La Fondation est la première institution du partenariat euro-méditerranéen établi au Sud de la région et conjointement créée et financée par tous les 35 États membres (dont les 25 États membres de l’Union européenne et leur 10 partenaires méditerranéens). Le siège de la Fondation sera la Bibliotheca alexandrina en tandem avec l’Institut suédois d’Alexandrie.
L’objectif principal de la Fondation sera le rapprochement des peuples du Nord et du Sud de la région euro-méditerranéenne favorisant la coopération à travers un réseau des réseaux durable. La création d’une multitude de nouveaux contacts amicaux entre les peuples est envisagée. "La Fondation invite notamment les jeunes à apprendre et à travailler sans frontières", explique Traugott Schoefthaler, directeur exécutif de la Fondation. "Les formes traditionnels du dialogue, qui se limitent à l'échange de mots, ne les intéressent plus. C’est à travers la coopération que la confiance se construit."
Le programme culturel de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh
La cérémonie d’inauguration a été organisée par la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne au Centre des conférences de la Bibliothèque le matin du 20 avril, sous les auspices de Suzanne Mubarak.
Parmi le grand nombre de personnalités de la vie politique et intellectuelle qui ont participé à cet événement ont figuré, outre la secrétaire d'État à la Culture, à l'Enseignement supérieur et à la Recherche Octavie Modert, la ministre des Affaires étrangères suédoise et la commissaire européenne pour les Relations extérieures.
L’après-midi et la soirée du 20 avril, une "Fiesta del Mar" ou "Farah al Bahr" a été mise en scène dans la citadelle Soultan Qaitbay. La citadelle a été construite dans le port sur le site de l’ancien phare d’Alexandrie - une des merveilles du monde antique. Des musiciens de toute la région ont présenté la musique du monde euro-méditerranéen résultant de siècles d’enrichissement culturel mutuel dans la région. "Unité dans la diversité", cette fois sans paroles mais avec de la musique, l’élément le plus créateur du dialogue culturel.
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Intervention d'Octavie Modert
Dans son intervention, Octavie Modert a rappelé que la Fondation a pour but de rapprocher les citoyens et les organisations de la société civile de toute la région euro-méditerranéenne. Et elle a continué: "No better could the ideals of the former Swedish Minister for Foreign Affairs, late Anna Lindh, have been consecrated: no dividing gaps but bridges to be built between people and cultures!"
La Fondation est en effet censée compléter le processus de Barcelone, qui, depuis 10 ans, se voue au partenariat entre les pays de l'Europe et de la Méditerranée dont elle est appelée à devenir une pierre angulaire: la Présidence luxembourgeoise considère que la création de la Fondation Anna Lindh est une étape décisive dans la mise en œuvre de la dimension sociale, culturelle et humaine du partenariat, et constitue donc un progrès important en voie vers la réalisation des objectifs de la déclaration de Barcelone de 1995, dont elle accroîtra largement la visibilité par l'implication de la société civile. C'est par le dialogue et l'agir ensemble que le rapprochement des peuples et des cultures se fera: le dialogue entre les cultures, par la culture.
La secrétaire d'État a illustré l'engagement de la Présidence luxembourgeoise pour le processus de Barcelone en rappelant que le Luxembourg a accueilli, du 1er au 3 avril 2005, le Forum civil avec des représentants des 35 pays partenaires.
Lors de la 7e session Euromed des ministres des Affaires étrangères qui aura lieu à Luxembourg les 30 et 31 mai 2005, il s'agira de faire le bilan des réalisations du processus de Barcelone après presque 10 années de travaux.
Le dialogue interculturel tel que le veut la Fondation Euromed Anna Lindh a besoin de se construire, de se nourrir des expériences de l'histoire: le choix de la ville d'Alexandrie en est une parfaite illustration. Le dialogue entre les cultures et entre les religions sera un allié important dans la recherche de la paix et les efforts de réconciliation des deux côtés de la Méditerranée. Et Madame Modert de poursuivre: "Let us oppose all extremism, confront and repudiate racism, xenophobia of all kinds, Islamophobia or anti-Semitism. Let us refute the fallacy of an alleged 'Clash of civilisations' with the affirmative antithesis of the 'Alliance of civilisations', and reaffirm that dialogue - under any form - is the safest way to prevent conflicts - knowing and understanding each other in full respect of our cultural diversities." Une obligation qui nous incombe tous et doit nous engager tous ensemble.
La Bibliotheca alexandrina et l'Institut culturel suédois à Alexandrie qui accueillent la nouvelle Fondation sont des lieux de vie où on apprend la tolérance, le dialogue et la compréhension. Et la secrétaire d'État de conclure que la Fondation Anna Lindh d'Alexandrie était promise à devenir le phare pour la compréhension et le dialogue interculturel.
Le fonctionnement de la Fondation et ses projets à venir
La formule "deux plus deux" caractérise les travaux de la Fondation. Toute activité devra impliquer au moins deux partenaires du Nord et deux du Sud de l’espace euro-méditerranéen. La fondation diffusera des informations sur des projets intéressant la société civile dans la région dans tous les domaines de sa compétence, jeunesse, éducation, culture, communication, la science, les droits de l‘Homme, le développement durable, la citoyenneté démocratique et l'égalité des sexes. La fondation sera un instrument pour le rapprochement des citoyens et des organisations de la société civile dans l’ensemble de la région euro-méditerranéenne.
Pour les années 2005 à 2007, la fondation réalisera les six programmes suivants:
- "Notre avenir commun" créera des occasions d’apprendre à vivre ensemble;
- "Avenues des perspectives multiples" offrira des matériaux éducatifs plurilingues;
- "Notre diversité créatrice" explorera la richesse de la création culturelle;
- "Science sans frontières" invitera de jeunes chercheurs à mettre leur talent en commun;
- "La société de l’information" mettra l’accent de l’autre côté de la mondialisation, l’accès au savoir numérique;
- "Femmes et égalité des sexes" favorisera la pleine participation des filles et des femmes à tous les domaines de leur société.