Jean Asselborn, Discours à l'occasion de la réunion de haut niveau de l'Assemblée générale sur la lutte contre la désertification, la dégradation des sols et la sécheresse dans le contexte du développement durable et de l'élimination de la pauvreté

Monsieur le Président,
Chers collègues,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi à mon tour de vous souhaiter la bienvenue à toutes et à tous. Mon nom est Jean Asselborn. Depuis 2004, je suis Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères du Luxembourg. C’est un grand honneur pour moi de co-présider cette réunion-débat avec Son Excellence le Président du Nigéria.

Nous nous sommes fixé comme objectif pour cette réunion de haut niveau de trouver des solutions aux problèmes de la désertification, de la dégradation des sols et de la sécheresse dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.

Aujourd’hui, au plan mondial, environ deux milliards de personnes sont touchées et 40% des terres sont concernées par des phénomènes de désertification. Cependant, la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse sont des problèmes qui nous affectent tous, directement ou bien indirectement, et dans l’esprit du partenariat mondial pour le développement il nous faut trouver ensemble des solutions durables et cohérentes à ces problèmes d’envergure globale. Et il nous faut trouver ces solutions sous l’égide des Nations Unies, plus précisément dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification de 1994, de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de la Convention sur la diversité biologique. En 2002 déjà, le Plan de mise en oeuvre du Sommet mondial pour le développement durable a reconnu la Convention de 1994 comme l’un des moyens pour éradiquer la pauvreté. La Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui se tiendra en 2012 à Rio devrait aussi servir comme plateforme politique pour trouver des solutions durables et cohérentes à la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse.

Toute l’ampleur des effets néfastes de la désertification extrême et de la dégradation des sols n’a pas encore été reconnue, mais il n’y a pas de doute que ces phénomènes accroissent encore d’avantage la vulnérabilité des plus pauvres et compromettent la sécurité alimentaire.

Le secrétariat de la Convention et le Programme des Nations Unies pour le développement viennent de publier un rapport conjoint sur les terres arides, rapport qui montre qu’un milliard d’êtres humains jusqu’ici négligés vivent dans des zones arides et qu’il faudra déployer des efforts considérables pour qu’eux aussi puissent atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement.

Je peux vous assurer que mon pays, le Luxembourg, qui fait partie des premiers pays à avoir signé la Convention sur la lutte contre la désertification en 1994, tiendra ses engagements pris dans le cadre de la Convention et de son plan cadre stratégique décennal.

Dans sa stratégie d’orientation sur l’environnement et le changement climatique, la Coopération luxembourgeoise au développement s’aligne avec les objectifs de la Convention, qu’elle essaie d’incorporer dans son approche opérationnelle à travers les axes de la préservation de l’environnement, de l’adaptation au changement climatique, ainsi que de l’atténuation des effets néfastes du changement climatique.

Dans sa stratégie d’orientation sur la sécurité alimentaire, la Coopération luxembourgeoise reconnaît le droit à l’alimentation pour tous tel que défini par les Nations Unies. Elle en identifie les défis dans leurs aspects tant structurels que conjoncturels.

La famine actuelle dans la Corne de l’Afrique illustre hélas très bien comment de tels aspects structurels et conjoncturels peuvent se renforcer mutuellement. Elle montre en même temps les conséquences qu’engendre la désertification en zone sahélienne. Dans cette crise, la Coopération luxembourgeoise a fait des contributions de plus de 4 millions d’euros au Haut Commissariat pour les réfugiés, au Programme alimentaire mondial, au Comité International de la Croix-Rouge. Nous soutenons aussi des projets d’aide alimentaire et de services d’hygiène de plusieurs ONG.

Parmi nos pays partenaires figurent de nombreux pays de la zone sahélienne, à savoir le Cap-Vert, le Sénégal, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui sont particulièrement exposés au risque de la désertification. Nous leur apportons notre soutien à travers une aide bilatérale, multilatérale, régionale et un appui aux ONG.

Notre soutien ne se limite cependant pas à nos principaux pays partenaires. Grâce à nos instruments de soutien aux ONG et aux organisations multilatérales, nous étendons nos efforts dans la lutte contre la désertification et contre ses effets néfastes à d’autres pays concernés.

En 2010, le Luxembourg a ainsi consacré plus de 17 millions d’euros aux pays à risque de désertification pour soutenir des mesures de développement agricole et d’aide alimentaire ainsi que d’autres secteurs propices à préserver d’un côté les ressources naturelles et de l’autre côté à aider les populations touchées à s’adapter à l’environnement changeant.

Mon pays a une tradition de solidarité qui s’étend au-delà de nos frontières, et en particulier en direction des pays en développement. Depuis l’an 2000, le Luxembourg figure ainsi parmi les pays, encore trop rares hélas, qui respectent l’engagement pris au niveau des Nations Unies de consacrer au moins 0,7% de leur revenu national brut à l’aide publique au développement (APD). L’année dernière, l’APD du Luxembourg s’est élevée à 1,09% de notre revenu national brut, ce qui nous place au second rang mondial.

Aujourd’hui comme demain, vous pouvez compter sur le soutien du Luxembourg dans la lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse Je vous remercie de votre attention, et je m’empresse de redonner la parole à mon co-président, le Président du Nigéria, S.E.M. Goodluck Jonathan. Permettez-moi de remercier vivement tous les orateurs d’avoir identifié dans leurs interventions très parlantes et pertinentes des solutions aux problèmes de la désertification, de la dégradation des sols et de la sécheresse dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté. Cela nous permettra en conclusion, je l’espère, de dégager des pistes pour nous aider à résoudre à long terme ces problèmes d’envergure globale.

Je vous remercie de votre participation. Notre réunion-débat est ainsi close.

Membre du gouvernement

ASSELBORN Jean

Date de l'événement

20.09.2011