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Interview avec Serge Wilmes dans L'essentiel "L'ombre de Donald Trump planait sur cette COP29"
Interview : L'essentiel (Joseph Gaulier)
L'essentiel: Quel bilan tirez-vous de la COP29?
Serge Wilmes: Pour le Luxembourg et I'UE, c'était crucial de trouver un accord du fait de la situation géopolitique délicate et surtout parce que Donald Trump va redevenir président. Son nom planait sur la COP. Il va probablement se retirer de l'Accord de Paris.
L'essentiel: L'accord est-il bon?
Serge Wilmes: Nous avons accepté un triplement, jusqu'à 300 milliards de dollars, pour le financement climatique, qui aide les pays en développement sur les questions d'environnement.
C'est important pour aider l'Afrique et les États insulaires, qui sentent les conséquences du changement climatique.
L'essentiel: Les ONG voulaient1000 milliards...
Serge Wilmes: C'est encore loin des besoins.
Mais les vannes publiques ne sont pas illimitées. C'est aussi au secteur privé de se rallier à cet effort. Par exemple, le Luxembourg a investi 5o millions d'euros via une plateforme de financement: avec la BEI et un effet de levier, nous avons multiplié par 193 l'argent mis sur la table. Ce sont ces modèles-là que l'on doit privilégier.
L'essentiel: L'Accord de Paris est-il encore atteignable?
Serge Wilmes: Sur la limitation du réchauffement à 1,5 °C, certains disent que ce n'est plus tenable. Mais c'est en gardant le cap que l'on pourra faire des efforts plus prononcés.
L'essentiel: Il n'y a pas eu d'accord sur un calendrier d'abandon des énergies fossiles...
Serge Wilmes: Nous avons avancé de ma mère non négligeable sur l'enveloppe d'aide, mais pas sur la réduction des émissions de CO2. C'est un regret.
L'essentiel: Que peut faire le Luxembourg pour cet objectif?
Serge Wilmes: Le gouvernement a actualisé son plan climat (PNEC) pour réviser l'ambition, avec 37 %de renouvelable dans le mix énergétique d'ici 2030, tout engardant la baisse de 55 % des émissions de CO2.
L'essentiel: Sera-t-il plus facile de négocier au Brésil, plus démocratique que l'Azerbaïdjan?
Serge Wilmes: Je ne pense pas. La situation géopolitique est tendue et cela ne devrait pas changer. Nous aurons affaire à l'administration Trump. Déjà cette année, les États-Unis n'avaient pas le même poids que l'an dernier.