"Les communes, des partenaires de choix sur le terrain". Le ministre des Sports, Romain Schneider au sujet de la mise en place d'une politique en faveur du sport

Lëtzebuerger Gemengen: Quel est le rôle des communes dans la mise en place d'une politique en faveur du sport?

Romain Schneider: Leur rôle est primordial! Les communes sont des acteurs de terrain, qui travaillent chaque jour avec les citoyens dans tous les domaines, particulièrement celui du sport via les clubs locaux, les structures d'encadrement et les écoles fondamentales. Elles sont donc les meilleures partenaires pour réaliser des projets pilote. Nous l'avons déjà fait à quatre reprises avec les communes de Junglinster, Mersch, Mondercange et le syndicat intercommunal du canton de Redange. Les projets concernés consistent à offrir une plateforme qui permette à tous les enfants de 3 à 12 ans, inscrits ou non dans un club, de découvrir, lors d'actions hebdomadaires, les différentes activités proposées dans leur commune et de leur donner ainsi une occasion de faire de l'exercice. De nombreuses communes ont également su saisir l'opportunité offerte par le Gouvernement en participant au programme national "Gesond iessen, méi bewegen". Elles ont ainsi développé de nombreuses initiatives concrètes autour du thème de l'alimentation saine et de l'activité physique.

Lëtzebuerger Gemengen: Comment le ministère des Sports les soutient-il dans leurs démarches?

Romain Schneider: Nous pouvons leur fournir un soutien structurel en les encadrant lors de l'élaboration de leurs programmes, mais également un soutien financier quand elles inscrivent leur action dans des projets pilote ou dans le programme "Gesond iessen, méi bewegen". Des aides peuvent leur être apportées par le ministère de la Famille, à travers des mesures comme les chèques-services, ou par le ministère de l'Education nationale, à travers la prise en charge du salaire des intervenants dans le cadre scolaire.

Lëtzebuerger Gemengen: Suite à la Journée des bourgmestres dont le thème était, cette année, "le sport et les communes", quel message souhaiteriez vous que les communes retiennent?

Romain Schneider:Le premier est un grand remerciement aux communes de la part du ministère des Sports et du Gouvernement tout entier pour leur collaboration fructueuse qui nous a permis, durant les dernières années, de lutter contre la sédentarité et l'obésité chez nos jeunes et dans l'ensemble de la population. Le deuxième est que le ministère des Sports a bien plus d'actions concrètes à leur proposer qu'elles ne l'imaginent, avec un soutien logistique et/ou financier à la clé. Nous avons d'ailleurs illustré cela, lors de la Journée des bourgmestres, en présentant toute une série d'exemples, qui sont repris dans les dossiers que nous avons distribués et sur le site Internet du département ministériel (ndlr: www.sport.public.lu). Je pense que cette journée était également l'occasion pour les responsables communaux de mettre des visages sur leurs différentes personnes de contact au Ministère.

Lëtzebuerger Gemengen: Comment le Luxembourg se situe-t-il en matière d'infrastructures sportives?

Romain Schneider: Nous avons réalisé de grands investissements dans tous les domaines sportifs, ces dernières décennies. Même si nous sommes très bien dotés, il y a toujours des infrastructures ponctuelles qui manquent. Pour le vérifier, nous avons fait une étude qui a permis de cartographier les points faibles au niveau local, régional et national. Sur cette base, nous allons poursuivre nos efforts. De mon côté, je souhaite encourager les synergies avec d'autres ministères. Je pense, par exemple, aux infrastructures sportives des lycées qui ne sont pas souvent exploitées pendant les vacances scolaires et en dehors des heures de classe. Je crois qu'on ne peut plus se permettre, en ces temps de crise, de laisser fermés ces bâtiments chèrement payés par les citoyens et qu'il faudrait les ouvrir aux clubs et au grand public.

Lëtzebuerger Gemengen: Pourriez-vous nous donner plus de précisions concernant l'ajournement du projet de vélodrome et sa relocalisation?

Romain Schneider: Comme vous le savez, le Premier ministre, dans son discours sur l'état de la Nation, a annoncé que pour des raisons de coût, il faudrait chercher un nouvel emplacement pour la réalisation du vélodrome, ce que je m'atèle à faire. J'ai reçu beaucoup de propositions de terrain -actuellement encore non officiellesde la part des communes. Je suis en train de constituer un groupe de travail qui regroupe tous les acteurs concernés -membres du Ministère et de la fédération cycliste, professionnels du secteur, experts...- pour qu'il établisse un cahier des charges concret. Nous cherchons un terrain disponible et non difficile d'accès, avec des délais d'autorisation assez courts, situé sur le territoire d'une commune qui puisse assumer les frais de fonctionnement du vélodrome et qui dispose d'un staff technique. Ensuite, nous lancerons un appel à candidature et le groupe de travail examinera les différents sites qui auront été retenus. Nous débuterons les travaux en 2013, comme convenu.

Lëtzebuerger Gemengen: Qu'en est-il du stade?

Romain Schneider: Le stade de football est un projet géré par un promoteur privé. L'Etat n'est donc concerné qu'indirectement via les différentes infrastructures qui seront construites autour mais, naturellement, il est essentiel pour moi que le Luxembourg se dote d'un stade national répondant aux besoins de notre temps en termes de sécurité et de confort et digne des matchs internationaux. Un masterplan sera présenté sous peu au Gouvernement.

Lëtzebuerger Gemengen: Le sport, qui pourrait être considéré comme secondaire, ne risque-t-il pas de pâtir des restrictions financières qui s'annoncent?

Romain Schneider: Le département ministériel des Sports, comme tous les autres ministères ou départements ministériels, doit réduire ses frais. Nous l'avons fait avec nos frais de fonctionnement, mais également en diminuant le coût de notre prochain programme quinquennal de quelques millions d'euros. Nous avons réussi à maintenir nos priorités, mais surtout les subventionnements aux fédérations dans leur intégralité, ce qui est très important pour le mouvement sportif.

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