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Jean-Claude Juncker préside les réunions de l´Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières"
Les réunions de l'Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières" qui se sont tenues les 7 et 8 mars 2005 à Bruxelles n'ont pas permis de dégager un accord sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance.
Sous la présidence du Premier ministre, ministre des Finances, Jean-Claude Juncker, les ministres des Finances des 12 pays membres de la zone euro ont dû constater après neuf heures et demie de débats qu'un accord n'était pas possible à ce stade. La réunion du Conseil "Affaires économiques et financières" du lendemain a confirmé le sentiment que des difficultés majeures subsistent, notamment en raison des réserves émises par des pays non membres de la zone euro quant à l'opportunité même d'une réforme du pacte.
Le texte de compromis élaboré par la Présidence luxembourgeoise a trouvé l'aval des délégations sur bon nombre d'éléments, notamment en ce qui concerne la nécessité pour les États membres de "faire plus d'efforts (de consolidation budgétaire) en bonne période économique afin de disposer de plus de flexibilité en période de ralentissement économique".
Le président Juncker a alors annoncé que l'Eurogroupe se réunira à nouveau le 20 mars à Bruxelles, deux jours avant le Conseil européen des chefs d'État et de gouvernement. Une réunion de l'Eurogroupe élargi, à laquelle participeront les 25 ministres des Finances des pays membres de l'Union européenne, est prévue le même jour.
S'exprimant devant la presse à l'issue de la réunion du Conseil, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a remarqué qu'au sein de l'Eurogroupe, il restait "un problème de substance à résoudre", à savoir, si oui ou non, il fallait une liste de facteurs pertinents à être pris en compte lors de l'appréciation qualitative d'un déficit dépassant légèrement la valeur de référence des 3% et "si liste il devait avoir, quelle serait l'étendue de cette liste". "De toute façon", a poursuivi le président de l'Eurogroupe et président en exercice du Conseil "Affaires économiques et financières", "nous sommes d'accord à 12 pour dire qu'un déficit dépassant les 3% ne soit pas reconnu comme un déficit excessif, le dépassement des 3% doit être temporaire, exceptionnel et proche de la valeur de référence, c'est-à-dire proche des 3%".
Jean-Claude Juncker dit ne pas avoir perdu espoir "de trouver un accord au sein de l'Eurogroupe", mais qu'il voit mal "comment nous pourrions amener les autres États membres à adhérer à l'accord que nous pourrions trouver au sein de l'Eurogroupe, même si cet accord reste difficile".
"Nous avons l'option de ne pas faire une réforme du pacte", a déclaré Jean-Claude Juncker, "et je ne l'exclurais pas". Bien que le pacte actuel et son application fonctionnent mal, le chef du gouvernement luxembourgeois dit n'avoir "aucune envie de remplacer un pacte qui va mal par un pacte qui donne l'impression de fonctionner, mais qui ira mal plus tard". Et de conclure: "Ceux qui pensent que des raisons autobiographiques me pousseraient à vouloir à tout prix un pacte de stabilité et de croissance amendé et revu se trompent lourdement. Je connais mieux que certains autres le pacte tel qu'il est. Si on m'invitait à des comportements irresponsables, si les gouvernements devaient continuer à croire que l'Europe est faite pour faire prévaloir leurs points de vue nationaux - je le dis pour les tenants d'une stabilité accrue et pour les tenants d'une flexibilité accrue -, je ne serai pas l'artisan de leur volonté."
Malgré son "optimisme raisonnable" quant aux chances d'obtenir un accord d'ici 12 jours, Jean-Claude Juncker insiste pour récuser l'idée de faire "une réforme et un compromis pour avoir un compromis et une réforme". Et de terminer "par conséquent, je réserve mon jugement à l'autopsie finale".