Visite officielle à Luxembourg de Joschka Fischer, ministre des Affaires étrangères de la République fédérale d´Allemagne

Le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer s’est rendu, le 18 juin 2003, pour une visite officielle à Luxembourg.

Lydie Polfer, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a accueilli son homologue allemand au cours de l’après-midi à l’Hôtel St. Maximin. L’entrevue a porté essentiellement sur les grands dossiers européens en vue du prochain sommet européen à Thessalonique les 20 et 21 juin 2003 ainsi que sur des questions d’actualité de la politique européenne.

Joschka Fischer a également rencontré le Premier ministre Jean-Claude Juncker à l’Hôtel de Bourgogne.

Les deux ministres ont passé en revue les points forts et les faiblesses des propositions faites par la Convention sur l’avenir de l’Europe et ont discuté des perspectives pour la future Conférence intergouvernementale (CIG).

Le Premier ministre a également remercié Joschka Fischer pour l’engagement de ce dernier en faveur des idées défendues par les petits et moyens Etats membres au sein de la Convention, une solidarité qui a été fortement appréciée par le gouvernement luxembourgeois.

La Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer a expliqué, à l’issue de l’entrevue lors d’une conférence de presse conjointe, que cette visite officielle avait été l’occasion pour un premier entretien bilatéral entre les deux ministres des Affaires étrangères à Luxembourg et que de nombreux sujets avaient pu être abordés lors de l’entrevue.

En ce qui concerne les travaux de la Convention, Lydie Polfer a rappelé la position luxembourgeoise et a souligné que les travaux sont, en grande partie, de bonne facture. "Comme à chaque CIG et aussi lors des travaux de la Convention, certains points nécessitaient bien évidemment un acheminement vers un consensus entre les différents Etats membres, mais nous pensons que nous disposons, en grande majorité, d’une bonne base pour la prochaine CIG", a ajouté le chef de la diplomatie luxembourgeoise.

Joschka Fischer a quant à lui rappelé l’importance du Grand-Duché de Luxembourg dans le processus d’unification de l’Union européenne et a décrit le Luxembourg comme un petit pays disposant d’une grande tradition et expérience européenne.

Au sujet des relations entre petits et grands Etats membres de l’Union européenne, Joschka Fischer a déclaré: "Lors des travaux de la Convention, il n’y a pas eu de contradictions entre jeunes et vieux pays mais plutôt entre petits et grands pays, qui sont habituelles et inhérentes à l’architecture européenne". Il a souligné le rôle important qu’ont joué les pays du Benelux ainsi que Jacques Santer, représentant personnel du Premier ministre Jean-Claude Juncker à la Convention, lors des initiatives et de l’accord.

L’Allemagne aurait espéré aller plus loin, a rappelé le ministre allemand des Affaires étrangères, notamment en ce qui concerne l’extension du principe de la majorité qualifiée à la politique étrangère et de sécurité intérieure (PESC), mais il ne faudrait pas oublier qu’il a fallu trouver un accord entre les différentes délégations y représentées.

Selon Joschka Fischer l’équilibre inter-institutionnel est réussi et l’Europe disposera dorénavant d’une véritable troïka sur le plan des relations internationales, qui, à travers un travail commun, pourra mener à une Europe forte.

Le ministre des Affaires étrangères allemand pense que le compromis n’affaiblira pas la Commission et voit même un renforcement de celle-ci avec une capacité d’action accrue.

Il considère que l’accord entre petits et grands pays est également réussi, si on considère leurs intérêts divergents. Joschka Fischer a rappelé à ce sujet que le respect mutuel entre petits et grands pays faisait partie du processus d’intégration de l’Union européenne, auquel les Allemands sont toujours redevables.

Le domaine de la politique étrangère et de sécurité commune a été renforcé, d’après Joschka Fischer, qui a souligné la création par la Convention d’un ministre européen des Affaires étrangères, qui pourra présider le Conseil des ministres des Affaires étrangères et siéger en tant que Vice-président à la Commission.

Parmi les autres points importants des travaux de la Convention, Joschka Fischer a également cité le renforcement du poids démocratique en Europe à travers les pouvoirs accrus du Parlement européen, le renforcement de la transparence et de la subsidiarité dans l’Union européenne, ainsi que le renforcement des droits fondamentaux.

D’autres sujets internationaux comme la situation au Proche et Moyen-Orient, ainsi que les relations transatlantiques ont également pu être abordés.

Avant de rencontrer les ministres Juncker et Polfer, le chef de la diplomatie allemande avait été reçu par S.A.R. le Grand-Duc au Palais grand-ducal.

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