Décès du président palestinien Yasser Arafat: réactions du gouvernement luxembourgeois

Le Premier ministre, Jean-Claude Juncker, et le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, ont rendu hommage au président palestinien Yasser Arafat, décédé dans la nuit du 11 novembre 2004.

Actuellement en déplacement officiel en République populaire de Chine, le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a fait la déclaration suivante devant les médias luxembourgeois à l’occasion de Yasser Arafat:

"La mort de Yasser Arafat est sans doute un événement qui constitue une double césure.

D’abord, son décès nous donne l’occasion de nous rappeler que Yasser Arafat, plus qu’un autre, a réussi a donner et à préserver la dignité du peuple palestinien.


Réaction du Premier ministre Juncker lors de sa visite en Chine (11-11-2004)

Son action était dictée par son ambition de créer un État palestinien crédible. Son mérite est que la création d’un tel État n’est aujourd’hui plus contestée par les acteurs de bonne volonté au sein de la communauté internationale.

Quand Yasser Arafat a formulé la demande d’un État pour les Palestiniens lors de son accession à la tête de l’OLP, l’ancien Premier ministre Golda Meir avait répondu que le peuple palestinien n’existait pas. Aujourd’hui personne, ni même le Premier ministre Sharon, oserait tenir des propos pareils.

C’est pour cette raison que nous nous inclinons avec respect devant le deuil des Palestiniens qui se posent des questions sur leur avenir dans cette partie compliquée du monde.

Une deuxième césure ensuite, parce que la disparition du président Arafat des instances dirigeantes palestiniennes peut et doit inciter tous les acteurs impliqués - Palestiniens, Israéliens et la communauté internationale - à relancer le processus de paix. Les Israéliens doivent le faire parce qu’ils savent pertinemment qu’il n’y aura jamais de paix et de sécurité dans cette région sans un État palestinien. Les Palestiniens doivent le faire avec l’intime conviction que les efforts pour la paix constituent le prolongement de la partie noble de la biographie de Yasser Arafat. Et la communauté internationale doit mettre tous ses talents et toutes ses forces au service de cette cause qui ne pourra être soutenue par les seuls Israéliens et Palestiniens.

Aujourd’hui n’est pas le moment de regarder en arrière, mais de prendre un nouvel élan avec une nouvelle direction palestinienne qui n’est pas affectée par les périodes plus sombres de la biographie de M. Arafat. Avec les autorités palestiniennes, nous devrons essayer de résoudre les problèmes, qui sont autant de drames de la région et du monde entier."

Le Vice-Premier ministre, ministres des Affaires étrangères, Jean Asselborn, qui représentera le gouvernement luxembourgeois aux obsèques du président Arafat au Caire, a fait part de sa "profonde émotion" aux autorités et au peuple de Palestine.

Pour Jean Asselborn, "le président Arafat était le symbole de la cause palestinienne et sa biographie illustre la complexité et les contradictions de la situation au Proche-Orient". Le Vice-Premier ministre luxembourgeois estime que "la mort du président Arafat pourra offrir une nouvelle chance pour la paix dans la région, aussi contradictoire que cela puisse paraître à l’heure actuelle". Et de continuer: "J'espère que les nouveaux dirigeants palestiniens pourront saisir cette opportunité en s’engageant pour une relance immédiate de la feuille de route."

Selon le ministre des Affaires étrangères, le gouvernement luxembourgeois serait en tout cas disposé à mettre à profit sa Présidence du Conseil de l’Union européenne au premier semestre 2005 pour que Israéliens et Palestiniens, avec les partenaires de la feuille de route, puissent avancer sur la voie de l’établissement d’un État palestinien viable vivant en paix avec Israël.

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