Pour une école plus équitable, plus responsable et plus performante

Le ministre de l’Education nationale, Anne Brasseur a présenté le 25 février 2003 cinq papiers d’orientations sur la structure de l’école au Luxembourg. Répondant au leitmotiv "pour une école plus équitable, plus responsable et plus performante", les projets mettent l’accent sur la qualité de l’enseignement.


Anne Brasseur entourée de Siggy Koenig et de Francis Jeitz du ministère de l'Education nationale

"L'école doit réagir"

Le contexte dans lequel l'école doit remplir sa mission a fondamentalement changé. Trouver des réponses efficaces aux défis de demain en remédiant aux faiblesses de notre système éducatif est devenu une nécessité, ce qui s'est d'ailleurs confirmée par les résultats de l'étude Pisa. Beaucoup d’élèves ne sont plus capables d'appliquer correctement leur savoir théorique, a noté le ministre de l'Education nationale. Face aussi à l’hétérogénéité croissante des populations dans les écoles et la diminution de l’encadrement des enfants à la maison, la ministre a jugé nécessaire de développer des orientations relatives aux programmes enseignés et aux structures de l’école.

"L'école doit réagir", a souligné Anne Brasseur. Pour développer l'école du succès, les orientations et les conditions  de fonctionnement de l'école luxembourgeoise doivent être adaptées.Ainsi ont été mis en évidence cinq projets dont les garndes lignes ont justement pour objectif d'ancrer les bases d'une école orientée vers les nouveaux défis tout en maintenant intactes les forces du système qui ont fait leur preuve.

Les trois grands objectifs de l'école: plus responsable, plus équitable, plus performante:

Les trois grands objectifs prévalant l'ensemble des actions menées ces dernières années qui ont également guidé l'ensemble des réflexions à la base des cinq projets sont les suivants:

  • une école plus responsable dont les missions sont définies de manière à ne laisser aucun élève sur le bord de la route et dont les structures sont conçues pour donner aux acteurs sur le terrain les moyens de résoudre localement les problèmes spécifiques;

  • une école plus équitable dont les contenus d'enseigenement garantissent à tous les élèves l'acquisition et l'application des savoirs fondamentaux et qui assure à chaque élève une prise en charge, en fonction de ses besoins;

  • une école plus performante qui développe, sur la base des connaissances fondamentales, au mieux les capacités de chaque élève, qui cultive le goût de l'effort et qui encourage à apprendre tout au long de la vie.

Les cinq projets

Cinq projets différents furent ainsi présentés:

  1. un document d’orientation sur l’école en général,

  2. un document d’orientation sur l’organisation de l’éducation préscolaire et de l’enseignement primaire,

  3. le projet de loi portant organisation des lycées et lycées techniques,

  4. un document de réflexion sur la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle,

  5. un projet pilote pour le cycle inférieur de l’enseignement secondaire technique.

Les projets ont été discutés au préalable avec tous les partenaires, avant d’être déposés, comme projet de loi ou papier de réflexion, à la Chambre des députés, a affirmé le ministre de l'Education nationale.

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Le document d’orientation sur l’école

Le document d’orientation sur l’école définit les droits et obligations de tous les partenaires. Ce texte devrait chapeauter les autres projets. Il répond à l’objectif de base résumé par le leitmotiv.

Suivant Siggy Koenig du ministère de l’Education nationale, il s’agit d’orienter l’école, qu’il s’agisse de l’éducation précoce ou de la formation professionnelle, dans une même direction. "Nous avons essayé d’établir des principes sur lesquels l’école doit se baser", a-t-il dit.

  • L’école doit s’assurer si les élèves sont capables d’assimiler un savoir théorique et de l’appliquer.

  • L’école a un rôle important dans l’éducation sociale des enfants.

  • L’école doit enseigner le respect, la tolérance et la solidarité, de même que l’égalité des chances, quels que soient l’origine sociale ou les capacités des enfants.

  • Le principe de la gratuité de l’école est maintenu.

Ce document place l’élève au centre d’un processus éducatif. Jouissant de certains droits, l’élève a aussi certaines obligations. "Donner et exiger", notait Siggy Koenig, "définit le rôle de l’élève".

Droits et obligations pour les enfants, mais également pour les parents d’élèves. Ainsi il s’agit essentiellement de développer la participation et l’information entre les parents et l’école.

Le document d’orientation sur l’école définit le monde économique en tant que partenaire important, permettant de concrétiser le savoir théorique dans la pratique.

"Ces principes doivent pouvoir s’adapter à tous les ordres d’enseignement", concluait Siggy Koenig, "afin de donner un profil identique à l’école".

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Le document d’orientation sur l’organisation de l’éducation préscolaire et de l’éducation primaire

Le document d’orientation sur l’organisation de l’éducation préscolaire et de l’éducation primaire vise à réformer la loi sur l’éducation, qui date de 1912.

L’enseignement préscolaire est axé sur l’apprentissage du luxembourgeois et prépare les enfants à l’alphabétisation et au calcul, a estimé Francis Jeitz du ministère. L’enseignement primaire viserait ainsi l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul, mais également le développement des compétences d’expression et de création intellectuelle, manuelle et corporelle.

Par ailleurs, la réussite de la 6e année primaire sera sanctionnée dorénavant par un certificat de fin d’études primaires.

A partir de 2005, les communes auront l’obligation à mettre à disposition une éducation précoce, qui restera facultative pour les enfants.

Un accent particulier sera mis, d’après le nouveau texte, sur la différenciation de tous les élèves, rendue possible grâce à l’introduction des cycles d’apprentissage et du team-teaching.

Le texte réserve aussi à l’Etat la possibilité de créer des classes à régime spécial, pour enfants malades ou des enfants venus en grand nombre d’un autre pays.

Au niveau de la gestion des écoles, la fonction de l’administrateur d’école est introduite. Elu par les enseignants, il a un mandat de deux ans et assure la représentation et la gestion de l’école. "L’administrateur n’est pas un directeur d’école", a souligné le ministre Brasseur.

Le nouveau texte vise encore la formation continue des enseignants, qui ont "le droit et le devoir de se perfectionner".

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Le projet de loi portant organisation des lycées et lycées techniques

Le projet de loi portant organisation des lycées et lycées techniques a été déposé récemment à la Chambre des députés. Il est analysé actuellement par le Conseil d’Etat.

Ce projet accorde une certaine autonomie aux lycées, dans le domaine pédagogique et pour l’organisation administrative. Ainsi chaque lycée peut élaborer une charte scolaire pour sa communauté, charte qui fixe les droits et obligations de ses membres.

Le texte prévoit également l’introduction de la fonction d’attaché à la direction et d’un conseil de discipline dans chaque lycée.

Le principe de l’autonomie des lycées ne pourra fonctionner que s’il y a autonomie de toute la communauté scolaire, a ajouté Siggy Koenig. A côté des comités des élèves qui existent déjà, le texte confère dès lors une base légale aux représentations des enseignants et des parents d’élèves.

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Document de réflexion sur la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle

Aly Schroeder, directeur du Service de la Formation professionnelle, a présenté de son côté un document de réflexion sur la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle.

Le nouveau système de formation sera une démarche d’éducation tout au long de la vie et comprendra la formation professionnelle initiale, la formation professionnelle continue et la formation de reconversion professionnelle, a estimé le directeur.

Le système se basera sur une alternance entre l’école et les entreprises. La formation sera organisée sous forme d’unités capitalisables, où les contenus sont divisés en modules. Un système de contrôle continu remplacera les examens ponctuels.

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Projet pilote pour le cycle inférieur de l’enseignement secondaire technique

Le cinquième projet présenté par Marc Barthelemy constitue un projet pilote pour le cycle inférieur de l’enseignement secondaire technique. Face aux nombreux échecs en classe de 10e, les programmes du cycle inférieur seront redéfinis.

Ce projet pilote sera lancé en septembre 2003 dans plusieurs établissements.

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