Commentaire :
1. Informations contextuelles
La recherche médicale et biomédicale au Grand-Duché de Luxembourg trouve ses premières origines dans la création d’un nouveau genre d’établissements publics de la santé, qui furent introduits dans les années 70 et ceci plus particulièrement dans le contexte de la création du Centre hospitalier de Luxembourg (CHL) et du Laboratoire national de Santé. Ces établissements obtinrent la particularité statutaire que des missions de recherche et d’enseignement leur furent conférées par leur cadre légal respectif.
Le Centre de Recherche Public-Santé (CRP-Santé) fut une suite logique aux établissements susmentionnés, permettant par sa création de catalyser la recherche médicale au Grand-Duché.
Le CRP-Santé se fonde sur la loi du 9 mars 1987 sur la recherche et le développement qui a comme objet :
- l’organisation de la recherche et du développement technologique dans le secteur public;
- le transfert de technologie et la coopération scientifique et technique entre les entreprises et le secteur public.
et sur le règlement Grand-Ducal du 18 avril 1988 qui a porté création du CRP–Santé.
Placé sous la double tutelle du ministre de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et du ministre de la Santé, le CRP-Santé est au service de la santé de tous et contribue, par la recherche, à mieux connaître et à améliorer la santé de l'homme.
De la biologie fondamentale à la santé publique, le CRP-Santé a pour champ de compétences toutes les dimensions fondamentales, cliniques ou appliquées de la recherche en santé.
Dans chacun de ses domaines d'activité, le CRP-Santé maintient des exigences qualitatives et éthiques de haut niveau. Sa mission est entre autres, d'améliorer la compréhension de certaines maladies et de raccourcir les délais pour faire bénéficier les patients, le monde médical et les partenaires nationaux mais aussi internationaux, des résultats de ses recherches. Dans ce contexte plusieurs structures de recherche et plusieurs types d’activités ont pu se développer au sein du CRP-Santé :
- les laboratoires propres du CRP-Santé comme le Laboratoire de Neuro-Immunologie et Inflammation (LNI) et le Laboratoire Franco-Luxembourgeois de Recherche biomédicale (LFL) lié par une convention au CNRS,
- les laboratoires associés au CRP-Santé, émergeant du partenariat avec le LNS et le CHL comme le Laboratoire d’Immuno-Allergologie (CHL), le Laboratoire de Rétrovirologie (CHL, LNS), le Laboratoire d’Immunologie Fondamentale (LNS), le Laboratoire de Toxicologie (LNS),
- des participations financières à des travaux de recherche et des études dans des institutions publiques ou privées.
L’effectif en ce qui concerne les laboratoires de recherche s’élève aujourd’hui à 62 personnes.
Une grande partie des chercheurs sont engagés dans des missions d’enseignement au niveau d’établissements nationaux comme le Centre universitaire de Luxembourg et au niveau d’établissements universitaires en Belgique, France et Allemagne.
Pour les seules années 1998 et 1999, une trentaine de publications scientifiques ont pu être réalisées par les laboratoires du CRP-Santé et plusieurs prix ont été décernés à des collaborateurs du CRP-Santé p.ex.:
- Glaxo Wellcome Grant for the study in Infectiology and Clinical Microbiology
- Annual European Prize for experimental research (Fondation internationale pour la Substitution de l’Expérimentation animale).
De surcroît, il faut ajouter que le Laboratoire franco-luxembourgeois, ainsi que le Laboratoire d’Immunologie fondamentale ont chacun déposé un brevet découlant des projets de recherche.
En 1997, le CRP-Santé a développé le concept de "centre de ressources", qui permet de renforcer et de favoriser la diffusion et le partage des connaissances et des savoir-faire issus de la recherche en santé.
Le premier centre de ressources, mis en place dans le courant de l’année 1998, porte le nom de "Centre de Ressources en Epidémiologie et Systèmes d’Informations Sanitaires" (CRESIS). Ce centre de ressources, entièrement financé par la direction de la Santé, a comme objectifs la mise en place et la conduite d’études épidémiologiques et biostatistiques. Grâce à sa convention avec la direction de la Santé, CRESIS a su mettre en place une équipe de trois médecins épidémiologistes et d’un scientifique spécialisé en biostatistiques.
Un autre point important de relever dans ce contexte, est l’orientation du CRP–Santé vers des laboratoires de recherche à dimension européenne.
En 1999, une nouvelle convention a pu être signée entre le CRP-Santé et le CNRS, mettant en place un groupement de laboratoires européens. A ce groupement sont associés entre autres des laboratoires de Cologne, Lyon et Lille. La direction scientifique de ce groupement est assurée pour une première période par le Laboratoire franco-luxembourgeois.
Au cours de sa deuxième phase de développement, le CRP-Santé entend développer avec ses partenaires institutionnels le concept de Centre d’Excellence, faisant entrer en synergie l’unité clinique avec le laboratoire de recherche. Pour ce projet ambitieux, un certain nombre d’unités cliniques, tant au niveau du CHL qu’au niveau du LNS, se sont données cet objectif afin d’améliorer la qualité des soins et diagnostics prodigués et d’accroître leur compétitivité dans le cadre de la Grande Région. Dans le contexte du Fond national de la Recherche, le CRP-Santé veut promouvoir la création d’un premier programme de recherche qui aura comme but la création de Centres d’Excellence autour de deux pathologies, à savoir : le cancer et les maladies cardio-vasculaires.
2. Le Conseil Scientifique du CRP-Santé
En 1999, des réflexions sur l’opportunité d’un Conseil scientifique ont pu aboutir et ceci dans le contexte d’un souci permanent de maintenir des exigences qualitatives de haut niveau en matière de recherche, comparables à celles des autres pays de l’Union européenne.
Le conseil est composé de personnes reconnues sur le plan international pour leurs travaux scientifiques, respectivement leurs qualités à organiser et diriger la recherche. Le CRP-Santé est fier de pouvoir compter dans ce Conseil scientifique sur les principaux responsables de structures aussi réputées que le CNRS, l’INSERM, l’Institut Curie et l’Institut Pasteur.
En la date du 26 juin 2000, le Conseil scientifique est devenu opérationnel et contribuera d’une manière évidente aux objectifs d’excellence que le CRP–Santé s’est donné au niveau de toutes ses activités.
De surcroît, il faut souligner que cette initiative a été fortement appuyé par Erna Hennicot, ministre de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et Carlo Wagner, ministre de la Santé.
Le Conseil scientifique a comme mandat d’orienter la politique de recherche du CRP-Santé, d’évaluer les programmes et projets de recherche et d’effectuer d’une manière régulière des audits au niveau des laboratoires de recherche, respectivement des centres de ressources.
Ce Conseil scientifique de très haut niveau est composé comme suit :
Professeur Jean-Claude Stoclet de l’Université Louis Pasteur de Strasbourg,
Professeur Marc Tardieu de l’Hôpital Kremlin Bicêtre de Paris,
Professeur Philippe Druet du CHU Purpan de Toulouse,
Professeur Pierre Tiollais de l’Institut Pasteur de Paris,
Professeur Jean-Paul Thiery de l’Institut Curie de Paris,
Professeur Daniel Louvard de l’Institut Curie de Paris,
Docteur François Schiltz de la Fondation Kurt Engelhorn de Bâle,
Professeur Peter Boyle de l’Institut européen d’Oncologie de Milan,
Docteur Susi Scholl de l’Institut Curie de Paris,
Professeur Jules Hoffmann de l’Institut de Biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg,
Docteur François Schneider, en tant que représentant du Conseil d’Administration du CRP–Santé, (vice–président).
La création de ce Conseil scientifique constitue donc une étape importante dans le cycle de vie du CRP–Santé, et permettra de maintenir des critères indispensables au niveau qualité et compétitivité de la recherche au Grand-Duché.
En conclusion nous pouvons dire que la politique de recherche du CRP-Santé est inscrite au carrefour de trois préoccupations majeures : l’excellence scientifique, la demande sociale et la capacité des partenaires à valoriser leurs innovations.
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1. Loi modifiée du 10 décembre 1975 portant création du Centre Hospitalier de Luxembourg; l’article 3 définit : L’établissement est un centre de diagnostic, de soins, de traitement, d’hospitalisation, de recherche et d’enseignement.
2. Loi du 21 novembre 1980 portant réorganisation de l’Institut d’Hygiène et de Santé publique et changeant sa dénomination en Laboratoire national de Santé; l’article 1er paragraphe 6 : Exécuter des travaux de recherche intéressant ces divers domaines et assurer en collaboration avec les laboratoires des établissements hospitaliers et les laboratoires médicaux privés du pays, l’élaboration et l’harmonisation de méthodes et de techniques de laboratoire.