Faire oeuvre de paix. La ministre de la Culture, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Erna Hennicot-Schoepges au sujet de l'Institut franco-germano-luxembourgeois Pierre Werner

Vos sentiments, Madame la présidente, en ce jour d'inauguration officielle du premier centre culturel trinational à vocation européenne?

Erna Hennicot-Schoepges: Une grande joie, tout d'abord, parce qu'il s'agit d'une institution d'un caractère résolument nouveau. Il s'agit là d'une expérience pilote; c'est un défi d'autant plus exaltant que cette institution est placée sous l'égide de Pierre Werner, que j'ai beaucoup admiré. Je trouve que c'est une aventure extraordinaire.

Le caractère trinational de ce centre culturel est pour le moins inédit, et le fait que l'Institut Pierre Werner ait son siège à Luxembourg semble relever d'une symbolique toute particulière...

Erna Hennicot-Schoepges: Nous avons voulu, dans les statuts de l'Institut Pierre Werner, procéder à un rappel de l'esprit de Colpach. Or l'esprit de Colpach, c'était la tentative d'éviter la guerre en y favorisant les échanges intellectuels, en y réunissant de grands esprits afin de faire œuvre de paix en un temps où il n'était guère facile de rassembler sous un même toit des hommes venus de pays en conflit. C'est cet esprit-là qui nous a inspirés lors de l'élaboration de l'institut trinational, et le Luxembourg entend bien en perpétuer la tradition. Notre fonction d'intermédiaire nous est d'autant plus chère que le Grand-Duché fait preuve d'une sensibilité toute particulière aux langues allemande et française.

Quel esprit entendez-vous instiller dans les activités de l'lnstitut?

Erna Hennicot-Schoepges: Demain déjà a lieu une table ronde sur "Les lieux de culture en Europe". Il y a énormément de recherches à mener. L'Institut devra choisir ses partenaires privilégiés, dont l'Université de Luxembourg, bien-sûr, mais aussi l'Institut universitaire de Florence, où il existe une chaire Pierre Werner. Celui-ci, rappelons-le, est considéré comme le père de l'euro, de même qu'il fut un ardent défenseur des droits des travailleurs et autres droits sociaux, prônant une économie soucieuse du facteur humain. C'est cet esprit-là en somme - l'esprit Werner - que nous entendons promouvoir.

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