Visite de la troïka européenne au Soudan: Jean Asselborn prône le dialogue politique à Khartoum

Le 13 octobre 2004, le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration, Jean Asselborn, s'est rendu à Khartoum dans le cadre d'une entrevue de la troïka ministérielle de l'Union européenne avec les autorités soudanaises.

La visite de Jean Asselborn et Bernard Bot, ministre des Affaires étrangères néerlandais et président en exercice du Conseil de l'UE, intervient deux jours après l'appel des 25 ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne aux autorités et rebelles soudanais pour respecter les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et le cessez-le-feu adopté en avril 2004 à N'Djamena au Tchad.


Les représentants européens et le président soudanais, Omer Hassan Ahmed El-Bashir

La troïka ministérielle a entamé sa visite par un échange de vues avec le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies au Soudan, Manuel Aranda da Silva, qui a fait part de ses observations et contacts dans les différentes zones de conflits. Les ministres luxembourgeois et néerlandais ont ensuite rencontré le président Omer Hassan Ahmed El-Bashir et le ministre des Affaires étrangères, Moustafa Osman Ismaïl afin de s'informer sur les efforts déployés par Khartoum pour mettre un terme aux conflits au Soudan.

Au cours de ses entrevues avec les autorités soudanaises, la délégation européenne s’est déclarée extrêmement préoccupée par la crise au Darfour, notamment par les rapports témoignant de violents combats et d’attaques contre les civils. Les ministres Asselborn et Bot ont encouragé le gouvernement soudanais à poursuivre les négociations avec les rebelles afin de trouver un accord de paix durable. Les deux parties ont aussi abordé l’engagement de l’Union africaine (UA) dans la résolution du conflit au Darfour, et la troïka UE s’est notamment félicitée de la demande formelle adressée par Khartoum à l’UA en vue d’un renforcement du mandat d’une telle mission.


Jean Asselborn et son homologue soudanais, Moustafa Osman Ismaïl

Lors d’un point de presse au ministère des Affaires étrangères soudanais, le ministre Jean Asselborn a lancé un appel aux autorités soudanaises pour investir tous leurs efforts en faveur d’une conclusion rapide des deux processus de paix actuellement en cours: celui au Darfour, mais aussi les négociations entre le nord et le sud du Soudan, dans le but de mettre fin à un conflit qui déchire le plus grand pays d’Afrique depuis plus de vingt ans. "L’Union européenne, tout comme  l’ONU, souhaite apporter son aide au Soudan pour mettre un terme aux conflits qui ravagent votre pays – nous sommes ici pour explorer en commun la meilleure façon d’arriver à un dialogue et une coopération constructive sur ce point", a souligné le ministre luxembourgeois. Depuis 1990, l’UE a débloqué 400 millions d’euros en aide humanitaire pour le Soudan, a précisé Jean Asselborn.

Questionnée sur la menace de sanctions envers le Soudan, la troïka européenne a rappelé que l’Union européenne se réserve le droit de prendre les mesures appropriées envers le gouvernement soudanais ou toute autre partie engagée dans le conflit au Darfour, si aucun progrès n’est enregistré à la suite des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

Rappelons dans ce contexte que le Luxembourg a décidé d’apporter une participation de 30.000 EUR à la mission d’observation du cessez-le-feu de l’Union africaine. Cette aide s’ajoute aux contributions humanitaires du Luxembourg pour le Darfour, qui s’élèvent désormais à 1.200.000 EUR.

Dernière mise à jour