Interview avec Dan Kersch dans Le Quotidien

"Dan Kersch, dernier tour du propriétaire"

Interview: Le Quotidien (Denis Bastien)

Le Quotidien: Le vélodrome sera construit à Mondorf. Selon quel schéma?

Dan Kersch: Pour le financement du vélodrome à Mondorf, on parle d'un chiffre de 55 millions d'euros hors taxes, ce qui n'est pas rien, mais dans ce chiffre on retrouve l'équivalent de trois et demi halls sportifs. Ces terrains seront utilisés par les lycéens dans le nouveau lycée de Mondorf.

On a trouvé des synergies, et avec le futur lycée et avec la commune de Mondorf qui construit sur le même site une piscine et un hall sportif supplémentaire. Quand le futur lycée sera créé, on n'aura plus besoin de construire des halls sportifs. C'est une épargne énorme. L'estimation du bureau d'études fait état d'une épargne de27 millions d'euros. La commune de Mondorf sera propriétaire de son hall sportif et de sa piscine. L'État sera propriétaire de son vélodrome et des trois et demi halls sportifs.

Le Quotidien: Quand est-ce que le projet sera abouti?

Dan Kersch: Ce n'est plus dans les mains de l'État. C'est la commune de Mondorf qui organise tous les travaux.

On veut les réaliser ensemble, si on ne le fait pas, on ne pourra pas effectuer cette synergie et on perdra beaucoup d'argent. Je ne dirais pas de date, mais ils ont intérêt à commencer. Ils ont dû attendre que le Conseil de gouvernement fasse l'avant-projet de financement. Car c'est une somme qui dépasse 40 millions, donc il faut une loi. Si la loi est votée, ils peuvent commencer les travaux.

Le Quotidien: La réalisation du vélodrome était-elle importante pour le pays?

Dan Kersch: Cela fait une vingtaine d'années qu'on en parle. On aura ce vélodrome. Pour le cyclisme, c'est important. Tous les cyclistes luxembourgeois nous le disent, "c'est bien les résultats réalisés sur le plan international. Mais ce qui manque au Luxembourg pour améliorer les résultats, ce serait une piste couverte".

Espérons donc que cela ira rapidement.

Le Quotidien: Qu'en est-il du musée des Sports?

Dan Kersch: C'est similaire. La commune d'Esch-sur-Alzette est en train de construire un grand complexe sportif à Esch-Lallange. Dans ce complexe sportif, sera intégré le musée national des Sports.

On estime que les dépenses avoisinent une somme de 19 millions d'euros hors taxe. C'est clair que la partie du musée appartiendra à l'État et sera gérée par l'État. C'est l'État qui décidera de ce qui y sera exposé. Ce sera le personnel de l'État qui fera fonctionner le musée. L'État fera une acquisition auprès de la commune qui sera le maître d'ouvrage de tout le complexe. On y retrouvera les vélos de Charly et Nicolas Frantz avec lesquels ils ont remporté le Tour de France. Deux historiens du ministère des Sports ont été engagés et travaillent déjà pendant deux ans sur ce sujet. Ils sont en train de réaliser des collectes de matériel, de réaliser la scénographie. Qu'on puisse commencer dès que la commune sera prête. Je sais que la ville d'Esch aimerait "partir" le plus rapidement possible. Le travail administratif et les conventions avec le constructeur privé sont déjà réalisés. Normalement, cela devrait commencer au début de l'année prochaine.

Le Quotidien: En ce qui concerne les congés sportifs, qu'est-ce qui va changer?

Dan Kersch: Ce qui va changer, c'est qu'on va pouvoir donner du congé sportif pour les sportifs se qualifiant pour une compétition européenne, pour les encadrants comme les kinés, mais aussi les accompagnateurs des équipes qui font des stages à l'extérieur du pays. Puis on va faire une grande ouverture par rapport aux bénévoles. Tous les clubs luxembourgeois auront droit à un certain nombre de jours par an de congés sportifs et ce sont ces clubs qui décideront qui pourra en bénéficier.

Jusqu' ici, c'était réservé aux équipes nationales et non aux clubs.

Le Quotidien: Vous allez quitter vos fonctions de ministre des Sports. Quel bilan dressez-vous?

Dan Kersch: En trois ans, j'ai quand même réussi avec mon équipe à faire bouger certaines choses. J'avoue que cela n'a pas toujours avancé aussi vite que je ne l'aurais voulu. Mais il y avait une pandémie. Et cela nous a coûté beaucoup de travail, de discussions avec les clubs pour arriver à des solutions qui garantissaient que le sport survivrait à cette crise.

Dernière mise à jour