permis une amélioration des conditions de vie;
  • 76% des sondés soutiennent le financement public de la recherche, même s'ils n'en retirent pas de bénéfices immédiats;
  • 50% des sondés estiment que la recherche fondamentale est essentielle en vue du développement de nouvelles technologies;
  • les citoyens européens ne jugent pas la recherche scientifique sur la base de ses résultats immédiats, mais sur les traductions concrètes de ceux-ci (les applications innovantes),
  • mais également, une majorité d'Européens pensent que les avancées technologiques suppriment plus d'emplois qu'elles n'en créent.

Une majorité des personnes interrogées expriment par ailleurs un intérêt  "latent"  pour la science et la technologie, ainsi que le souhait de disposer de davantage d'information sur ces questions. Si les scientifiques voient leur rôle largement reconnu et apprécié, de nombreux sondés jugent insatisfaisante la façon dont ceux-ci informent le public de leurs derniers travaux et découvertes. Souvent, on peut constater qu’il s’agit là d’une communication qui n’est pas aisée, et qui s’adresse, en plus, à un public initié plutôt qu’au simple amateur.

A cet égard, le Science Festival est justement une formidable occasion de dialogue et d'échange entre la science et la société. Mieux: cette fête est un moment fort de la vie de la science. Elle nous convie tous, petits et grands, à comprendre faits et expériences scientifiques. Elle nous permet de découvrir les métiers de la recherche, les savoirs et les savoir-faire ainsi que les retombées sociales et économiques que la science nous apporte.

Il est clair que la science doit aller à la rencontre du citoyen et contribuer à lui permettre à mieux connaître et reconnaître l’utilité et l’impact de la science sur sa vie quotidienne.

Je voudrais relever la contribution fournie à cet égard par la presse luxembourgeoise. J’ai noté avec grande satisfaction au cours des dernières années la présence croissante de sujets relevant de la science en général, respectivement des activités de recherche et de développement technologique au Luxembourg en particulier. A cette occasion, je tiens à la remercier de ces efforts. Car son rôle pour la vulgarisation de thèmes parfois moins abordables et difficile à communiquer ne peut être méconnu.

J’ose espérer que cette présence plus soutenue de la science dans les médias contribuera à résoudre à terme un problème que nous préoccupe particulièrement, à savoir le manque de ressources humaines scientifiques. Notre université et nos centres de recherche publics sont amenés à recruter depuis des années déjà au-delà de nos frontières afin de trouver les profils de compétence scientifique requis pour leurs activités. A en croire les statistiques, cette situation ira encore s’aggravant au cours des années à venir : en effet de moins en moins d’étudiants poursuivent des études scientifiques et technologiques; ce constat vaut en particulier pour l’Europe, mais également pour d’autres pays hors de l’Europe.

Afin d’éviter que d’ici quelques années la relève scientifique nous manque carrément, il faudra tâcher d’inverser cette tendance maintenant: intensifier l’enseignement des matières technologiques et scientifiques et en même temps le rendre plus attrayant. Ces efforts visant à rendre ces matières plus palpables et plus vivantes, doivent s’appliquer dès le jeune âge.

Bien entendu, nous ne pouvons pas réduire nos efforts d’éducation scientifique au contexte scolaire uniquement. Il faut offrir d’autres possibilités pour encadrer et animer les jeunes filles et garçons qui s’intéressent aux sciences. Un certain nombre de ces activités se font déjà au Luxembourg et je m’en félicite vivement. Je voudrais relever à cet égard l’excellent travail fourni par le Panda- et Science-club du Musée national d’histoire naturelle ainsi que l’Association jeunes scientifiques. Mes remerciements vont également au Fonds national de la recherche qui soutient ces activités.

Mesdames, Messieurs,

La science de par sa vocation ne s’arrête pas aux frontières nationales, mais est internationale. C’est pourquoi je me plais de relever la contribution des organisations et établissements étrangers à l’édition 2005 du Science Festival.

Hence I would like to welcome to this ceremony H.E. Ambassador Mitsuaki Kojima of Japan. In the context of the initiative aiming at promoting scientific collaboration between Japan and Luxembourg, the  Japan Science & Technology Agency  as well as the  Japan Society for Promotion of Science  have organized a number of highly interesting public scientific conferences. We will also see Asimo, the world’s most advanced humanoid robot at work. We highly appreciate the contribution from Japan to our Science Festival. Please convey our warmest thanks to all those contributing to this interesting endeavour.

De tous les temps, l’Espace a été pour l’homme source de rêve. Plus tard avec le progrès scientifique et technologique, il est devenu également devenu terrain d’exploration. Dans le contexte de l’adhésion récente du Luxembourg à l’ "ESA", nous accueillons avec grande fierté l’Agence Spatiale Européenne au Science Festival 2005 qui nous présente ses activités en matière d’exploration spatiale, d’observation de la Terre et de télécommunications. J’ose espérer que cette présence saura animer des jeunes à envisager une formation en sciences et technologies spatiales, et ce sera, peut-être, le déclic d’idée pour le futur premier astronaute luxembourgeois ! Un grand merci à l’Agence Spatiale Européenne pour cette formidable présence à notre Science Festival. Et la présence en cours de semaine de l’astronaute japonaise, Mme Dr. Mukai, qui nous fait l’honneur de tenir une conférence lors du Science Festival, complète si bien le spectre de la participation de l’ESA et de l’association du Japon à l’édition 2005 du Science Festival.

Je salue également avec grand plaisir la présence du Centre commun de recherche de l’Union européenne qui nous interroge si notre mode de vie est encore respectueux de l’environnement, en nous montrant dans quelle mesure nos activités journalières ont un effet sur le changement climatique. Un grand merci au Centre commun de recherche pour cette interpellation fort utile.

Malgré les efforts d’information entrepris, les activités de recherche au Luxembourg sont encore mal connues voire méconnues par la population. Il nous appartient de changer cette situation.

Je sais que le Science Festival 2005 y contribuera. Les éditions précédentes ont connu un formidable succès. Au vu du programme de cette année, je suis confiante que l’édition 2005 saura encore les dépasser.

Pour conclure, je voudrais relever les spécificités de ce cru 2005:

  • j’ai déjà pu signaler la présence de l’astronaute Dr Mukai. N’est-ce pas excitant de pouvoir rencontrer un(e) spécialiste de l’Espace!
  • mais au-delà de sa présence, je me félicite du rôle des femmes-scientifiques qui peut ainsi être démontré
  • et voilà qui crée le lien avec l’organisation, pour la première fois, dans le cadre du Science Festival, de la manifestation "Forsche forschende Frauen": elle est destinée à attirer l’attention des jeunes filles sur les potentialités des métiers de l’industrie, et à les inciter à s’engager dans des carrières scientifiques; car il n’y a aucune raison pourquoi les filles et les femmes seraient sous-représentées dans ce secteur.
  • Mais le Science Festival a comme objectif, ensemble avec l’initiative "Firwat nët Fuerscher?" de sensibiliser les jeunes en général sur les études des sciences et les opportunités d’une carrière de recherche
  • Et de leur montrer les nombreuses voies qui leur seront ouvertes par après, les nombreuses applications qui, peut-être, sont parfois méconnues. Voilà pourquoi le Science Festival prêtera cette année-ci le cadre à un "salon de l’automobile » de tout premier ordre, à savoir l’exposition « autour de l’automobile" qui regroupe les différentes activités et productions au Luxembourg ayant trait à l’automobile.

Je souhaite donc que vous soyez très nombreux à profiter de ces journées pour vous instruire et vous émerveiller, mais également pour poser vos questions sur les grandes énigmes scientifiques contemporaines.

Goûtez ce moment privilégié d'écoute et d'échanges, mettez votre curiosité à l'épreuve et surtout, amusez-vous : pour que vive la fête; bref: venez partager avec nous le grand plaisir de la découverte!

Je ne voudrais pas terminer sans avoir remercié le Musée national d’histoire naturelle et le Fonds national de la recherche d’avoir relevé une fois de plus le défi d’organiser cette "fête de la science". Je m’en voudrais de ne pas étendre mes remerciements les plus chaleureux à toutes celles et tous ceux qui, souvent de manière bénévole, ont contribué à la réalisation et au succès, que je souhaite immense – "aux astres" -, de l’édition 2005 du Science Festival.

Un grand Merci à tous.

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