Sommet social tripartite à Bruxelles

À l'initiative de la Présidence luxembourgeoise, un sommet social tripartite a eu lieu le 22 mars 2005 à Bruxelles.

Au cours du sommet, une délégation de l’Union européenne conduite par le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a discuté avec les partenaires sociaux européens sur le recentrage de la stratégie de Lisbonne: réappropriation de la stratégie au plan national, rôle des partenaires sociaux pour améliorer la gouvernance et une bonne implication dans les plans nationaux d’action pour Lisbonne.

Ces discussions ont eu lieu juste avant le Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement les 22 et 23 mars.

Au cours de la conférence qui a suivi le sommet social, le Premier ministre Juncker a exprimé sa satisfaction d’avoir pu enregistrer l’accord des partenaires sociaux sur l’approche générale choisie par la Présidence sur la base de la communication de la Commission.

Stratégie de Lisbonne

"La stratégie de Lisbonne est une stratégie qui reste d’actualité. Ses succès sont partiels et mitigés. Par conséquent, il convient de relancer 'Lisbonne' en la recentrant sur les problèmes de compétitivité et de croissance sans mettre en danger l’équilibre général qui fut celui de la stratégie de Lisbonne quand elle fut lancée en mars 2000. Il s’agit pour les Vingt-Cinq de renforcer la compétitivité de l’économie européenne, de mettre un terme à la déjà trop longue pause de croissance et de faire en sorte que compétitivité et croissance soient au service de la cohésion sociale et d’une politique environnementale harmonieusement équilibrées. Il y a eu un assez large accord parmi les participants à la réunion sur les éléments à proposer sur la gouvernance du processus de Lisbonne. L’assentiment général sur la nécessité de renforcer l’appropriation nationale de la stratégie de Lisbonne en y impliquant d’une façon plus conséquente les partenaires sociaux non seulement au niveau européen mais aussi national. J’ai enregistré avec une satisfaction à peine contenue que l’accord  trouvé par les ministres des Finances sur le pacte de stabilité a été salué avec une effervescence plus grande d’un côté de la salle que de l’autre, mais néanmoins avec une satisfaction indéniable."

La directive Bolkestein

Répondant à une question sur la discussion publique qui établit une relation entre la Constitution européenne et la directive Bolkestein, Jean-Claude Juncker a répondu que "personne ne saurait constater que nous n’avons pas besoin d’une ouverture du secteur des services qui constitue 70% de la valeur ajoutée de l’économie européenne. Mais il faut pratiquer cette ouverture dans le respect de certaines sensibilités, et pas de manière telle que les salariés et les travailleurs se sentent menacés. Si la France souhaite éliminer le risque de dumping social, elle aura raison dans le cadre de la procédure législative et de codécision qui a été engagée. Ceux qui disent qu’aucun changement à la directive ne peut être apporté se trompent. Nous ne voterons pas la directive dans l’état. La Commission veut revenir sur certains éléments. Il faut de la sérénité dans le débat si nous voulons faire du bon travail législatif. La directive Bolkestein n’est pas la Constitution."

Les délégations

La délégation de l’Union européenne s'est composée, en plus du Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, du président de la Commission, José Manuel Barroso, du chancelier fédéral autrichien, Wolfgang Schüssel, du secrétaire d’État au Travail et aux Pensions britannique, Alan Johnson, et du commissaire européen en charge de l’Emploi, des Affaires sociales et de l’Égalité des chances, Vladimir Spidla. Le Royaume-Uni et l’Autriche succéderont au Luxembourg à la Présidence de l’Union européenne. Le ministre du Travail et de l’Emploi, François Biltgen, faisait également partie de la délégation luxembourgeoise.

La délégation patronale a été conduite par le président de l’organisation patronale européenne, Jürgen Strube, le secrétaire général, Philippe de Buck, et le directeur de la Fédération des industriels du Luxembourg (FEDIL), Nicolas Soisson.

La délégation des travailleurs a été représentée par le président de la Confédération européenne des syndicats (CES), Candido Mendez, et son secrétaire général, John Monks. Les présidents du LCGB, Robert Weber, et de l’OGB-L, Jean-Claude Reding, ont également fait partie de la délégation des travailleurs.

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