Chers concitoyens,
Il est toujours surprenant de constater à quel point le temps passe vite. Ces douze derniers mois ont en effet été riches en événements. Ce soir de réveillon de Noël en famille nous offre l’occasion de dresser un premier bilan. J’espère que vous me permettrez aussi de jeter un bref regard sur l’année à venir.
Les changements et mutations que nous avons déjà constatés pendant l’année 2002 ont connu une progression importante, à laquelle aucun secteur de notre économie ne peut s’opposer. Nous constatons que des efforts d’adaptation doivent désormais être consentis. Et, comme à l’accoutumée, les restructurations laissent un arrière-goût amer, surtout lorsque des emplois sont en jeu.
Nos voyages officiels en Italie, au Japon et au Danemark ont démontré que nos partenaires connaissent les mêmes difficultés. Les contacts permanents avec l’étranger sont extrêmement importants pour un pays comme le Luxembourg.
Je me réjouis que le dialogue social entre toutes les parties intéressées nous ait épargné, jusqu’à présent, de nombreux et graves problèmes.
Je tiens également à souligner le calme dans lequel nos élections sociales se sont déroulées. Il serait souhaitable que les premiers signes d’une reprise se confirment au cours des prochains mois.
Une autre question, particulièrement sensible et d’actualité, est celle de l’immigration. Nous savons que personne ne quitte sa terre natale de gaieté de cœur pour aller s’établir dans un autre pays ou sur un autre continent. Ce n’est que lorsque la patrie n’offre plus de perspectives d’avenir que l’on se résout à la quitter.
Cette décision difficile, des milliers de Luxembourgeois ont également dû la prendre pendant le XIXe siècle.
Pour y faire face de la meilleure manière qui soit, il faut une politique d’aide au développement efficace et généreuse, à l’instar de celle précisément que nous avons construite au fil de ces 10 dernières années.
A cet égard également, les visites que la Grande-Duchesse et moi avons effectuées, ensemble ou séparément, ont démontré que notre politique est aussi, grâce au soutien actif de nombreuses ONG, une source d’espoir pour les habitants des régions les plus pauvres du monde comme le Nicaragua, le Salvador, le Bangladesh ou le Laos.
Ce sont surtout les nombreux enfants et adolescents à qui nous avons apporté de l’aide et que nous avons rencontrés sur place qui nous ont fait vivre, à mon épouse et à moi-même, la plus belle expérience de cette année.
Avant d’évoquer l’avenir, je souhaiterais aborder brièvement un problème qui me tient particulièrement à cœur : le nombre toujours trop élevé d’accidents de voiture et de moto. Faut-il vraiment que nos journées débutent, comme c’est si souvent le cas, par l’annonce tragique d’un accident ?
Pour ce qui est de l’année prochaine, je voudrais mettre en lumière trois aspects particuliers.
Nous savons tous que 2004 est une année électorale, au cours de laquelle les citoyens seront appelés à élire leurs représentants à la Chambre des députés et au Parlement européen. J’ose espérer qu’au cours des prochaines semaines nous assisterons à des débats constructifs au cours desquels les problèmes auxquels nous aurons à faire face seront abordés par les intéressés, et ce dans un esprit de respect mutuel.
L’année 2004 revêt également une importance majeure pour l’Europe: avec l’élargissement effectif et l’adoption, du moins faut-il l’espérer, de la première Constitution européenne, nous franchissons deux étapes fondamentales qui vont sans nul doute figurer parmi les faits marquants de notre histoire.
Enfin, 2004 sera aussi l’année du souvenir. Nos pensées iront surtout à ceux qui, il y a 60 ans, ont tenu tête, ainsi qu’aux nombreux soldats américains qui nous ont rendu notre liberté. La commémoration du débarquement en Normandie, du 10 septembre et de la Bataille des Ardennes seront autant d’occasions d’exprimer notre profonde reconnaissance.
Je souhaite à présent donner la parole à la Grande-Duchesse:
(Grande-Duchesse)
Chers concitoyens,
2003 a été l’Année européenne des personnes handicapées.
Les nombreuses activités et manifestations organisées dans ce contexte dans tous les pays d’Europe avaient un thème commun :
"Rien sur nous - sans nous"
Dans la plupart des nombreux entretiens que mon époux et moi-même avons eus cette année avec des personnes concernées, celles-ci insistaient souvent sur le fait qu’une personne handicapée a elle aussi le droit de prendre sa vie en main et qu’elle a surtout le droit, au même titre que ses concitoyens valides, de prendre part à la vie politique, sociale, culturelle et sportive de ce pays.
Ainsi, j’ai été particulièrement fière de nos athlètes qui ont participé aux « Special Olympics » à Dublin. C’est pourquoi j’ai aussi l’intention d’emmener quelques enfants et adolescents handicapés à Athènes en septembre prochain pour assister aux Jeux paralympiques et, ce faisant, leur donner du courage.
Il ne s’agit là que de deux exemples illustrant ce que le sport permet de réaliser sur le plan de l’intégration.
L’intégration de nos concitoyens handicapés dans notre société est et reste une préoccupation à l’aune de laquelle un pays peut et doit être mesuré.
Je souhaite profiter de l’occasion qui m’est offerte ce soir pour remercier vivement toutes ces femmes et tous ces hommes qui s’engagent jour après jour en faveur de nos concitoyens handicapés, que ce soit à titre professionnel ou bénévole.
(Grand-Duc)
Chers concitoyens,
Dans cet esprit, je suis moi aussi convaincu que nous pouvons relever tous les défis qui jalonneront notre chemin.
Nos pensées vont naturellement également à nos concitoyens étrangers qui ont fait de notre pays leur terre d'élection. Qu'ils sachent combien nous apprécions leur présence parmi nous. Nous leur souhaitons de Joyeuses Fêtes.
La Grande-Duchesse, nos parents, nos enfants et moi-même vous présentons à vous tous, à vos familles et à vos amis nos meilleurs vœux et vous souhaitons un joyeux réveillon de Noël ainsi qu’une bonne et heureuse année.