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Jean Asselborn à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Asia – Europe Meeting (ASEM) à New Delhi
Chers collègues,
Je tiens d’abord à vous féliciter d’avoir mis un sujet aussi important que la gestion et la mitigation de l’impact des catastrophes à l’ordre du jour de cette 11e réunion des ministres des Affaires étrangères de l’ASEM.
Je suis profondément touché par l’ampleur de la dévastation aux Philippines causée par le typhon géant Hayian. Nous sommes tous concernés par les conséquences d’une telle catastrophe humaine. Je tiens à transmettre à mes collègues et amis des Philippines et aussi du Vietnam mes condoléances, et mes sentiments de profonde compassion. Mon pays a déjà débloqué une première contribution de 400.000 EUR d’aide d’urgence.
D’après le Centre de recherches sur d’épidémiologie des désastres, les Philippines ont été le pays le plus affecté par les désastres naturels en 2012, et selon le Rapport mondial sur les Catastrophes, l’Asie est de loin le continent le plus touché par les conséquences des catastrophes naturelles. On estime qu’en 2011, 176 millions de personnes ont été affectées par des catastrophes en Asie sur un total de 210 millions de personnes affectées dans le monde entier.
Même si la plupart de ces catastrophes naturelles ne peuvent être évitées, il faut tout mettre en oeuvre pour limiter leur impact sur les populations vulnérables. De ce fait, le Luxembourg dans le cadre de sa politique de coopération au développement alloue chaque année jusqu’à 10 % de son budget d’aide humanitaire à des projets en matière de réduction des risques, avant tout au Bangladesh, en Inde, au Laos et au Vietnam.
Prenons l’exemple du Vietnam, qui figure parmi les pays très vulnérables aux conséquences du changement climatique. Mon pays intervient au niveau de l’aide bilatérale ainsi qu’à travers des fonds et programmes des Nations Unies. Nous venons ainsi de lancer un projet de grande envergure dans la province centrale et côtière de Hué, qui fait face tous les ans aux conséquences dramatiques et dévastatrices des typhons, et qui a été aussi affectée par le typhon Hayian. Ce projet met l’accent sur les mesures d’adaptation au changement climatique dans cette région.
Dans cette même province, un projet mis en oeuvre par UN Women et l’Union des femmes du Vietnam vise à renforcer les capacités des femmes dans le domaine de la prévention des risques liés au changement climatique. Ce projet me tient très à coeur car les femmes jouent un rôle clé dans la préparation et la gestion des catastrophes.
Mon pays soutient de même chaque année l’instrument de la Banque mondiale en matière de réduction des risques, la Global Facility for Disaster Reduction and Recovery .
Le Luxembourg a également signé un accord de partenariat stratégique pour les années 2012 à 2015 avec la Stratégie Internationale des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (ISDR) afin de soutenir les efforts de mise en oeuvre du Cadre d’action de Hyogo. Dans ce contexte mon pays s’investira dans les négociations d’un nouveau cadre d’action post-2015 lors de la 3e Conférence mondiale sur la réduction des risques et des désastres qui se tiendra à Sendai au Japon, en mars 2015.
Mesdames et Messieurs les Ministres,
En matière de gestion de crises et de préparation aux catastrophes, le Luxembourg s’est rendu compte dans le contexte du terrible tremblement de terre à Haïti en 2010 que l’efficacité de l’aide humanitaire peut être mise à défi si les moyens de communication sont détruits.
Suite à ce constat, le Luxembourg a développé une plateforme mobile de communication et de coordination du nom d’ « Emergency.lu » basée sur une couverture satellitaire globale, des terminaux de communication terrestres et une capacité logistique rapide.
Ce systme mis en place à travers un partenariat public-privé, et en collaboration avec le Programme alimentaire mondial des Nations Unies est opérationnel depuis janvier 2012.
En ce moment une équipe de la Protection civile luxembourgeoise est en route avec du matériel de communication « Emergency.lu » pour les zones les plus dévastées des Philippines.
Ce système se veut un outil d’intervention rapide pour sauver un maximum de vies au cours des 72 heures suivant une catastrophe. Ainsi en seulement 2 heures après la décision de déploiement, le matériel de communication peut être transporté vers le lieu de la catastrophe. Une fois sur place, il faut moins d’une heure à Emergency.lu pour établir la connectivité à travers l’utilisation de capacités satellitaires mises à disposition à cet effet. Ceci permet aux travailleurs humanitaires de disposer d’une panoplie complète de moyens de communication et de transmission de données pour évaluer au plus vite l’impact des catastrophes et gérer la mise en place de l’assistance humanitaire d’urgence. Sachant que l’espoir de sauver des vies humaines diminue de manière significative après les 72 premières heures, « Emergency.lu » doit permettre, grâce à sa rapidité, d’améliorer considérablement les chances de sauver des vies humaines.
Emergency.lu est actuellement déployé au Sud Soudan, au Mali, au Venezuela et au Népal pour offrir une connectivité en cas d’opérations humanitaires dans des zones reculées. L’équipement en service au Népal est destiné également à servir de capacité de réponse en cas de catastrophes dans les pays de la région.
Le Luxembourg partagera l’expérience d’ « Emergency.lu » lors de la réunion de l’ASEM à haut niveau, sur la « prévention des désastres » qui se tiendra la semaine prochaine à Hanoi.
Chers collègues,
Finalement je tiens finalement à féliciter notre hôte Indien pour l’organisation exemplaire de cette réunion ministérielle et je vous informe que c’est un très grand honneur pour mon pays de vous accueillir en novembre 2015, à Luxembourg, pour la 12e réunion ministérielle de l’ASEM.
Je vous remercie.