Jeannot Krecké, Discours du ministre de l'Economie lors de l'ouverture la Foire d'automne, Luxexpo, Luxembourg

Seule la parole prononcée fait foi

Altesse Royale,

Ufank September hudd Dir eng Visite d’Etat an d’chinesesch Vollëksrepublik gefouert. Dëse Besuch vun engem Chef d’Etat bei engem aaneren, déi héchste Form vu bilateraler Visite, symboliséiert d’Kréinung vun den Relatiounen tëschent deenen zwee Länner.

Fréier sin esou Staatsvisiten no engem strikten protokollareschen Schema ofgelaaf, wou meeschtens dei politesch Gespréicher vun engem kulturelle Programm enkadreiert goufen. Monseigneur, ech wees, dass Dir drop haalt, dass iwwerall do, wou et Sënn mécht, lo och eng wirtschaftlech Komponent bei Är Visiten derbäi kënnt.

D’Visibilitéit, déi och e klengt Land wéi Lëtzebuerg kritt wann säin Staatschef eng Visite d’Etat an engem Land mécht, gëtt eisen Entreprisen eng Bühn, déi sie soss nie geifen kreien. A China hunn honnert Geschäftsleit vun deser Geleeënheet profiteiert, - et war déi gréissten Délégatioun économique, déi Lëtzebuerg je op d’Been bruecht huet. Ech mengen, et ass net iwwerhiewlech ze soen, dass dës Rees e grousse Succès war. Verschidden Firmaen si mat ganz konkreten Resultater heem komm, an och op offizieller Säit si verschidde Accordsen ënnerschriwwe gin, déi eise Betrieber d’Aarbecht a China méi einfach maachen.

An dem Senn hudd Dir Iech och bereed erklärt, Ufanks November eng Délégatioun vu lëtzebuerger Entreprisen an de Mëttleren Orient ze féieren. Durch Aer Disponibilitéit kritt des Mission économique eng Bedeitung, déi mer soss nët an de Monarchien um arabeschen Golf kritt hätten.

Am éischten Trimester 2007, bei Ärer Staatsvisite an d’Belscht, wëlle mer eng "journée économique" organiséieren, déi der enker Verbindung tëschent eisen zwou Economien Rechnung dréit. Meng Servicer schaffen un engem Konzept, daat an de Kader vun enger Staatsvisite passt a gläichzäiteg der Proximitéit vun eisen zwee Länner Rechnung dréit.

Ronderëm Ouschteren dann wollt ech, zesummen mam Grand-Duc héritier, eng Mission économique an Indien féieren. Ech haat 2005 annoncéiert, dass ech wéilt all zwee Joër mat enger Wirtschaftsdélégatioun an dëst dynamescht Land reesen. 2007 ass et also erëm esou wäit. An Indien huet Lëtzebuerg am eischten Semester vun dësem Joer eng immens Visibilitéit kritt – ufanks net grad am positiven, mee mettlerweil sin eis Relatiounen mat dëser gréisster Demokratie op der Welt an opstriewender Handelsmuecht besser wéi se jee waren.

Schlussendlech freeën ech mech, dass de Prënz Guillaume lo Mëtt November d’Zäit fënnt, fir mech op eng Prospektiounsrees an d’USA ze begleeden, wou mer ënnert aanerem wäerten de Luxembourg Business Award un d’Firma Avery Dennison iwwerreechen, eng Firma déi zanter laangen Joren Vertrauen an den Industriestanduert Lëtzebuerg huet.

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Altesse Royale,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,

5 sujets au menu d’aujourd’hui:

  • 4 chiffres économiques commentés;
  • les indices de la compétitivité;
  • les conclusions de l’OPA de Mittal Steel sur Arcelor;
  • notre visite en Chine et les effets de la globalisation;
  • les progrès en matière de politique énergétique.

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Pour commencer, permettez-moi une fois de plus de me pencher, sans trop de détails, sur 4 chiffres-clés de notre pays:

1. 12.531: c’est le nombre d’emplois créés en un an entre août 2005 et août 2006, soit une progression de 3,9%. Ce chiffre fait bien des jaloux parmi mes collègues ministres de l’économie. De vrais emplois, pas de jobs virtuels. En effet, sans les travailleurs détachés, c.-à-d. ceux enregistrés à la sécurité sociale luxembourgeoise mais travaillant dans un autre pays, le résultat ne change guère. Il nous reste cependant à drainer davantage de résidents vers ces nouveaux emplois. La reconversion, la formation continue, la mobilité, seront les maîtres mots de cette démarche.

2. 4,3%: tel est le taux de chômage corrigé des variations saisonnières calculé sur les trois mois juin, juillet, août 2006. La progression des demandeurs d’emplois au cours des derniers trois mois semble également endiguée, mais il n’y a pas encore de décrue.

3. 5,4%: la croissance économique au 2ième trimestre reste forte, après avoir atteint 6,6 % au 1er trimestre. Je m’en réjouis bien évidemment et mes collègues européens sont jaloux une fois de plus. Mais cette croissance tire son origine pour ¾ de la place financière. Le secteur financier est indéniablement devenu le pilier prépondérant de notre économie. Quand il affiche d’excellents résultats comme actuellement, cela se ressent dans l’ensemble de notre économie et peut en rassurer certains. Seulement, il ne faut pas oublier que ce secteur dépend de la bonne santé de la bourse, ce qui montre sa fragilité, et donc celle de notre économie toute entière – l’éclatement de la bulle en 2000-2001 nous l’aura rappelé.

4. 2,4%: c’est le taux d’inflation au 1er septembre. Le taux d’inflation sur douze mois, qui avait atteint un maximum de 3,16% en juin, est tombé à 2,37% en septembre, soit le niveau le plus bas enregistré depuis juin 2005. L’ampleur du recul s’explique certes en partie par la forte augmentation des prix pétroliers, survenue en août et septembre 2005.

La "maîtrise de l’inflation" constitue un des grands axes de l’accord du Comité de coordination tripartite d’avril 2006. J’ai eu au cours des derniers mois, ensemble avec mon collègue Fernand Boden, des discussions avec de nombreuses organisations à cet égard, que ce soient les organisations de protection des consommateurs, les organisations syndicales ou encore les organisations patronales. Ensemble, nous avons essayé d’avancer dans ce dossier et plusieurs initiatives ont été lancées:

  • l’élaboration d’un Indice des prix Grande-Région (IPGR), qui permettra de comparer les niveaux de prix et leur évolution au Luxembourg et dans des régions frontalières;
  • l’analyse, par les autorités de concurrence, des circuits de distribution qui désavantagent le commerce luxembourgeois et qui peuvent renchérir les marchandises;
  • une campagne de sensibilisation des entreprises qui devraient résister aux tentations d’augmenter les prix;
  • il nous reste enfin à convaincre les autorités publiques des effets néfastes de la hausse des prix administrés.

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Mais venons-en au deuxième plat du menu de ce jour, les indices de compétitivité.

Il y a quelques jours, et sous ma responsabilité, l’Observatoire de la Compétitivité a présenté le "Bilan Compétitivité 2006" qui comporte un indice synthétique national. Vous me direz, un indice de plus, venant s’ajouter à tous les autres indices internationaux. Et bien non, ce "Tableau de Bord Compétitivité" n’a pas l’ambition de concurrencer les indicateurs des organisations internationales. Il s’agit plutôt d’attirer l’attention sur certains problèmes spécifiques à notre économie et d’inviter les partenaires sociaux à en débattre.

Comme vous, le gouvernement suit avec intérêt les classements publiés par les organisations internationales sur base d’indicateurs synthétiques. Les plus connus proviennent du "World Economic Forum" (WEF) de Genève ou de l’"Institute for Management Development" (IMD) de Lausanne. Ces indicateurs très médiatisés permettent d’obtenir rapidement une vue d’ensemble sur les principales forces et faiblesses des économies à travers le monde. Ils constituent un outil de communication compréhensible pour le grand public. Mais en dépit de l’attrait suscité par leur simplicité apparente, ces benchmarks internationaux se basent souvent sur des données non transparentes ou des méthodologies différentes, un peu floues ou même inconnues et certainement non adaptées à une petite économie très ouverte. Ainsi, le WEF a classé le Luxembourg à la 22ème place parmi 117 pays alors que selon Goldman Sachs, le Luxembourg se classe 1er parmi 170 pays. Si ces benchmarks internationaux doivent être pris au sérieux en raison de leur influence sur des investisseurs potentiels, il convient néanmoins de les interpréter avec un certain recul.

Le Luxembourg s’est ainsi doté d’un "Tableau de Bord Compétitivité" national qui se compose d’indicateurs "de Lisbonne" et d’indicateurs " nationaux" permettant de mieux appréhender la compétitivité de notre pays et d’établir un diagnostic fiable adapté aux spécificités de l’économie luxembourgeoise.

Je vous invite à examiner ce document en détail car, comme le dit le proverbe, "il n’y a de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir". Les recettes inattendues générées par l’embellie conjoncturelle doivent à mon avis servir à des dépenses mûrement réfléchies. Ces recettes risquent en effet de ne pas être récurrentes. Les enseignements que je tire du bilan de la compétitivité me disent que les nouvelles marges de manœuvre budgétaires doivent compenser les faiblesses répertoriées, à savoir: les infrastructures, les instruments de la diversification, de l’innovation et de la recherche, l’éducation et la formation continue. Le moment est venu de se fixer des objectifs et de se donner les moyens pour les atteindre au lieu de modifier le cap au gré des vents et des marées.

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En troisième lieu, j’aimerais m’attarder un moment sur la naissance du groupe Arcelor Mittal qui a largement dominé l’actualité économique des six premiers mois de l'année. Il s’agit là d’un dossier qui, vous pouvez me croire, a largement accaparé le temps du ministre de l'Économie.

Pendant ces mois, le Grand-Duché a été à la une des titres de la presse internationale. Je ne mentionnerai que la procédure législative en vue de la création d'un cadre légal pour les OPA ainsi que les événements connexes, tels que les projets d'alliance envisagés entre Arcelor et d'autres opérateurs sidérurgiques.

J’ai eu l'occasion de m'exprimer souvent et longuement dans la presse internationale, toujours avec le souci de présenter notre pays comme un lieu ouvert au commerce, accueillant pour les investisseurs et soucieux de préserver voire d’enrichir l'acquis industriel si de nouvelles opportunités se présentent.

Le résultat est probant comme le Premier ministre l'a expliqué à la Chambre des députés: au-delà du gain financier pour l'État - ce qui n'a jamais été le premier souci de notre action - nous avons réussi à maintenir une très étroite relation avec le nouveau groupe Arcelor Mittal :

  • le siège et le quartier général du Groupe et donc le centre de décision restent ancrés à Luxembourg;
  • tous les sites industriels nationaux seront maintenus, voire développés : on mentionnera Rodange, le Centre logistique de Differdange, ainsi que l’attention nouvelle en faveur du site de Schifflange pour la production de fil-machine;
  • l’association au niveau des organes de décision en ressort renforcée (Conseil d'administration avec possibilité de proposer deux administrateurs);
  • la présence luxembourgeoise dans la Direction Générale et le Comité de Direction reste forte, ce qui prouve la compétence des dirigeants luxembourgeois.

Comme Arcelor par le passé, le nouveau groupe fera partie intégrante de la vie économique luxembourgeoise. Sa présence contribue à la visibilité et à la notoriété de notre pays à l'étranger comme site économique; un site attrayant non seulement pour le monde de la finance, mais aussi pour l'industrie. Comme Arbed et Arcelor, Arcelor Mittal sera, je le souhaite, un ambassadeur important du Grand-Duché de Luxembourg dans le monde.

Reste à affecter les revenus en provenance de la fusion Arcelor-Mittal à des activités de développement économique. La priorité devrait être accordée à 4 axes politiques:

  • l’achat et l’aménagement de terrains en vue d’élargir notre offre en zones d’activités industrielles. Celles-ci seront nationales, régionales ou dédiées à des activités spécifiques. A ce titre, il faut mentionner le crassier d’Ehlerange, le terrain de la WSA pour les activités logistiques, le terrain de Betzdorf pour des activités liées au développement TIC et les terrains autour du futur laboratoire national à Dudelange pour des activités liées aux sciences de la vie;
  • la création d’une agence pour la promotion et le développement de la place financière, du tissu industriel et du commerce extérieur;
  • la création d'un Fonds national pour l'Innovation regroupant d'une part les instruments de subvention de la R&D des entreprises et, d'autre part, les instruments de sensibilisation, d'animation, de conseil, de coopération internationale en vue de lancer de nouvelles initiatives sectorielles;
  • enfin, une dotation en capital substantielle au profit de la SNCI pour lui permettre de constituer une réserve stratégique pour des besoins spécifiques (énergie, e-commerce, sciences de la vie, logistique…). Cette dotation doit aussi servir à soutenir des activités existantes et nouvelles dans l'intérêt du développement de l'économie.

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Venons-en maintenant au phénomène de la globalisation : le terme paraît quelque peu galvaudé, ses implications n’en sont pas moins réelles et tangibles. Dans son supplément consacré aux économies émergentes, «The Economist», le magazine londonien, décrit l’entrée fracassante sur la scène mondiale des nouveaux titans : la Chine et l’Inde. En 2040, la Chine aura rattrapé le PIB des Etats-Unis et celui de l’Inde aura dépassé les principales économies développées.

Lors de la récente visite d'État en Chine, nous avons pris conscience du bouleversement de l’économie mondiale qui se prépare ou se concrétise par endroits. Nos entreprises exportatrices ont eu l'occasion de mieux mettre en évidence leurs compétences dans un pays qui présente de nombreuses opportunités. Nous avons aussi pu prendre la mesure des opportunités de notre pays comme point d'entrée (hub) européen pour les importations chinoises, surtout les produits à haute valeur supportant les coûts du transport aérien. Plus de deux milliards de dollars de valeur en provenance de la Chine ont transité par l'aéroport de Luxembourg en 2005. Ces flux augmentent à raison de 20% par an.

Enfin, nous nous attendons aussi à une hausse des investissements chinois en Europe. Les initiatives en matière de promotion de la logistique viennent à point nommé à cet égard.

Pour soutenir et canaliser tous ces flux vers le Luxembourg, mais aussi pour faciliter à nos entreprises luxembourgeoises l'entrée sur le marché chinois, nous avons ouvert, à côté de notre Ambassade à Pékin, une deuxième adresse officielle luxembourgeoise, en l'occurrence le Consulat Général à Shanghai auquel est associé un bureau du "Board of Economic Development".

J'exprime le souhait que de nombreuses entreprises luxembourgeoises et chinoises trouvent le chemin du Business Center aménagé à leur intention. J’espère que l’équipe de Pit Ferring aura beaucoup de travail. Leur compétence est indéniable.

Ce soutien aux relations économiques sino-luxembourgeoises s'exprime également à travers la décision du gouvernement de participer à l'Exposition universelle de Shanghai en 2010. Nous prendrons prochainement les premières décisions opérationnelles pour nous présenter de façon optimale à cette manifestation. Je lance un appel vibrant aux entreprises pour s’associer à cette initiative.

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Finalement, la question de l’énergie sera une question-clé pour la compétitivité de notre économie en général et pour le tissu industriel national en particulier. Voilà pourquoi je tiens à en parler dans tous mes discours.

La libéralisation des marchés de l’énergie européens se poursuit à la vitesse G.

En août dernier, j’ai déposé à la Chambre des députés deux projets de loi qui réorganisent fondamentalement le secteur de l’électricité et du gaz naturel. Les projets établissent un cadre clair et cohérent pour la production, la gestion des réseaux et la fourniture dans ces deux secteurs. En outre, ils définissent le service universel et les obligations de service public pour garantir à tous les clients, et particulièrement aux clients résidentiels, l’accès aux infrastructures de réseau et la fourniture d’énergie dans de bonnes conditions.

Au-delà de ces deux projets de loi, une analyse du marché de l’électricité et du gaz naturel s’impose pour, le cas échéant, le réorganiser et pour optimiser les structures. Un niveau de prix acceptable pour l’utilisation des réseaux et pour la fourniture reste mon souci principal. J’userai de toute mon influence pour pouvoir offrir aux utilisateurs privés tout comme au secteur professionnel en général et à nos industries en particulier des prix d’énergie compétitifs.

A côté des énergies traditionnelles, une attention particulière reviendra aux énergies renouvelables, pour des raisons environnementales et de protection de climat certes, mais aussi dans un souci de diversification de l’approvisionnement énergétique et à la clé une moindre dépendance envers les énergies d’origine fossile.

A la recherche de solutions face à cette problématique, le recours aux biocarburants et au biogaz constitue une réponse possible. Je suis en train de faire analyser dans mon ministère ces deux pistes et je compte soumettre bientôt des propositions concrètes sur ce sujet.

Ensemble avec le ministre de l’Environnement, j’ai lancé une étude sur le potentiel réel, et économiquement réalisable, des énergies renouvelables au Luxembourg. Ainsi, nous pourrons estimer en connaissance de cause les possibilités et les limites dont le Luxembourg dispose pour s’approvisionner de façon autonome par ce biais. Nous espérons pouvoir lancer ce débat vers la fin du mois de novembre 2006.

Les résultats de cette étude permettront de réformer le cadre réglementaire des tarifs d’injection d’électricité renouvelable au courant de 2007.

Je compte également agir de façon ciblée sur les modes de consommation de l’énergie dans le souci d’améliorer l’efficacité énergétique. Cette approche comporte des chances pour l’économie en général. Car elle incitera le développement de nouveaux marchés autour du secteur du bâtiment et stimulera, je l’espère, d’autres investissements avec des retombées économiques positives. La consommation respectueuse de nos ressources limitées est une responsabilité de chaque individu; le Gouvernement ne doit pas relâcher les efforts pour encourager et soutenir la consommation responsable.

Un programme d’action relatif à l’efficacité énergétique sera prêt pour le deuxième semestre 2007. Plus concrètement, la nouvelle réglementation concernant la performance énergétique des bâtiments a été approuvée par le Conseil de Gouvernement en juillet dernier. Elle constitue un des projets phares de la politique en matière d’efficacité énergétique.

Au courant de l’année 2007, une nouvelle stratégie énergétique sera définie avec l’expertise d’un consultant externe.

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Altesse Royale,
Dir Dammen an Dir Hären,

Et ass entre-temps deem Leschten kloer gin, dass d’Globaliséierung elo definitif och zu Lëtzebuerg ukomm ass. D’Globaliséierung huet duerchaus och e Notzen fir eis Économie. Et ass net déi éischte Keier, dass mir eis ënner Beweis stelle mussen, mee et gëtt méi schweier, well mir eis Plaaz elo nët nëmme méi just an Europa fannen a verteidegen mussen, mee an der ganzer Welt. Mir stinn awer nët eleng do, fir d’EU gëllt genee daat selwescht.

D’Globaliséierung bréngt allerdéngs mat sech, dass dee Modell an engem Héichlounland, daat mir Gott sei Dank sin, nët méi eleng esou funktionnéiere kann. Mir musse villméi doran réusséieren, fir eis Diversifikatioun mat Spezialisatiounen ze kombinéieren. Daat heescht am Kloertext, dass eis Economie mëttel- a laangfristeg ëmmer méi muss op Déngschtleeschtungen a Gidder setzen, déi eng héich Valeur ajoutée hunn. Dëst ass eng absolut Viraussetzung, fir an eisem globaliséierten Ëmfeld Erfolleg ze hun, mee nach laang keng Garantie.

Längst maachen och d’Chinesen an d’Inder heichwäerteg Produkter an wäerten och an der Fuerschung an an der Innovatioun gläich hiere Retard opgeholl hunn. D’Fuerschung soll am Prinzip aus Geld Wëssen, Know How maachen. D’Innovatioun soll am Fong geholl aus Know How erëm Geld man. Dat musse mer fäerdeg brengen.

Fir alles Aanescht sin mir esouwuel innerhalb vun der neier, grousser EU, mee virun allem och weltwäit kaum nach konkurrenzfäheg. Déi steigend Mobilitéit vu Wueren an Déngschtleeschtungen huet d’ganz Welt zu engem eenzege grousse Maart gemaach, op deem Distanze keng Roll méi spillen.

Sécher, et gëtt ëmmer eng Rei ekonomësch Acteursen, déi d’Konkurrenz aus dem groussen Ausland nët ze fäerte brauchen. Daat heescht awer nët, dass sie sech net upassen missten, an et heescht och nët, dass mer déi aaner, déi, déi mat der ganzer Welt konkurréieren, am Reen kënne stoe loossen.

Duerfir pläidéieren ech ëmsou méi duerfir, dach nët elo, wou eis Konjunkturdonneeën besser sin ewéi erwaart, an eis aal Selbstgefällegkeet zeréck ze faalen. Ech wëll eis positif Wirtschaftsperformance vun de läschte sechs Méint sëcherlech nët schlecht rieden, de Contraire ass de Fall, mee mir dierfen déi Zuelen awer nët als Argument huelen, fir déi Reformelementer, déi mer virun e puer Méint an den Tripartiteverhandlunge gesaat hunn, ze zertrëppelen.

Ech appeléieren duerfir un d’Décideursen zu Lëtzebuerg, déi aktuell Croissance ze notzen, fir weiderhin eis strukturell Schwächten ze behiewen, fir de neie Gegebenheeten kënnen entgéint ze trieden.

Den Appel viséiert nët just nëmmen déi, déi un de Schalthiewelen vun der Économie, de Gewerkschaften an der Politik stin, mee och all eenzelne Konsument, dee mat séngem Verhaalen mat décidéiert, op Aarbechtsplaazen hei bleiwen oder ofwanderen.

De Frigo, den Handy an den T-Shirt, déi nach dacks zu onsozialen, onökologëschen oder onmënschlechen Konditiounen op der Welt produzéiert gin, si logescherweis méi bëlleg ewéi en europäesche Produit, an deem eise ganze Sozialstaat, an eis divers Ëmwelt- an aaner Standardsen dran agepräist sin.

Mir mussen eis duerfir och d’Fro stellen, virwaat mer ganz streng Oplaagen hun, waat den Import vu Liewesmëttel ungeet, an awer iwwerhaapt keng Beschränkunge kënnen wann et drëms geet, Produitsen ze importéieren, déi ënner onméigleche Konditiounen hirgestallt gin. Firwaat sollte mer et nët och fäerdeg bréngen ze verlaangen, dass Produitsen, déi an d’EU, an d’USA oder a Kanada importeiert gin, och mussen minimalen sozialen an ëmweltpolitësche Critèren entspriechen. Daat géif d’Ausgangsbasis fir sämtlech Länner wéinstens deelweis équilibréieren, ouni déi positiv Nieweneffkter fir d’Leit an d’Ëmwelt an deene Länner ze vergiessen.

Altesse Royale,
Dir Dammen an Dir Hären,

Et ass e groussen Challenge, deen sech eis mat der Globailséierung gestallt huet, mee mir sin an dësem Land bis ewell mat ville grousse Probleemer eenz gin. Bei deem vun der Globaliséierung wäert et nët aanescht goen. A wéi soot kierzlech e schwedeschen Economist um Forum zu St. Petersburg ganz treffend:

"Europe should be to the world what Luxembourg is to Europe" an ech soen "Luxembourg should be to the globalised world what Luxembourg already is to Europe".

Ech soen Iech Merci.

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