Interview avec Corinne Cahen dans L'essentiel

"Je ne sens pas de défiance à l'égard de l'immigration"

Interview: L'essentiel (Nicolas Martin)

L'essentiel: Est-on en retard sur la participation des étrangers aux scrutins?

Corinne Cahen: Non. Souvent, les électeurs ne vont s'inscrire qu'une fois qu'ils sentent les élections. Quand la campagne est lancée. On peut le faire plus longtemps cette année, jusqu'au 17 avril, et tous les résidents peuvent participer.

L'essentiel: Le ministère est actif via les réseaux sociaux...

Corinne Cahen: On essaie tout pour convaincre les gens et les informer. Il y en a plein qui ne savent pas qu'ils ont le droit de vote. Nous essayons de faire une campagne très large. On a des multiplicateurs qui vont sur le terrain, dans leur communauté. On va dans les entreprises.

L'essentiel: On peut désormais voter tout juste arrivé au pays. Est-on alors déjà à même de se faire une opinion?

Corinne Cahen: Si vous vivez à Wiltz et déménagez à Differdange, c'est un peu pareil. Vous êtes luxembourgeois et pouvez voter, même si vous ne connaissez rien à Differdange. Si vous faites le pas de vous inscrire, vous allez tout de suite vous intéresser à la vie dans votre commune, lire les programmes. On vient tous de quelque part. On a des idées de comment on veut vivre...

L'essentiel: Le Luxembourg a une tradition d'accueil. Face à la crise, le regard sur les nouveaux arrivants change-t-il?

Corinne Cahen: Je ne le ressens pas du tout. Je pense que le vivre-ensemble n'a jamais été aussi important. Les gens se rencontrent. Ils ont des outils. On vit dans un pays très divers et c'est notre force.

L'essentiel: Donc, vous ne constatez pas de défiance à l'égard de l'immigration comme dans d'autres pays?

Corinne Cahen: Je n'ai pas du tout ce sentiment. Je l'aurais peut-être sur des groupes spécialisés sur Facebook, mais en général non.

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