Débat d'orientation sur l'étude Pisa à la Chambre des députés: le ministre Anne Brasseur dépose des projets pour ancrer les bases de l'école de demain

Lors du débat d’orientation sur l’étude Pisa qui s’est déroulé à la Chambre des députés le 29 janvier 2003, le ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle et des Sports Anne Brasseur, a déposé un ensemble de documents visant à ancrer les bases d’une école luxembourgeoise résolument orientée vers les défis de demain.

Il s’agit de 3 documents d’orientation portant respectivement sur l’école luxembourgeoise, sur l’organisation de l’éducation préscolaire et de l’enseignement primaire et sur la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle, ainsi que de 3 projets de loi, à savoir le projet de loi portant organisation des lycées et lycées techniques, le projet de loi portant création d’un établissement d’enseignement secondaire technique à Rédange/Attert, et le projet de loi portant planification des besoins en personnel enseignant de l’enseignement postprimaire.

Les points essentiels de ces différents documents se résument comme suit:

Document d’orientation sur l’école

Une première pour l’école luxembourgeoise ! Les missions et les structures qui constituent les fondements communs des différents ordres d’enseignement seront réunis dans un seul texte. Ce texte précise d’une part les principes sur lesquels l’école luxembourgeoise est fondée et définit d’autre part les orientations qui à l’avenir devront permettre d’assurer la qualité de l’enseignement.

  • Les missions formatives de l’école, les missions éducatives que l’école accomplit dans le respect de l’action éducative des parents et la contribution de l’école à l’équité des chances y sont définies.

  • L’Etat assure une prise en charge des enfants jusqu’à l’âge de 18 ans. Chaque enfant bénéficie d’un droit à l’éducation jusqu’à cet âge. Certes, comme par le passé, l’obligation scolaire s’achève à 16 ans. Mais les élèves âgés de moins de 18 ans qui ne sont ni à l’école, ni en apprentissage et qui n’ont pas d’emploi devront à l’avenir s’inscrire obligatoirement à une formation d’insertion socio-professionnelle.

  • La coopération entre les partenaires scolaires est établie: les droits et devoirs respectifs des élèves, des parents, des enseignants et des autorités scolaires ainsi que les modalités de l’information et de la coopération entre les partenaires sont définis. Dans ce contexte, l’introduction de la fonction du médiateur de l’éducation nationale est prévue.

Document d’orientation sur l’organisation de l’éducation préscolaire et de l’enseignement primaire

Une révision complète de la loi scolaire de 1912 a été opérée et l’école primaire est dotée des moyens pour répondre aux défis de demain.

Parmi les nouveaux points il faut relever:

  • l’apprentissage de la langue luxembourgeoise comme langue fédératrice devient un objectif prioritaire de l’éducation préscolaire;

  • une préparation progressive à l’alphabétisation et à l’apprentissage du calcul est faite à la fin de la 2e année de l’éducation préscolaire;

  • les missions de l’enseignement primaire sont clairement définies ainsi que les principes qui le régissent en matière de différenciation, d’évaluation, d’innovation;

  • les mesures d’aide aux enfants en difficulté d’apprentissage sont définies. Dans ce contexte sont également déterminées les missions des Commissions médico-psycho-pédagogiques;

  • la fonction d’administrateur de l’école est créée et la participation du personnel enseignant à l’organisation et la gestion des écoles est réglée;

  • les structures de fonctionnement du partenariat sont définies; les parents et les enseignants seront également représentés dans les Commissions scolaires communales.

Document de réflexion sur la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle

Le nouveau système de formation est une démarche cohérente d’éducation tout au long de la vie et comprend la formation professionnelle initiale, la formation professionnelle continue et la formation de reconversion professionnelle. Les nouvelles orientations se résument comme suit:

  • l’alternance entre la formation en milieu de travail et en milieu scolaire devient le principe fondateur de toutes les formations professionnelles. Des nouvelles voies de formation dépassant le niveau des certificats actuels comme le CATP sont prévues. La formation sera organisée sous forme d’unités capitalisables, où les contenus de formation sont divisés en modules. L’organisation modulaire permet d’établir des liens et des passerelles avec d’autres voies de formation, notamment avec la formation de technicien;

  • la responsabilité des différents partenaires du système de formation professionnelle  est désormais engagée dans toutes les phases du processus de formation professionnelle: l’élaboration des lignes directrices des programmes de formation, l’exécution des programmes de formation, l’évaluation et la certification;

  • un système de contrôle continu remplaçant les examens ponctuels que le système connaît actuellement  permet d’évaluer les connaissances à la fin des modules;

  • un nouveau type de classe de 10e prenant la forme d’une classe d’orientation professionnelle polyvalente à plein temps est créé. Elle offre à la fois un enseignement général et des cours d’initiation et de prépratique professionnelle regroupés par familles de métiers. Cette classe plein temps à l’école répond au vœu de beaucoup de parents qui souhaitent que leur enfant dispose de plus de temps pour connaître des métiers avant de se décider définitivement pour une spécialité;

  • l’orientation scolaire et l’orientation professionnelle sont rapprochées, donnant ainsi plus de cohérence à la démarche d’orientation.

Projet de loi portant organisation des lycées et lycées techniques

Un cadre d’autonomie pour les lycées

Ce projet de loi trace le cadre d’autonomie permettant aux lycées et aux lycées techniques d’engager des actions pédagogiques qui répondent localement aux besoins et spécificités de  leur public d’élèves. Il concerne le domaine pédagogique, l’organisation administrative et la gestion financière. A préciser dès le départ que l’autonomie d’un lycée doit émaner de la volonté de l’ensemble de la communauté scolaire qui s’exprime au Conseil d’éducation.

Des classes spéciales pour répondre à des besoins spéciaux

Les lycées pourront organiser des classes spéciales pour donner à des élèves qui pour différentes raisons doivent suivre un enseignement adapté la possibilité de suivre une formation. Il s’agit notamment des classes sportives et des classes à régime linguistique spécifique.

Une charte scolaire pour la communauté scolaire

  • Chaque lycée pourra élaborer une charte scolaire dans laquelle seront définis les droits et devoirs respectifs des membres de sa communauté scolaire. L’admission d’un élève majeur à un lycée sera désormais soumise à certaines conditions, dont notamment celle de se présenter à un entretien d’orientation préalable.

  • Des services nouveaux, des fonctions nouvelles. Afin de promouvoir systématiquement les activités de lecture, un centre de documentation et d’information fera à l’avenir partie intégrante des services de chaque lycée. Le Service de psychologie et d’orientation scolaires  fera désormais également partie intégrante des services des lycées respectifs et sera placé sous l’autorité du directeur de lycée.
    La création de la nouvelle fonction d’attaché à la direction dans les lycées permettra aux directeurs de se faire assister dans l’organisation de l’enseignement et la mise en œuvre des actions pédagogiques / de l’autonomie.
    Dans chaque lycée sera créé un conseil de discipline qui sera appelé à statuer sur les infractions les plus graves susceptibles d’entraîner un renvoi définitif de l’élève. Le conseil de discipline n’interfère pas avec les missions du conseil de classe.

  • Une base légale pour les structures de représentation
    A l’instar du comité des élèves qui existe déjà en tant qu’organe représentatif des élèves, le projet de loi confère une base légale aux comités des professeurs et comités des parents d’élèves. Chacun de ces 3 comités délègue des membres au Conseil d’éducation, dont les attributions ont été élargies. Ce conseil donne son accord sur les actions pédagogiques décidées dans le cadre de l’autonomie et sur l’organisation des horaires hebdomadaires, il doit aviser le projet de budget de l’établissement et donner son accord sur la répartition du budget alloué à l’école.

Projet de loi  portant création d’un établissement d’enseignement secondaire technique à Rédange/Attert

La région de Rédange est caractérisée par un déficit sensible d’offre scolaire par rapport à l’évolution de sa population. La création d’un lycée répond à cette demande. Le lycée de Rédange offrira les classes de la division inférieure de l’enseignement secondaire et du cycle inférieur de l’enseignement secondaire technique, y compris le régime préparatoire. La politique visant à offrir au sein d’un même établissement pendant les premières années tous les ordres d’enseignement de l’enseignement postprimaire est ainsi continuée. Les formations professionnelles offertes par la suite, notamment celles relevant des domaines administratif et commercial, répondent aux demandes exprimées par les autorités de la région.

Projet de loi portant planification des besoins en personnel enseignant de l’enseignement postprimaire

L’objet du projet de loi est d’améliorer la procédure de recrutement du personnel enseignant de l’enseignement postprimaire.

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