Interview avec Claude Meisch dans L'essentiel

"Mes homologues européens rêvent de notre situation"

Interview: L'essentiel (Nicolas Chauty)

L'essentiel: Quelle est la priorité en cette rentrée?

Claude Meisch: Je veux développer dans la continuité. C'est le cas avec l'offre internationale et les nouvelles sections dans nos lycées. Selon moi, la section P, sur les sciences humaines, est quelque chose qui manquait avant l'Université. Nous avons aussi complètement réformé la formation en langue française, nous arrivons à la dernière année de l'école fondamentale.

L'essentiel: La question de la sécurité se pose-t-elle après des cas de violences dernièrement?

Claude Meisch: Mon message est clair: même si de tels actes ne se produisent pas directement dans l'établissement, la communauté scolaire est concernée! On ne peut pas se dédouaner parce que la bagarre a lieu à la gare ou sur la place de je ne sais où. J'ai chargé les responsables de prévenir en cas d'agressivité et de surveiller les réseaux sociaux.

L'essentiel: Quelle est la situation concernant les enfants étrangers, notamment ukrainiens?

Claude Meisch: Nous avons entre 1200 et 13130 élèves ukrainiens, qui pour la plupart effectuent leur seconde rentrée ici. D'année en année, nous accueillons presque 4 000 jeunes qui ont commencé leur scolarité ailleurs, notre système a évolué afin d'être plus ouvert.

L'essentiel: Le budget de l'Éducation nationale a-t-il évolué comme vous le souhaitiez?

Claude Meisch: J'ai toujours été soutenu par mes collègues du gouvernement. Le nombre d'enseignants a évolué plus vite que le nombre d'élèves, ce qui a contribué à une meilleure prise en charge. Bien sûr, tout cela a un coût.

L'essentiel: Que répondez-vous si l'on vous dit que vous dirigez un ministère "exposé"?

Claude Meisch: Chacun a une opinion sur l'Éducation nationale, c'est normal, nous créons la base pour la société de demain. C'était d'ailleurs ma décision d'intégrer tout l'aspect de l'éducation non formelle, pour créer un ministère très large. On s'adresse à toute la population. Je suis fier qu'il n'y ait pas eu de grèves, de grandes manifestations, même s'il y a eu des négociations difficiles.

L'essentiel: Les tensions sont plus fortes chez nos voisins, observez-vous ce qu'il s'y passe?

Claude Meisch: Chaque pays mène sa propre politique éducative, mais il y a des échanges informels et je crois que mes homologues européens rêvent de notre situation. La longévité moyenne d'un ministre de l'Éducation en Europe c'est deux ans, moi je suis là depuis dix ans. Dans notre domaine nous avons besoin de stabilité.

L'essentiel: Vous imaginez-vous diriger un jour un autre ministère?

Claude Meisch: Je n'exclus pas d'accepter un autre défi, mais pour l'Éducation nationale, je rai dit, j'ai encore de la motivation et beaucoup d'idées.

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