Interview avec Xavier Bettel dans L'essentiel "Débattre de l'obligation vaccinale"

L'essentiel: Risque-t-on d'autres restrictions?

Xavier Bettel: On peut s'attendre à tout... Nous en avons tous marre. Ces mesures changent la vie des gens et pèsent sur le moral de tout le monde. Le problème, c'est qu'on ne peut rien anticiper...

L'essentiel: Est-on face à une "nouvelle épidémie"?

Xavier Bettel: Je ne sais pas, mais nous sommes face à une nouvelle vague. Il s'agit d'éviter qu'elle devienne un tsunami. Omicron est plus contagieux, mais il serait aussi moins pathogène, ce qui pourrait être une bonne nouvelle.

L'essentiel: La vaccination peut-elle tout solutionner?

Xavier Bettel: Tout régler, non. Mais elle apporte plus de sécurité par rapport au déroulement de la maladie. Omicron est plus résistant au vaccin mais ce dernier demeure protecteur. À l'hôpital, j'ai rencontré un patient Covid qui n'était pas vacciné. La première chose qu'il m'a dite, c'est qu'il regrettait.

L'essentiel: Avez-vous douté lorsque vous avez été infecté?

Xavier Bettel: Non, car je n'avais reçu qu'une seule dose. Je n'ose pas imaginer les conséquences si je n'avais pas été vacciné du tout. Ces cinq jours à l'hôpital ont été très difficiles pour ma famille. Des milliers de Luxembourgeois ont subi la même chose. Je pense à ceux qui ne s'en sont pas sortis.

L'essentiel: Faut-il rendre le vaccin obligatoire?

Xavier Bettel: J'aimerais qu'en janvier, nous discutions de l'obligation vaccinale, qu'on liste le pour et le contre. Une fois la position commune du gouvernement définie, je souhaite un débat de consultation au Parlement.

L'essentiel: Vous vous étiez pourtant prononcé contre...

Xavier Bettel: Je voulais l'éviter, c'est pour cela que toutes ces mesures ont été adoptées. Mais si nous ne réussissons pas à nous en sortir, l'option sera sur la table.

L'essentiel: Quelle réponse à ceux qui vous accusent de prendre des mesures "liberticides"?

Xavier Bettel: Que l'intérêt général prime. Les comparaisons au nazisme sont inacceptables. Qu'on m'insulte de tous les noms, c'est une chose, niais comparer le CovidCheck au sort des 6 millions de Juifs tués durant la guerre, c'est ne pas connaître l'histoire. Heureusement, 90 % des gens qui ont manifesté la première fois n'étaient pas d'accord avec cette haine. J'ai aussi eu des lettres de soutien après ce qui s'est passé chez moi.

L'essentiel: Pourriez-vous revenir en arrière?

Xavier Bettel: Non, non, non et non. Je ne céderai pas! Les choix politiques sont guidés par des faits. Pas par les fausses informations, la haine ou la violence.

L'essentiel: Quelles solutions pour les non-vaccinés au travail?

Xavier Bettel: Ils peuvent se faire tester tous les jours. Je sais que c'est cher et compliqué, mais ils ne sont pas forcés de se faire vacciner tant que l'obligation vaccinale n'a pas été décidée.

L'essentiel: Comment pourrait-elle être mise en place?

Xavier Bettel: Il y a plein de modèles qui existent et que nous analysons. Des amendes sont-elles nécessaires? Quelles sanctions? Qu'est-ce qui se passe pour les non-vaccinés? Je présenterai cela plus tard.