Henri Grethen: "Sensibiliser pour freiner l'hécatombe sur nos routes". Le ministre des Transports au sujet des accidents de la route

Monsieur le ministre, pourquoi le ministère des Transports a-t-il décidé de parrainer cette campagne?

Henri Grethen: Je soutiens avec beaucoup d'enthousiasme cette initiative, qui mise à sensibiliser les usagers de la route sur les dangers de la circulation et sur le comportement à adapter. La sensibilisation des conducteurs est très importante et tend à freiner cette hécatombe qu'on constate actuellement sur nos routes. Même s'il ne faut pas oublier qu'il n'existe pas de solution miracle: la lutte contre les accidents de la route constitue un chantier permanent.

Comment faire pour «calmer le jeu» sur nos routes, amener les conducteurs à opter pour un comportement moins agressif?

Henri Grethen: Des campagnes de sensibilisation et des contrôles routiers sont des moyens de lutte adéquats. Il faut adapter sa vitesse aux circonstances. Ceci dit, mon ministère a examiné les différents trajets où les limitations de vitesse n'étaient pas réalistes: si, sur un trajet où vous pouvez rouler facilement à 70 km/h sans aucun danger mais que la vitesse maximale autorisée y est de 50 km/h, des situations de stress se créent. C'est pourquoi la vitesse maximale autorisée a été modifiée sur la route d'Echternach par exemple.

Certains automobilistes, notamment en hiver, roulent avec des pneus dont la qualité laisse fortement à désirer. Ne faudrait-il pas aller dans le sens à rendre obligatoires les pneus d'hiver?

Henri Grethen: Il faut savoir que quarante pour cent des automobilistes qui roulent chaque jour sur nos routes sont des frontaliers. Si on rendait les pneus d'hiver obligatoires, quarante pour cent des usagers de la route ne seraient donc pas tenus à respecter cette obligation. Une telle loi n'aurait donc pas de sens. De plus, il ne fait pas tout le temps -10° C au Grand-Duché. Il ne faut pas oublier les contrôles d'éclairages et de pneus qui sont effectués chaque année avant l'hiver.

Le nombre de motards qui trouvent la mort sur nos routes est en constante augmentation. Rien que pour cette année, sept motards sont décédés. En 2003, il y a eu quatorze décès.

Henri Grethen: C'est vrai, le bilan est effrayant. C'est pourquoi le ministère des Transports a lancé Expect the Unexpected, un programme d'action visant à améliorer la situation des motocyclistes et cyclomotoristes dans la circulation routière. Dépliant, spots télévisés, courrier adressé aux propriétaires d'un deux-roues motorisé ainsi que des contrôles routiers en constituent le menu. Il s'agit également de sensibiliser les automobilistes sur l'élément le plus faible du trafic, les véhicules à deux roues.

Quel est le groupe à risque?

Henri Grethen: Ce sont surtout les personnes âgées de trente à quarante ans. Beaucoup d'entre elles se surestiment. Une formation adéquate ainsi qu'une bonne condition physique sont indispensables pour faire de la moto. Si on ne remplit pas ces deux conditions, mieux vaut ne pas opter pour un deux-roues. Par ailleurs, je lance un appel à tous les motards de suivre des formations a Colmar-Berg ou à l'étranger. Sans oublier l'importance de vêtements adéquats.

M. Grethen, le permis à points, introduit il y a deux ans, a émis pas mal de critiques. Pouvez-vous tirer un premier bilan?

Henri Grethen: Je pense qu'il est trop tôt pour tirer un bilan. Mais je pense que le permis à points est une bonne chose. Le principal but, la sensibilisation des usagers de la route, a été atteint. Il a montré que les conducteurs sont beaucoup plus attentifs lorsque leurs points sont en jeu que seulement leur argent. Ceci dit, rien n'empêche de faire des adaptations et de l'améliorer.

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