Le 18 mars 2003, le ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle et des Sports a présenté une nouvelle publication intitulée "Les technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement secondaire", ainsi que le mode de fonctionnement des chariots informatiques, nouveau concept d'intégration des outils informatiques, dans les salles de classe.
La publication "Les technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement secondaire"
Réalisée par le Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques (SCRIPT) du ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle et des Sports, la publication "Les technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement secondaire" poursuit un double but:
elle décrit l’état de l’implémentation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les établissements post-primaires en 2000/2001 (partie Analyse);
elle expose la stratégie actuelle poursuivie par le ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle et des Sports en vue d’une véritable intégration des outils technologiques dans l'enseignement (partie Actions).
Plus particulièrement, cette publication sur les technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement secondaire:
présente un rapide aperçu historique de l’implantation de l’ordinateur dans les écoles de l’enseignement post-primaire;
dresse, dans le cadre d’une étude internationale, un état des lieux de la situation en 2000/2001;
propose un éventail de recommandations pour réaliser une pleine intégration de l’outil technologique dans l’enseignement;
présente les idées directrices des actions mises en œuvre à partir de la rentrée scolaire 2002/2003;
propose un certain nombre de pistes pédagogiques dans le domaines des TIC;
répertorie les initiatives e-Luxembourg réalisées par le ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle et des Sports.
A la lumière des propositions issues de la partie Analyse de la publication, les mesures mises en œuvre par le ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle et des Sports, pour favoriser l’intégration des TIC dans le curriculum, se répartissent selon trois axes:
l’axe technique, dont l’action principale consiste à répondre aux demandes des utilisateurs qui souhaitent disposer d’un matériel fiable, disponible et d’accès facile;
l’axe organisationnel, qui consiste à proposer des modèles d’organisation (grille horaire, matériel à utiliser, gestion de l'espace didactique, etc.) pour promouvoir l’utilisation de l’outil technologique comme outil d’apprentissage;
l’axe pédagogique, dont la finalité est de mettre à la disposition des enseignants des ressources didactiques dans le cadre d’un concept d’intégration des TIC, concept élaboré en coordination avec les commissions nationales pour les programmes de l’enseignement secondaire.
L’équipement des écoles en outils informatiques doit nécessairement s’accompagner d’une offre de formation continue destinée aux enseignants qui ne s’estiment pas suffisamment formés pour intégrer les TIC dans leurs cours. C’est ainsi que l’intégration des TIC a constitué un des domaines prioritaires de l’offre de formation continue au cours des deux dernières années. En 2000-2001, plus ou moins 380 enseignants ont bénéficié d’une formation (total: 2.675 heures de formation), le taux de participation en 2001-2002 s’élevant à 780 enseignants (total: 5.027 heures de formation).
Traditionnellement, l’enseignement dans une classe se fait selon le schéma classique suivant: un enseignant par classe enseigne une matière donnée dans une salle déterminée, spécialisée si nécessaire. Il s’ensuit que l’enseignement des TIC en tant que branche se fait dans une salle spécialement équipée en outils informatiques. Le désavantage en est que, une fois équipées, les salles informatiques ne peuvent plus être destinées à d’autres formes d’enseignement en raison de l’encombrement par les machines (écrans, projecteurs, etc.).
Nouveau concept d’intégration des outils informatiques dans les salles de classe, le fonctionnement des chariots informatiques est basé sur l’idée que l’ordinateur vient vers l’élève et non pas l’inverse. Composé d’un chariot mobile, de plusieurs ordinateurs portables, d’une imprimante et d’un projecteur multimédia, le chariot informatique se conçoit comme un outil flexible et fiable. L’enseignant peut décider de l’utilisation ponctuelle qu’il souhaite en faire, en fonction de la plus-value pédagogique que l’ordinateur peut apporter lors d’un cours déterminé.
En vue de l'intégration des TIC dans l'enseignement général du cycle supérieur de l'enseignement secondaire, la commission MEDIA2000 avait décidé d'équiper dans une première étape tous les établissements scolaires de l'enseignement secondaire (sauf le Lycée Aline Mayrisch dans lequel est réalisé le projet du cartable électronique) de 2 chariots mobiles comprenant chacun 16 ordinateurs portables, une imprimante réseau et un projecteur multimédia.
Les ordinateurs portables étant dotés de composants réseau sans fil, les élèves peuvent travailler sur le réseau local (Wireless LAN). Certains établissements scolaires du secondaire technique ont également obtenu un ou deux chariots dans le cadre des projets MEDIA2000.
Un total de 27 chariots a été mis à la disposition des établissements pour l'année scolaire 2002/2003. Le prix par chariot (chariot mobile, 16 ordinateurs portables, imprimante réseau et projecteur multimédia) s’élève à 31.000 EUR, TVA comprise.
Exemple d’utilisation des chariots informatiques dans le cadre du projet d’établissement du Lycée classique Echternach
Le concept des chariots informatiques a été mis à l’essai dans le cadre du projet d’établissement du Lycée classique Echternach, dont il constitue un élément essentiel.
Le projet d'établissement du Lycée classique Echternach a pour objectif de développer une formule d’organisation pour les cours à option en classe de IIIe, IIe et Ire qui permettent une diversification des contenus et des méthodes d’apprentissage.
Il s'agit notamment de favoriser chez l’élève les compétences suivantes:
planifier et conduire un projet jusqu’à son terme;
travailler en groupe;
fournir un effort continu pendant la conduite de son projet (+/- 3 mois);
rechercher des informations et vérifier leur validité;
analyser les ressources trouvées et produire un document de synthèse;
présenter (oralement et par écrit) le produit final de son travail.
Sur un sujet dont ils ont délimité les contours, les élèves, tout en évitant une simple compilation, élaborent (seuls ou en collaboration avec d'autres élèves) une production à partir de ressources variées.
Pendant toute la durée de réalisation de ce projet personnel, un enseignant accompagne l’élève pour le guider dans ses choix, pour orienter et soutenir sa démarche scientifique et pour vérifier la validité de ses affirmations.
Le but des démarches mises en œuvre dans le cadre de ce projet est d’apprendre aux élèves à travailler en équipe, à utiliser les instruments proposés par les TIC avec discernement et à acquérir, dans le cadre scolaire, les compétences essentielles pour leur future vie professionnelle.
Actuellement plus de 140 élèves en classe de IIIe et de IIe sont engagés dans ce projet. Sans les chariots informatiques, le projet ne serait pas réalisable.
Gestion et maintenance du parc informatique des établissements scolaires: situation actuelle
Ces dernières années, des efforts particuliers ont été entrepris en matière de développement du parc informatique des écoles, notamment au niveau de l’équipement en ordinateurs portables. Au 31 décembre 2002, le parc des ordinateurs à usage pédagogique dans les établissements de l’enseignement postprimaire s’élevait à 4.766 unités, ce qui représentait une moyenne de 200 ordinateurs par école. Le rapport élèves/ordinateurs était de 5,98, comparé à 11 en 2000.
Ce développement du parc informatique a engendré des besoins accrus de maintenance et du réseau informatique. Les tâches liées à la manipulation des outils technologiques devenant de plus en plus complexes, une assistance professionnelle aux établissements est devenue indispensable. Le Centre de technologie de l'Education (CTE) a, entre autres, la mission de prêter aux autorités scolaires conseil et assistance techniques en matière d'installations, d'équipements et de maintenance dans le domaine des technologies de l'information et de la communication. Le CTE peut, avec l’autorisation préalable du ministre de l’Education nationale, conclure des accords avec des institutions et des organismes en vue de la réalisation de programmes de coopération relatifs à ses missions. Par ailleurs, à la demande du CTE, le ministre de l’Education nationale peut faire appel au concours de prestataires de services, d’experts et de spécialistes pour l’exécution de tâches particulières.
Dans le cadre du plan d'action national en faveur de l'emploi de l'accord tripartite en 1998, un programme spécial pluriannuel d'équipement en matériel informatique a été décidé en vue de l'incitation aux technologies de l'information de tous les élèves de l'enseignement postprimaire. Pour réaliser ce programme, un budget a été prévu depuis 1999 dans la section budgétaire du CTE en vue de l’élaboration et de la mise en oeuvre de plans d'actions en faveur de l'informatisation des établissements d'enseignement postprimaire.
Dans le cadre de ce programme spécial, le CTE a conclu une convention de coopération avec le CRP Henri Tudor, qui met à disposition des ressources humaines pour la gestion et la maintenance des équipements des technologies de l’information et de la communication dans les établissements d’enseignement postprimaire, ainsi que pour des travaux d’assistance technique aux divers projets informatiques des établissements scolaires.
Conscient du problème de la maintenance et face au défi de préparer les élèves à la société de l’information et de la communication qui est en train de se développer, le ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle et des Sports a invité, en 2000, le gouvernement à prévoir à moyen terme la création de 24 postes de techniciens en informatique.
Actuellement, 12 techniciens en informatique interviennent dans les établissements scolaires à raison de une à 4 journées par semaine selon l’envergure du parc informatique. Toute cette équipe est encadrée et formée par le CTE.
L’omniprésence et l’augmentation massive du nombre des équipements des technologies de l’information et de la communication dans les établissements scolaires rendent nécessaire la mise à disposition de personnel supplémentaire pour l’assistance technique, la gestion et la maintenance du parc informatique dans les établissements scolaires. La présence d’un technicien à plein temps dans les établissements scolaires s’avère nécessaire à moyen terme.