Le Jeudi: "Comment vont nos soldats?"
Charles Goerens: "Ils vont bien. Leur moral est bon et ils font un excellent travail. D'ailleurs, le président Karzaï lui-même s'en est félicité."
Le Jeudi: "Comment s'est passé votre entretien avec le président Hamid Karzaï et qu'en retirez-vous?"
Charles Goerens: "Nous avons rencontré un homme très déterminé et qui veut porter un regard positif sur l'évolution de son pays. D'ailleurs, il n'exclut pas que l'Afghanistan puisse voler de ses propres ailes d'ici à 2008. Entre-temps, il y aura les élections législatives à la mi-2004 en vue desquelles une constitution est en cours de préparation. Mais le gros problème qui subsiste est celui de la sécurité. Il y a quotidiennement des attentats, surtout à l'extérieur de Kaboul, car les forces de sécurité sont très nombreuses dans la capitale, et elles aussi sont très déterminées.
Mais il y a tout de même eu des victimes, il y a quelques mois, parmi les militaires allemands. Et il semble qu'il y ait des infiltrations de membres des réseaux Al-Qaida dans le pays. C'est pourquoi l'ISAF a un projet d'extension de sa mission dans d'autres parties de l'Afghanistan. Mais encore une fois, le président Karzaï est imperturbable. Il ne veut rien modifier à l'agenda prévu."
Le Jeudi: "Et du point de vue humanitaire?"
Charles Goerens: "J'ai rencontré comme prévu les ministres de la Santé et de la Famille. Elles tiennent un discours très cohérent et sont déterminées à promouvoir le rôle de la femme dans la société et l'économie afghanes. Mais l'une de leurs difficultés est d'arriver à gérer cet immense territoire à partir de Kaboul.
Parmi les priorités, il y a évidemment la lutte urgente à mener contre la mortalité infantile. Nous participons à la mise en place des structures nécessaires. Mais, là aussi, ce sera une tâche de longue haleine et qui nécessitera des relais sur le terrain."