Fernand Boden: Encadrer les jeunes

Le Jeudi: "Une étude révèle que 40% des agriculteurs au Luxembourg sont âgés de plus de 55 ans. N'y a-t-il pas un risque d'extinction du secteur dans le pays?"

Fernand Boden: "11% des exploitants sont âgés de moins de 35 ans, 23% ont entre 35 et 44 ans, 26% entre 45 et 54 ans et 40% ont plus de 55 ans. Ces chiffres sont plus positifs que la moyenne de l'Union. Nous observons une évolution similaire au niveau de la production laitière, où ces mêmes catégories de producteurs disposent de quotas laitiers largement supérieurs à la moyenne. Les jeunes reprennent donc des exploitations viables et qui ont la possibilité de se développer et de faire face aux défis. Je ne vois donc pas le risque d'extinction du secteur dans notre pays, même si le nombre d'exploitations continuera certainement de diminuer."

Le Jeudi: "L'agriculture est un métier difficile et qui comporte de plus en plus de facettes, de nombreux jeunes ne voulant plus se lancer dans cette carrière. Comment y remédier?"

F.B.: "L'Etat essaie d'encadrer les jeunes agriculteurs au mieux en mettant à leur disposition ou en finançant des organisations de conseils, aussi bien sur le plan économique qu'écologique. Elles accompagnent le jeune voulant s'installer sur une exploitation. Nous devons continuer à améliorer ces services, tout comme la formation de base et la formation continue. Je vais ainsi prendre une initiative auprès du ministre de l'Education nationale et de la Chambre d'Agriculture afin d'introduire un diplôme de maîtrise pour le secteur agricole."

Le Jeudi: "La Commission européenne veut "globaliser" l'agriculture européenne. Or, le Luxembourg déjà classé zone défavorisée, ne risque-t-il pas de connaître un avenir encore plus noir?"

F. B.: "Le Conseil européen veut consolider le modèle agricole européen défini sous présidence luxembourgeoise en 1997, et le défendre à l'intérieur et à l'extérieur de l'Union. Basé sur une agriculture multifonctionnelle et durable, et notamment le renforcement du développement rural, où les Etats membres ont un plus grand droit d'initiative et d'action, il devrait permettre à l'agriculture luxembourgeoise de relever et de maîtriser les défis à venir.

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