Présentation du "Guide pour une politique en matière de tabagisme dans l'entreprise" et de la Journée mondiale sans tabac

Lors d'une conférence de presse en date du 30 mai 2005, tenue conjointement par les ministres François Biltgen et Mars Di Bartolomeo, en collaboration avec Claude Wiseler, le Guide pour une politique en matière de tabagisme dans l’entreprise ainsi que la "Journée mondiale sans tabac du 31 mai 2005: le rôle des professionnels de la santé dans la lutte antitabac" ont été présentés.

Guide pour une politique en matière de tabagisme dans l’entreprise

Dans le cadre de la promotion de la sécurité et de la santé au travail, le Guide pour une politique en matière de tabagisme dans l’entreprise vise à sensibiliser les employeurs et les salariés aux risques que comporte le tabagisme passif pour les non-fumeurs dans l’entreprise, et incite les employeurs à mettre en place une politique relative au tabac dans l’entreprise afin de mieux protéger la santé de tous les salariés de l’entreprise.

Le guide part du constat que fumer n'est pas une question privée, mais bien une question qui doit concerner chaque membre du personnel de l'entreprise. Les employeurs doivent s'occuper de la protection de la santé de leurs travailleurs et c'est à partir de cette préoccupation qu'ils doivent également se préoccuper du tabagisme au travail. Il s'agit dès lors de mettre en place une vraie politique de gestion du tabagisme au sein de l'entreprise. Le guide constitue un fil conducteur que l'entreprise peut suivre pour développer une telle politique. Il met en avant plus particulièrement les arguments juridiques, de santé, de sécurité, sociaux et économiques pour définir une politique relative au tabac dans l'entreprise et présente ensuite un plan par étapes pour la mise en place de la politique.

Le guide peut être commandé auprès de l’Inspection du travail et des mines à l’adresse B.P. 27, L-2010 Luxembourg, tél.: +352 / 478-6231 et sera publié sur le site: www.itm.etat.lu.

Le ministre du Travail et de l’Emploi, François Biltgen, a constaté que si "traditionnellement, les débats sur le tabagisme étaient centrés sur la santé des fumeurs, considérant que le choix de fumer ou non relevait plutôt du style de vie ou du bien-être de ces personnes, l’accent se déplace depuis quelque temps vers le droit des non-fumeurs à respirer un air sain et de ne pas être exposés involontairement à la fumée de tabac, que ce soit lors de leurs loisirs ou au travail".

Il a insisté qu’il ne s’agit cependant pas de faire la chasse aux fumeurs, mais de chasser la fumée.

Tenant compte de cette nouvelle évolution, le sujet du "tabagisme" et plus spécifiquement du "tabagisme passif" ne sont plus traités exclusivement par les acteurs de la santé publique, mais s’installent inéluctablement dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail.

François Biltgen a aussi rappelé que conformément aux recommandations du Bureau international du travail (BIT), le projet de loi modifiant la loi modifiée du 17 juin 1994 concernant la sécurité et la santé des travailleurs au travail stipule que "l’employeur doit prendre toutes les mesures pour assurer et améliorer la protection de la santé physique et psychique des travailleurs, [...] en prenant les mesures nécessaires afin que les travailleurs soient protégés de manière efficace contre les émanations résultant de la consommation de tabac d’autrui".

À cet effet, le ministre du Travail et de l'Emploi a insisté sur l’importance du rôle à accorder à la sensibilisation et à la prévention dans la lutte contre le "tabagisme passif" et a affirmé que les ministères et administrations concernés continueront à collaborer conjointement pour offrir une protection équivalente à tous les travailleurs à la fois du secteur privé et du secteur public.

Mise en place d'un groupe de travail

Dans cet ordre d’idées, une réunion d’information et de concertation entre les partenaires sociaux, le ministère du Travail et de l’Emploi et le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale a eu lieu en date du 25 mai 2005, à l’issue de laquelle un groupe de travail a été créé afin d’identifier et de coordonner les actions futures à entreprendre.

François Biltgen a également souligné que la présente campagne de sensibilisation, tout comme celle lancée contre les risques du bruit au travail en date du 19 avril 2005 par le commissaire européen Vladimir Spidla et lui-même, s’inscrit dans le cadre de la promotion de la sécurité et de la santé au travail, qui connaîtra son point culminant lors de la Semaine européenne de la sécurité et de la santé au travail du 24 au 28 octobre 2005.

Journée mondiale sans tabac du 31 mai 2005: le rôle des professionnels de la santé dans la lutte antitabac

Lors de la conférence de presse, Mars Di Bartolomeo, ministre de la Santé, a rappelé qu’en 1998, le Dr Gro Harlem Brundtland, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a fait de la lutte antitabac dans le monde une priorité avec l’initiative "Pour un monde sans tabac". Les journées mondiales sans tabac successives étaient destinées à contribuer à cet objectif.

La Journée mondiale sans tabac du 31 mai 2005 met l’accent sur le rôle décisif joué par les professionnels de la santé dans la lutte antitabac. Les professionnels de santé, par leur rôle et par leur image, peuvent fortement contribuer à promouvoir un mode de vie et une culture sans tabac. Dans le cadre de leurs activités professionnelles, ils peuvent aider les gens en les conseillant, en les guidant et en répondant à leurs questions sur le tabagisme et ses effets sur la santé.

De plus, les professionnels de la santé peuvent contribuer à réduire la consommation de tabac et ses conséquences néfastes en acquérant des connaissances et des compétences au sujet du tabac et de la lutte antitabac. Toutefois, la consommation tabagique des professionnels de la santé dans les milieux hospitaliers et dans les lycées de professions de santé n’est pas négligeable et des réflexions sur des programmes de sevrage au niveau national sont à entamer.

Dans ce cadre, l’OMS a développé un Code de bonnes pratiques des organisations de professionnels de santé en matière de lutte antitabac, qui identifie différents points d’action à mettre en œuvre au sein des structures de santé.

Actions menées au Luxembourg

En avril 2005, un questionnaire a été envoyé par la Direction de la santé aux différents établissements de santé (hôpitaux, cliniques, maisons de soins, de convalescence...), afin de dresser un état des lieux des politiques antitabac entamées dans ces secteurs.

Sur 15 établissements hospitaliers, répertoriés selon la carte sanitaire, 14 ont rempli le questionnaire et ont transmis le nom de la personne de référence "tabac" au sein de leur structure. Ce même questionnaire a été envoyé aux institutions (maisons de soins, de repos...) conventionnées par le ministère de la Famille et de l’Intégration. Sur 51 institutions contactées, 40 ont répondu.

Le taux global de réponses reçues est donc de 82%. Ce chiffre montre clairement l’intérêt des directeurs et des responsables en faveur d’une politique antitabac au sein de leurs établissements de santé.

Des premiers résultats, il ressort que 77% des établissements souhaitent la mise à disposition d’outils concernant l’aide au sevrage. Parmi ces outils, 71% des établissements désirent recevoir plus de matériel didactique et d’information concernant la lutte antitabac, 17% demandent une formation du personnel ainsi qu’un soutien au sevrage tabagique et 7,6% souhaitent un accès à des conseillers formés.

Le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, a remercié les directeurs et les responsables des différents établissements de leur vif intérêt pour la lutte antitabac. Si ce n’est pas déjà fait, il a invité les professionnels de la santé, notamment au sein de chaque institution, à désigner une personne de référence qui participera au niveau national à l’élaboration d’un programme général de lutte antitabac.

Dernière mise à jour