Etienne Schneider, Discours à l'occasion de la Foire d'automne, Luxembourg

Altesse Royale,
Excellences,
Dir Dammen an Dir Häeren,

Virun e puer Méint hunn ech Iech hei op dëser Plaz versprach, dass ech ob der Hierschtfoire wäert annoncéieren, wéi et dann elo weidergeet mat den Hale vun der Luxexpo. Dat Versprieche wëll ech lo mol direkt aléisen, an Iech soen, wat fir eng Décisioun mer getraff hunn.

Mir hunn eis zesummen mat der Directioun vun der Luxexpo eng ganz Rëtsch Alternativen ugekuckt, fir op engem aneren Emplacement eng nei Foire ze bauen. An, wéi all d’Analyse bis ofgeschloss waren, hunn ech mech viru kuerzem mam Stadter Buergermeeschter Xavier Bettel, zesumme gesat fir de Point ze maachen. Mir hu festgestallt, dass keng vun all deenen Alternativen an engem raisonnabelen Zäit- a Budgetskader kéint realiséiert ginn. Ech bleiwen och dobäi, dass mer de Statsbudget suball net mat engem neie Foiresgebai kënne belaaschten.

D’Foire bléift deemno wou se ass! Allerdengs kritt se op hieren égene Virschlag hin zousätzlech Parkplazen. D’Luxexpo huet och den emplacement dofir proposéiert, an zwar op dem Areal vun den Haalen 4 a 5 di zanter bal 10 Joer net méi vun der Foire genotzt konnte ginn well den EU-Ministerrot do seng Sitzungen ofgehaalen huet. Wann d’Luxexpo Ausstellungsflächen géint Parkingen wëll austauschen, wëll ech mech dém net opposéieren. Et gëtt lo ausserdém eng Adaptatioun vun der Technik an de Gebailechkeete virgeholl.

De Foiresbetrieb kann also elo no joerelaangen Diskussiounen rëm an aller Sérénitéit ofgewekelt ginn.

Monseigneur,

Ech wëll op dëser Plaz e Wuert zur Onfeelbarkeet vum Wirtschaftsminister soen. Fir all déi déi nach dru gezweifelt hunn: Et gëtt se net !

Am Kloertext: Ech hun mech geiert, wéi ech gesot hunn, dass ech als Wirtschaftsminister manner wéilt reese wéi mäi Virgänger. Mäi Kalenner fir 2012 weist éischter an déi aner Richtung. Bis zum Schluss vum Joer sti nach Missiounen op d’amerikanesch Ostküst, a vun do aus an d’Türkei un, souwéi a China a kuerz virun de Feierdeeg och nach a Japan.

Eis Economie wäert dëst Joer kee Wuesstem hunn, an och fir d’nächst Joer, deit et just op eng knapp Reprise hin. Dofir ass et méi wichteg wéi jee, dat ech als zoustännege Minister fir de Commerce extérieur, zesumme mat eisen Entreprisen, an déi Länner a Regioune fueren, wou nach Wuesstem as. An do versiche mir och, Investisseure vun de Virdeeler vu Lëtzebuerg ze iwwerzeegen, fir dat si hei bei eis investéieren. Dëst maache mer awer net nëmme wäit fort, mee och hei an Europa, an do leien ech zumindest nach richteg par rapport zu deem wat ech am Februar ugekënnegt hat.

An dësem Zesummenhang dann awer e besonnesche Merci fir deen onermiddlechen Asaz am Intérêt vun eisem Land, vun Iech, Altesse Royale, an och vum Ierfgroussherzog, deen a senger Funktioun als Éierepresident vu LuxembourgforBusiness, vill vun dëse Wirtschaftsmissiounen leet. An dat heescht matt anere Wierder, Monseigneur, dass Ärem Fils bis zur nächster Missioun a China leider net vill Zäit fir seng Hochzäitsrees bléift!

Mesdames, Messieurs,

Dans les minutes qui viennent, je vais :

  1. évoquer brièvement la situation tendue de l’industrie au Luxembourg ;
  2. vous exposer comment je vois l’action au niveau européen ;
  3. et finalement, vous montrer comment nous agissons au niveau national.

Les dernières semaines ont été marquées par une série de mauvaises nouvelles : Hyosung Wire Plant a annoncé l’arrêt de sa production à Colmar-Berg ; des menaces sérieuses planent sur Luxguard II à Dudelange ; ArcelorMittal Rodange et Schifflange tournent soit toujours au ralenti, soit restent complètement à l’arrêt. Plusieurs centaines d’emplois industriels sont en péril.

Ces mauvaises nouvelles interviennent évidemment dans une situation conjoncturelle morose en Europe. Mais le report, voire le refus d’investissements indispensables à la survie de l’industrie au Luxembourg cache aussi un problème structurel. Avant de prendre une décision d’investissement, les entreprises procèdent à un tour d’horizon complet des avantages et désavantages du site luxembourgeois : les marges potentielles à générer, le coût de la main d’œuvre, les aides à l’investissement que nous ne pouvons quasiment plus attribuer, et j’en passe. Pour un certain nombre d’entreprises industrielles, le résultat de cette analyse est que le Luxembourg n’apparaît tout simplement plus comme compétitif.

Or, une politique en faveur de l’industrie se définit aujourd’hui principalement au niveau européen. Et je déplore qu’une réelle politique industrielle européenne fasse toujours défaut.

Pas plus tard que ce jeudi lors du Conseil Compétitivité, j’ai plaidé auprès des ministres de l’Economie des 27 Etat membres la cause de l’industrie. J’ai insisté tout d’abord sur un rééquilibrage entre politique industrielle et politique de concurrence. En tant que ministre de l’Economie, je suis aujourd’hui totalement tributaire dans l’octroi d’aides d’Etat de la règlementation dictée par la Commission européenne. Et ces régimes ont largement tendance à réduire les possibilités d’intervention, peu importe si ailleurs de meilleures conditions sont offertes. J’ai donc demandé de discuter à l’avenir systématiquement des politiques d’aides d’Etat, en prenant en compte la politique poursuivie par d’autres pays hors Union européenne.

J’ai également revendiqué une politique commerciale basée sur le principe de réciprocité. Je ne suis pas partisan d’un renouveau du protectionnisme, loin s’en faut, mais l’Europe doit réagir. Les produits que nous importons de l’extérieur de l’UE ne respectent souvent pas les normes environnementales et sociales strictes appliquées pour la production des mêmes produits en Europe et détruisent ainsi à terme la compétitivité de notre industrie. Les Etats-Unis n’ont par exemple pas hésité à protéger leur secteur de production des panneaux photovoltaïques contre les importations bon marché d’Asie.

Monseigneur,
Mesdames, Messieurs,

J’avais annoncé lors de mon entrée en fonction que j’allais faire du secteur de la logistique une priorité. Je peux vous dire aujourd’hui que la dynamique est bel et bien lancée. Actuellement, nous comptons presque 13.000 emplois dans ce secteur qui créée une valeur ajoutée à concurrence de quelques 850 millions d’euros en 2011.

Et nous continuons.

Le premier coup de pelle pour le réaménagement du site de l’ancienne WSA à Bettembourg-Dudelange a été réalisé le 5 septembre, après de très longues années de planification et de démarches procédurales, ce qui illustre par ailleurs le chemin qu’il nous reste à parcourir en matière de simplification administrative.

Mon collègue Claude Wiseler et moi-même avons lancé une semaine plus tard la première navette de trains combinés entre Bettembourg et Trieste en Italie. Et à partir de Trieste la marchandise transitera en aller-retour vers les ports turcs d’Istanbul, d’Izmir ou encore de Messin.

Et il y a dix jours, j’ai signé avec la société Transalliance une convention pour établir son quartier général européen sur le site Eurohub Sud. 2.500 m2 de surfaces de bureau et 15.000 m2 de halls seront construits. 50 emplois supplémentaires viendront ainsi s’ajouter aux 230 emplois déjà créés par cette société à Luxembourg.

Voilà trois réalisations concrètes qui prouvent que ce secteur a encore de beaux jours devant lui, et je compte fermement m’investir à le développer et à attirer de nouveaux investisseurs. J’ai d’ailleurs prévu de me rendre bientôt en Turquie pour y rencontrer un grand opérateur logistique qui s’intéresse à regrouper l’ensemble de sa logistique européenne au Luxembourg. Et je ferai de mon mieux pour attirer également la logistique européenne d’un grand groupe américain au Luxembourg.

Au cours des prochains mois, je vais me concentrer sur deux autres piliers de la diversification économique : les biotechnologies et les écotechnologies. Trois projets sont sur le point de se concrétiser :

Rendez-vous est déjà pris au mois de novembre à Esch/Alzette pour la pose de la première pierre d’un nouvel incubateur dédié essentiellement aux start-ups du domaine des biotechnologies. Disposer de telles localités, qui seront construites par un investisseur privé, mais bénéficient d’une garantie locative de l’Etat, est une autre corde à notre arc quand il s’agit d’attirer ou de développer de nouvelles sociétés.

Neobuild, un projet d’envergure réalisé par l’Institut de Formation du Secteur du Bâtiment, permettra de créer un pôle de compétence dans le domaine de la construction durable. Ce secteur est éminemment important, à la fois pour assurer une grande diffusion des éco-technologies, mais aussi pour promouvoir les économies d’énergie, réduire les émissions de gaz à effet de serre et last but not least, pour créer des emplois, également pour ceux qui ont moins de qualifications.

Ensuite, je vais lancer encore cette année ensemble avec la Fedil, la Chambre de commerce et d’autres acteurs, la « Learning factory ». Ce projet vise la mise en place d’un centre de formation professionnelle continue dans le domaine de l’efficacité énergétique. Dans des formations pratiques, les participants pourront s’approprier les connaissances et apprendre les méthodes spécifiques directement applicables au sein de leur entreprise ayant comme but la réduction significative et permanente de leur consommation d’énergie et l’augmentation de l’efficience de leur processus de production et de leur service administratif. Cet outil leurs permettra de devenir plus compétitif.

Finalement, nous allons continuer à développer le secteur des ICT qui a déjà connu un grand succès au cours des dernières années. Ainsi, Amazon vient de nous confirmer leur volonté de créer des centaines d’emplois supplémentaires dans les années à venir. La qualité des infrastructures mises en place avec le concours de l’Etat font en sorte que nous disposons d’une excellente renommée internationale dans ce milieu. La sécurité et la confiance sont les mots-clés pour la protection des données tellement importante pour les sociétés actives dans ce domaine. Le site luxembourgeois réveille la confiance et fournit la sécurité qu’elles recherchent. Ce sont deux atouts dont nous disposons et que nous offrons aux investisseurs.

Mesdames, Messieurs,

J’aimerais insister sur le fait que ces 4 secteurs ne sont pas développés séparément, l’un à côté de l’autre. Mais ces efforts font partie d’un ensemble cohérent et nous misons pleinement sur les synergies qui s’en dégagent.

Deux exemples pour illustrer mes propos:

Nous allons concentrer nos efforts sur le domaine de la pharma-logistique : donc biotech et logistique. Une étude, réalisée à notre initiative, détaille un potentiel intéressant pour le site logistique luxembourgeois et, je suis confiant qu’un investissement majeur pourra être annoncé sous peu.

Autre exemple : ICT et éco-technologies. J’ai inauguré la semaine passée le projet Kiowatt au Rouscht. Il s’agit d’une centrale de cogénération couplée à une fabrique de pellets en bois qui revêt un caractère exemplaire dans la mesure où la chaleur résiduelle est utilisée en grande partie pour la réfrigération du nouveau datacenter de LuxConnect établi sur le même site. LuxConnect est ainsi un green data center, objectif recherché et rarement atteint par les exploitants de centres de données. Dans son ensemble, ce projet contribue ainsi à atteindre les objectifs en matière de politique énergétique mais s’inscrit également dans notre stratégie de diversification économique du pays tout en générant des emplois solides.

Nos efforts et les actions lancées en matière de diversification économique portent bel et bien leurs fruits. Je reste pourtant préoccupé par l’adaptation de notre tissu industriel, car nous avons besoin d’un secteur industriel fort et compétitif.

A cette fin, nous travaillons intensément à la mise ne place du « Haut comité en faveur de l’industrie ». Avant la fin de l’année, je vais soumettre un concept à ce sujet à mes collègues du gouvernement ainsi qu’à d’autres partenaires institutionnels, la Fedil en premier lieu. J’ai de grandes attentes par rapport à cette plateforme pour créer une nouvelle dynamique pour l’industrie et pour nos entreprises.

Dans le même état d’esprit de concertation, je vais demander un débat de consultation à la Chambre des députés sur la croissance de l’économie luxembourgeoise: quel potentiel de croissance pour les années à venir, quelle croissance voulons-nous, à quelle croissance pouvons-nous nous attendre et comment la réaliser ? Je crois qu’il est important de nous mettre d’accord sur un modèle de croissance de notre économie, et même s’il est clair que l’environnement européen et mondial balisent largement notre champ d’action, je souhaite discuter des objectifs que nous voulons atteindre au cours des prochaines années.

Finalement, je voudrais vous toucher un mot au sujet des zones d’activités économiques auxquelles j’ai décidé de faciliter l’accès. Une fois la procédure réglementaire du plan sectoriel zones d’activités économiques accomplie, nous allons pouvoir mettre à disposition de nos entreprises progressivement de nouveaux terrains. Mais en attendant, je souhaite assouplir les conditions d’accès aux zones d’activités. Je veux qu’à l’avenir nos entreprises aient la possibilité de se développer et que la disponibilité de terrains appropriés ne soit plus un argument pour qu’un investisseur préfère s’installer dans un autre pays que le Luxembourg.

Altesse Royale,
Dir Dammen, dir Hären,

Mir liewen an enger neier Welt wou d’Aueren anescht ticke wéi mir dat bis lo gewinnt waren. Mir musse flexibel sinn an eis konstant adaptéieren.

Et wier mir léif wann d’politesch Parteien, d’Sozialpartner an all d’Forces vives vun der Natioun, géifen un engem Strank zéie fir de neie Modell Lëtzebuerg zesummen ze gestalten.

Loosst eis net rëm an eng ideologesch Debatt verfale wou mer 2 Welten openee praffe loossen. Loosst eis am Géigensaz zesummeschaffe fir d’Zukunft vun deem Land hei zeassuréieren. Dat soll eist gemeinsamt Zil sinn fir dat et derwäert as, déi eng oder aner Kéier och mol Waasser a säi Wäin ze schëdden, an eng konstruktiv Attitude unzehuelen.

"Ideologie ist Ordnung auf Kosten des Weiterdenkens", sot de Frierich Dürrenmatt.

Mir wëllen awer weiderdenken a musse virun allem weiderkommen.

Ech soen Iech Merci.