Mady Delvaux-Stehres, ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle, au sujet de PISA 2

PISA 1 a révélé que l'école stigmatisait les inégalités sociales. PISA 2 confirme...

Hélas, oui. Les résultats de l'étude PISA confirment la nécessité de relever le niveau de qualification de tous les élèves, des forts comme des faibles. L'école luxembourgeoise doit investir beaucoup d'efforts et de moyens dans la compensation des inéquités au sein de la population scolaire. C'est pour cette raison qu'une importance particulière doit être accordée à la remédiation (ndlr: ensemble de mesures d'aide et d'appui pour remédier aux difficultés de l'élève) et au soutien de l'élève, qui doivent être assurés à l'école même et non pas être laissés à la charge des parents. L'école doit offrir à chacun des perspectives de réussite, indépendamment du milieu familial et socio-culturel d'origine.

Peut-on sortir de l'imbroglio linguistique, souvent avancé pour expliquer le faible niveau luxembourgeois?

Il est vrai que les spécificités linguistiques de l'enseignement luxembourgeois placent nos élèves dans une situation particulière. Le plurilinguisme restera sans doute un des plus grands défis - mais également atouts - de notre système scolaire. Ce qu'il faut cependant éviter, c'est que les exigences en langues puissent empêcher un élève de réussir son parcours et d'obtenir une certification. Il faut donc garantir un apprentissage plus nuancé des langues. C'est le grand chantier que nous avons entamé au ministère et dans le cadre duquel nous avons décidé de faire réaliser, par des experts du Conseil de l'Europe, une étude sur le profil de la politique linguistique éducative de notre pays.

Comment transformer l'école en réel vecteur d'intégration?

L'intégration et la cohésion sociale demeurent un des objectifs prioritaires de notre pays en général, et de l'école en particulier. Pour remplir sa mission, l'école doit accorder une importance primordiale à la différentiation. Ce n'est qu'en répondant de manière nuancée aux besoins des différentes populations d'élèves que l'école peut réussir à compenser les inéquités qui existent de fait dans notre société.

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