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Luc Frieden et Henri Grethen informent sur la situation économique et financière
A l’issue de leur entrevue avec les membres de la Commission des Finances et du Budget de la Chambre des députés, le 15 novembre 2002, les ministres Luc Frieden et Henri Grethen ont fourni à la presse des explications plus détaillées concernant la situation économique et financière actuelle luxembourgeoise que le Premier ministre avait déjà commentée le jour précédent.
Luc Frieden et Henri Grethen lors de la conférence de presse
Le ministre du Trésor et du Budget, Luc Frieden, a tenu à donner plus de détails quant à la diminution des recettes fiscales de 270 millions d’euros, prévue pour l’année 2002, qu’il a qualifiée de "sérieuse dégradation des recettes publiques".
Luc Frieden a tout d’abord noté que la situation des recettes ne se serait détériorée significativement qu’à partir du second semestre 2002. La situation des recettes aurait encore été satisfaisante en été 2002, période durant laquelle avait été élaboré le projet de budget pour 2003, que le gouvernement avait pourtant déjà placé à ce moment-là sous le signe d'un "optimisme prudent".
Une diminution des recettes fiscales 2002 par rapport au budget prévisionnel aurait été enregistrée, selon les explications fournies par le ministre du Trésor et Budget, au niveau de la taxe d’abonnement (une diminution de 100 millions d’euros), du droit d’enregistrement (une diminution de 90 millions d’euros), de la TVA (une diminution de 28 millions d’euros) et de l’impôt sur les traitements et les salaires (une diminution de 50 millions s’euros), ce qui constituerait une diminution totale des recettes fiscales de 270 millions s’euros pour l’an 2002.
Pour ce qui est des recettes budgétaires pour l’an 2003, les chiffres dépendraient essentiellement de l’évolution future de la situation boursière, a expliqué Luc Frieden. Si la situation ne s’améliorait pas, il faudrait réviser le budget 2003 pour ce qui est des recettes fiscales.
Le ministre du Trésor et du Budget a pourtant tenu à rappeler que si la situation actuelle au niveau des recettes est "grave", elle l’est surtout, par rapport aux prévisions budgétaires pour le budget 2002 et par rapport à la situation budgétaire de 2001, elle le serait moins par rapport aux années 2000 et précédentes.
"En effet, situées dans un contexte global, les finances publiques luxembourgeoises sont saines", a continué Luc Frieden, en faisant référence au niveau des dettes publiques et des réserves budgétaires. Selon les données fournies par le ministre du Trésor et du Budget, le Luxembourg enregistre une dette publique de 3,2%, voire une dette publique "nette" de 1,4%, ce qui serait un endettement relativement peu considérable comparé à la situation dans certains pays voisins. D’autant plus les réserves des fonds spéciaux s’élèveraient à l’heure actuelle à 2,6 milliards d’euros, tandis que la réserve budgétaire de la Trésorerie de l’Etat s’élèverait à 500 millions d’euros non affectés, a informé Luc Frieden.
Ces réserves, qui avaient été constituées durant les années précédentes, seraient le résultat d’une "démarche politique responsable au moment d’une situation économique plus favorable", a expliqué Luc Frieden.
"Les finances publiques consistent dans l’argent des citoyens que l’on doit toujours gérer avec beaucoup de responsabilité" a précisé le ministre. Agir avec responsabilité au niveau des finances publiques signifie, selon Luc Frieden, "ne pas opérer des changements brutaux à court terme au niveau de la politique budgétaire", mais plutôt faire une politique qui prenne en considération aussi le long terme. Or, prudence et responsabilité, seraient dorénavant encore beaucoup plus de mise.
Le ministre de l’Economie, Henri Grethen, de son côté, a rajouté des explications concernant les prévisions de la croissance économique 2002, que le STATEC évalue entre 0,5% et 2%, la Commission européenne à 0,1% et que l’OECD vient d’estimer à 0,8%, selon les informations du ministre de l’Economie. La prévision de la croissance économique serait un exercice extrêmement difficile, a noté Henri Grethen, tout en estimant que la croissance pourrait atteindre 0,5% du PIB en 2002 dépendant toutefois essentiellement de l’évolution de la situation boursière durant les dernières semaines de l’année 2002. Des taux se situant autour de 2,5% pourraient être réalistes pour l’an 2003, en cas de relance économique dans le second semestre 2003.
Henri Grethen, reconfirmant qu’il faudrait désormais éviter toute panique, a finalement plaidé en faveur du maintien d’une politique budgétaire qui opère les bons choix politiques entre ce qui est nécessaire et ce qui est souhaitable.