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Luc Frieden informe sur la politique des réfugiés du gouvernement luxembourgeois
Le 20 novemvre 2003, le ministre de la Justice Luc Frieden a profité de la tournée dans les Balkansdu Premier ministre Jean-Claude Juncker pour faire - sur place- le point sur la politique des réfugiés du gouvernement luxembourgeois.
Selon les informations fournies par Luc Frieden, quelque 4500 ressortissants de l’ex-Yougoslavie sont arrivés au Luxembourg entre 1998 et 2003. La plupart de ces réfugiés sont originaires du Monténégro, qu’ils avaient quitté, pour ne pas être enrôlés dans l’armée de Milosevic lors du conflit du Kosovo. Les raisons qui les ont amenés à fuir leur pays à cette époque, auraient toutefois substantiellement changé au fil du temps: en effet, depuis juillet 2002, les raisons à l’origine de leur départ seraient surtout d’ordre économique. Tandis que l’on enregistre depuis le milieu de l’année 2002 une régression considérable des demandeurs d’asile du Monténégro, les demandes d’asile en provenance du Kosovo ont parallèlement augmenté de façon substantielle. Si en 2001, 90 ressortissants du Kosovo étaient arrivés au Luxembourg, ils étaient déjà 320 en 2002 et à cette date 310, dont 56 demandes au cours du seul mois d’octobre 2003. En comparaison, n’étaient enregistrés en octobre 2003 que 3 ressortissants du Monténégro.
Selon Luc Frieden, les raisons à l’origine de cette évolution résident dans l’accord de réadmission que le gouvernement luxembourgeois a conclu avec la Serbie-Monténégro. Il y aurait un effet immédiat sur le flux migratoire, alors qu’un tel accord n’avait jusqu’à présent pas encore pu être mis en place avec le Kosovo.
Le ministre de la Justice a pourtant annoncé dans ce contexte qu’il avait désormais trouvé un accord avec les responsables de l’UNMIK (Mission des Nations unies au Kosovo) à Pristina. Suite à un "screening process" en coopération avec l'UNMIK, le gouvernement luxembourgeois peut ainsi évaluer pour chaque réfugié renvoyé dans son pays d'origine, si la sécurité y est garantie. Cette coopération avec l'UNMIK permet au gouvernement luxembourgeois d'organiser au mieux le retour des demandeurs d’asile et surtout celui de certaines minorités au Kosovo.
Pour Luc Frieden, il faudrait insérer la politique d’asile dans le cadre de la politique générale du gouvernement luxembourgeois en ce qui concerne les pays des Balkans. Il ne faudrait pas réduire cette politique globale à la seule politique des réfugiés. Luc Frieden a rappelé dans ce contexte les efforts luxembourgeois fournis dans la région des Balkans notamment par le biais de la coopération luxembourgeoise et au niveau de la participation militaire en vue du rétablissement de la stabilité et de la sécurité dans la région. Durant l'actuelle période législative, le Luxembourg a, en effet, fourni au Kosovo - au niveau de la coopération au développement - une aide financière qui s'élève à 20,5 millions d'euros.
Le défi le plus important consiste finalement, selon Luc Frieden, dans la construction d'un Etat de droit stable et moderne. "La solution du problème réside dans le création et le renforcement d'un cadre institutionnel qui permette l'épanouissement de la démocratie", a conclu le ministre de la Justice Luc Frieden.