Conseil européen de printemps

Les 20 et 21 mars a eu lieu à Bruxelles le Conseil européen de printemps. Le gouvernement luxembourgeois y était représenté par le Premier ministre Jean-Claude Juncker, la Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur Lydie Polfer ainsi que le ministre du Travail et de l'Emploi François Biltgen.


Jean-Claude Juncker et Lydie Polfer en présence des ministres Affaires étrangères français Dominique de Villepin et portugais Antonio Martins da Cruz

Le déclenchement de la guerre en Irak a contraint les responsables de l'Union européenne de changer le programme de travail du sommet européen et de se concentrer sur les conséquences du conflit pour l'Union, ses relations avec les Etats-Unis et la communauté internationale. Les Quinze sont parvenus dans ce contexte à une déclaration commune concernant l'Irak.

Le Premier ministre a déploré l'atmosphère générale dans laquelle s'est déroulée la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement européens, atmosphère qui se serait améliorée au cours de la seconde journée de réunion. Le déjeuner avec les pays candidats a été pourtant l'occasion "d'une discussion franche et sincère sur nos différences", a constaté Lydie Polfer à l'issue de la réunion.

Jean-Claude Juncker a déclaré que le Luxembourg se joindrait au sommet sur la défense européenne qui aura lieu à l'invitation de la Belgique. "C'est une affirmation de l'identité européenne de défense", a-t-il noté.

Il a par ailleurs annoncé que les dirigeants des sept Etats membres de l'Union européenne qui partagent globablement la même conception de l'Europe, basée notamment sur un renforcement de la méthode communautaire, un équilibre entre les institutions européennes ainsi que sur l'égalité entre tous les Etats membresse retrouveraient le 1er avril à Luxembourg.

Lors de la conférence de presse concluante le Premier ministre luxembourgeois a également abordé la question de la fiscalité : « Nous étions très surpris qu’aujourd’hui nous ayons dû nous faire les avocats de l’harmonisation de la fiscalité sur l’épargne, alors qu’il fut un temps où l’on nous accusait de bloquer tout progrès en la matière. Curieusement, mais non de façon inattendue, nous avons dû livrer aujourd’hui une bataille contre des résistances croissantes, venant notamment de la part de l’Italie, contre l’accord sur la fiscalité. »

Se référant aux divisions européennes face au conflit irakien, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a déclaré quelques heures avant le début du sommet: "La crise irakienne ne doit pas devenir une crise européenne durable. Je veux continuer à croire en l’idéal des Européens, qui consiste à transmettre un message de paix durable, de construire des ponts et de contribuer à la résolution paisible de conflits", a-t-il fait savoir. "Comme d’autres, j’ai tiré la conclusion que les Européens, s’ils sont divisés, s’ils marchent dans des directions opposées, ne sont pas considérés comme entité importante".

A l’adresse des membres du Conseil européen , Jean-Claude Juncker a dit dans ce contexte qu’il s’agirait maintenant de trouver des moyens afin de transformer les notions théoriques d’une politique étrangère et de sécurité commune en une réalité vivante. "A cette fin, il nous faut des convictions communes et des instruments qui fonctionnent", a-t-il déclaré avant de continuer: "Dans ce conflit, les convictions communes faisaient défaut de même que les instruments communs".

Par ailleurs, le Premier ministre a estimé qu'il fallait "rebondir sur cette crise pour en faire le ressort d'un nouvel élan diplomatique de l'Union européenne".

La ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer, pour sa part, a déploré dans ce contexte que l'Union européenne n'ait pas su parler d'une seule voix. "Il est essentiel qu'au niveau de la Convention européenne, les Européens réussissent à se donner de nouveaux moyens pour assurer une meilleure coopération et coordination dans le domaine de la politique extérieure", a-t-elle déclaré.

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