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Visite d´Etat de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en République italienne
Du 25 au 27 mars 2003, LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse ont effectué une visite d’Etat en République italienne sur invitation du président italien M. Carlo Ciampi. Ils étaient accompagnés de la Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer et du ministre de l'Economie, ministre des Transports Henri Grethen. En raison du conflit irakien, les deux gouvernements avaient convenu de limiter les aspects protocolaires qui s'appliquent traditionnellement dans le cadre de visites d'Etat.
Palais du Quirinale: accueil officiel
Accueil par le Président italien Carlo Ciampi
Le couple grand-ducal et la délégation luxembourgeoise ont été accueillis le 25 mars 2003 par le président de la République italienne et Madame Ciampi au Palais du Quirinale. Après la cérémonie d’accueil avec les honneurs militaires, le couple grand-ducal a eu une entrevue avec le couple présidentiel, en présence des membres du gouvernement.
Le couple grand-ducal, le président de la République italienne et son épouse, Madame Ciampi
Le chef d’Etat luxembourgeois a rencontré ensuite au Palais Montecitorio - la Chambre des députés italienne - le président du Parlement italien Pierferdinando Casini.
Palais Montecitorio: S.A.R. le Grand-Duc, le ministre Lydie Polfer et le président Pierferdinando Casini
S.A.R. la Grande-Duchesse, pour sa part, a visité l’Association Casa di Peter Pan. Cette association offre la possibilité aux enfants atteints de cancer d'y loger avec leurs parents pendant la durée de leur traitement médical à Rome.
En soirée, la délégation luxembourgeoise a assisté au Palais du Quirinale à un dîner offert par le président de la République italienne en l'honneur de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse.
Dans son discours, S.A.R. le Grand-Duc a relevé le rôle du président de la République italienne Carlo Ciampi dans le processus de la construction européenne: "Le Luxembourg reconnaît en vous un homme d’Etat dont l’action, tant au service de son pays comme de l’Europe, a été essentielle".
Concernant les relations transatlantiques, le chef d’Etat luxembourgeois a estimé que si la paix en Europe était fonction pour une large part de la bonne gouvernance des pays du continent, la paix dans le monde dépendrait quant à elle largement de la bonne entente entre les deux rives de l’Atlantique. "Dès lors qu'Européens et Américains s’accordent sur un sujet, rien ne saurait résister à leur démarche commune. C’est là un changement remarquable par rapport à la période de la guerre froide", a dit S.A.R. le Grand-Duc.
Dans le cadre de la situation actuelle, le Grand-Duc a noté que "nous avons besoin les uns des autres. Force est de constater que cette conjonction d’intérêts et le partage des mêmes valeurs ont été inopérants à l’occasion de la présente crise pour ce qui est des choix politiques à mettre en œuvre pour désarmer l’Irak. S’il en a été ainsi, c’est que le front européen était tout sauf uni, alors que l’Amérique avait opté, de son côté, très tôt pour une action unilatérale".
Le Grand-Duc a rappelé dans ce contexte les souffrances des populations et des soldats engagés en Irak. "Puisse cette guerre être aussi brève que possible", a-t-il conclu.
Le président de la République italienne Carlo Ciampi a rappelé dans son discours les liens "antiques" entre le Luxembourg et l’Italie, la signature, le 25 mars 1957, des Traités de Rome instituant les Communautés européennes et les enjeux relatifs à l’élargissement de l’Union européenne.
Pour ce qui est des relations entre le Luxembourg et l’Italie, le président Ciampi a noté que les rapports bilatéraux économiques, financiers et culturels seraient satisfaisants, en soulignant que "Nous pouvons faire plus. Je suis certain que cette visite d’Etat consolidera encore cette collaboration".
Le lendemain, 26 mars 2003, S.A.R. le chef d'Etat luxembourgeois et la délégation ont rencontré le président du Sénat Marcello Pera au Palais Giustiniano.
S.A.R. la Grande-Duchesse, de son côté, a visité la Basilique S. Maria de Trastevere, ainsi que la Communauté St. Egidio.
Après le dépôt d’une couronne de fleurs au Monument du Soldat inconnu, en présence notamment du ministre italien de la Défense Antonio Martino, le couple grand-ducal a été reçu par le maire de la ville de Rome, Walter Veltroni.
Monument du Soldat inconnu
"Dans un raccourci historique - que je sais fort osé - l'on pourrait dire que tout a commencé en ces lieux et que tout y a trouvé son aboutissement: de la naissance de Romulus et Remus jusqu'aux traités de Rome, plus de 2.500 ans ont permis l'avènement d'une civilisation que nous avons en partage", a estimé S.A.R. le Grand-Duc dans son allocution à la mairie de Rome.
Palais des Conservateurs
Entrevues de Lydie Polfer et de Henri Grethen avec leurs homologues
Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi ayant été retenu à Milan pour des raisons urgentes de nature privée, c'est le ministre des Affaires étrangères italien, Franco Frattini qui a présidé le déjeuner du gouvernement italien en l'honneur du chef d’Etat luxembourgeois et de sa délégation.
Lors de ce déjeuner, Lydie Polfer, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a eu l'occasion de discuter avec son homologue italien des dossiers d’actualité internationale et européenne, tels que le conflit en Irak, le suivi du Conseil européen de Bruxelles, l’élargissement ainsi que des dossiers bilatéraux.
Concernant le conflit en Irak, les deux ministres des Affaires étrangères ont regretté que l’Europe n’avait pas réussi à parler d’une seule voix. Dans ce contexte, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a annoncé que le Luxembourg participerait le 29 avril 2003 à côté d’autres pays de l’Union européenne au Sommet de la Défense. Cette initiative d’origine belge consiste à relancer le dialogue en vue d’une coopération plus étroite des pays européens dans le domaine de la défense.
Les deux ministres des Affaires étrangères ont aussi fait le point sur les résultats du dernier Sommet européen de Bruxelles. Lors des discussions politiques que la Vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Lydie Polfer et le ministre de l’Économie, ministre des Transports, Henri Grethen ont eues avec le ministre des Affaires étrangères d’Italie Franco Frattini, il est apparu que les problèmes que l’Italie éprouve pour l’adoption de la directive communautaire sur la fiscalité de l’épargne sont plus profonds que la simple question des quotas laitiers italiens. Ces problèmes sembleraient concerner l’essence même de l’accord de l’Union européenne avec la Suisse sur l’adoption de mesures équivalentes par la Confédération helvétique.
Henri Grethen a soulevé que ce nouveau moment dans le dossier de la fiscalité de l’épargne ne serait pas tout à fait inattendu, dans la mesure où il était apparent, déjà pendant les négociations, que certains pays avaient tendance "à se cacher derrière l’Autriche et le Luxembourg", aussi longtemps que ces deux pays faisaient valoir des réserves substantielles aux divers compromis proposés. La Vice-premier ministre Lydie Polfer a, pour sa part, estimé que les problèmes de l’Italie dans ce dossier risqueraient de retarder davantage l’entrée en vigueur de la directive prévue pour le 1er janvier 2005.
Le ministre Henri Grethen, de son côté, a rencontré au cours de la deuxième journée de la visite le Vice-ministre de l’Economie et des Finances Mario Baldassari pour un échange de vue sur les relations commerciales bilatérales. La situation économique mondiale et le conflit en Irak ont dominé aussi l'entrevue du ministre Grethen avec son homologue italien. L’Europe, qui constitue le plus grand espace économique mondial, devrait davantage se préparer à l’après-guerre et repenser sa situation économique à long terme. Cinquième acheteur de produits luxembourgeois et septième fournisseur, l’Italie constitue un partenaire commercial important. Le ministre Henri Grethen s’est aussi félicité du grand intérêt qu'ont montré les entreprises italiennes pour les séminaires luxembourgeois organisés dans le cadre d’une journée de promotion économique le 27 mars à Milan, capitale économique de l’Italie.
Sur invitation du président de la République italienne, le couple grand-ducal et sa suite ont assisté dans la soirée du 26 mars au concert du pianiste Maurizio Pollini à l’auditorium.
La visite d’Etat a pris fin avec la cérémonie de départ au Palais du Quirinale dans la matinée du 27 mars 2003.
Visite solennelle auprès du Vatican
Ensuite, en fin de matinée, LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse, accompagnés de leurs enfants et de la délégation, ont été reçus en audience par le Souverain pontife au Palais apostolique du Vatican. Une rencontre avec le Cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat a également eu lieu.
Dans son allocution à l'adresse de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II, S.A.R. le Grand-Duc a noté que cette visite officielle témoignait des excellentes relations qu'entretiennent le Saint-Siège et le Grand-Duché de Luxembourg.
Le Grand-Duc a souligné également "l'action si courageuse, si résolue, si démonstrative du Saint-Siège au service de la paix".
Concernant l'école et la jeunesse, le chef d'Etat a estimé que "nous devons engager une démarche qui conduit à des citoyens non seulement mieux armés intellectuellement, mais aussi spirituellement, dans le respect de l'autre, animés du souci constant de tolérance et d'ouverture, en particulier pour les autres croyances et religions qui toutes honorent le monde civilisé".
L' allocution du Souverain pontife a mis en évidence que la construction de l’Union européenne ne pourrait se limiter aux seuls champs de l’économie et de l’organisation du marché: "Elle vise bien davantage la promotion d’un modèle de société qui honore la dignité fondamentale de tout homme et ses droits, et qui privilégie entre les personnes et les peuples des rapports fondés sur la justice, le respect mutuel et la paix".
Journée de promotion de l'économie luxembourgeoise à Milan
Dans la soirée du 27 mars 2003, le couple grand-ducal a assisté à Milan à la clôture d'un forum consacré à l'économie luxembourgeoise. Trois séminaires y ont été organisés afin de présenter aux acteurs économiques italiens les différents volets de l’économie du Luxembourg, notamment les secteurs industriel et financier et le secteur des fonds d’investissement.
Le séjour du couple grand-ducal en Italie a pris fin le 28 mars à Milan où le couple a été reçu à la mairie de Milan par son bourgmestre Gabriele Albertini, qui a offert un déjeuner en l'honneur du couple grand-ducal. Dans son allocution à l'occasion de cette visite, S.A.R. le Grand-Duc a remercié le bourgmestre pour l'accueil chaleureux réservé à la délégation luxembourgeoise depuis leur arrivée à Milan.
Concernant la futur présidence italienne du Conseil de l'Union européenne, le Grand-Duc a noté: "Puisse cette présidence italienne à la tête du Conseil de l'Union européenne nous faire gagner de nouveaux horizons".
Le couple grand-ducal devant le tableau de Leonardo da Vinci "La scène"
A Milan, le couple grand-ducal a aussi eu l'occasion de visiter le sanctuaire Santa Maria delle Grazie (patrimoine mondial de l'UNESCO) et le musée Poldi Pezzoli.