Le 13 septembre 2007, Mady Delvaux-Stehres, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, a présenté les grandes orientations de l’année scolaire 2007-2008 à l’occasion de la traditionnelle conférence de presse de la rentrée.
Depuis 2004, l’Éducation nationale a mis en œuvre ou amorcé de nombreuses actions pour rendre l’école luxembourgeoise plus efficace et plus juste. L’année scolaire 2007-2008 verra la prolongation de ces efforts. Elle se caractérisera par la poursuite et la consolidation des réformes engagées.
"Et muss geschafft ginn"
"Les bases sont à présent jetées pour réformer l’école de manière durable, mais le travail devant nous est d’envergure", a affirmé Mady Delvaux-Stehres. "L’engagement et la motivation de chacun sont déterminants pour la réussite". Dans ce contexte, la ministre a tenu à remercier les enseignants qui, grâce à l’accord qui a pu être trouvé sur la redéfinition de leur tâche, assurent une plus grande disponibilité au sein de leur école.
Si l’école a besoin d’enseignants motivés et engagés, l’investissement personnel des élèves n’est pas moins important. "Chacun doit donner le meilleur de soi. J’appelle tous les élèves à s’impliquer activement dans leur réussite et à consentir les efforts demandés." Pour Mady Delvaux-Stehres, ces efforts doivent porter sur le travail scolaire aussi bien que sur l’observation des règles disciplinaires. "Je souhaite que chaque communauté scolaire se donne les règles nécessaires pour renforcer l’autorité de l’école et le respect dû aux enseignants".
La diversité linguistique, culturelle et sociale des élèves constitue le plus grand défi auquel se trouve confrontée l’école luxembourgeoise. "Nous devons donner aux enseignants les moyens de mieux gérer cette hétérogénéité, qui constitue également une énorme richesse pour notre école", a affirmé la ministre. L’équité des chances demeure au cœur de toutes les actions engagées pour rendre le système éducatif plus efficace et pour amener chaque jeune au plus haut de ses capacités personnelles.
Mady Delvaux-Stehres a ensuite présenté le bilan de l’avancement des grands chantiers en cours et tracé les perspectives de l’année scolaire à venir:
Un enseignement fondé sur les compétences pour un apprentissage plus durable et plus approfondi
Le passage d'un enseignement fondé principalement sur la reproduction de savoirs à un enseignement fondé sur l’acquisition de compétences constitue certainement le chantier le plus complexe dans ce grand projet de modernisation de l’école. Les travaux de définition des socles de compétences, c.-à-d. des compétences et connaissances que tous les jeunes doivent maîtriser et appliquer à différentes étapes de leur parcours scolaire, progressent à un rythme appréciable.
À l’enseignement primaire, des propositions de socles en langues et en mathématiques ont été soumises pour avis aux enseignants en 2006-2007; la version révisée des socles, qui tiendra compte des avis formulés, sera finalisée cet automne. À l’enseignement post-primaire, l’enseignement des mathématiques dans les classes de 7e et de 6e/8e se fera, en 2007-2008, sur la base des socles de compétences élaborés en 2006.
Pour ce qui est de l’allemand et du français, les socles de compétences pour les classes de 6e/8e viennent d’être publiés; leur mise en œuvre à titre expérimental commence à la rentrée 2007-2008 dans 12 lycées et lycées techniques. Ces lycées utiliseront également, en sus du bulletin traditionnel, un complément qui permettra une évaluation plus nuancée des acquis des élèves dans les différents domaines de compétences visés en mathématiques, en allemand et en français.
Un apprentissage plus efficace des langues pour améliorer les capacités langagières de nos jeunes
Dans le pays plurilingue qu’est le Luxembourg, nous avons le devoir et l’ambition de développer davantage les capacités langagières de nos jeunes afin qu’ils sortent de l’école luxembourgeoise avec le meilleur de ses atouts. La rénovation de l’enseignement des langues a été mise sur les rails avec la présentation, en mars 2007, du plan d’action pour le réajustement des langues. Ce plan propose notamment les niveaux de compétence à atteindre à la fin de l’enseignement primaire et de l’enseignement post-primaire. Publiées à la rentrée 2007-2008, les propositions de socles de compétences en français et en allemand pour les classes de 6e/8e de l’enseignement post-primaire concrétisent la première étape du processus de mise en place de l’enseignement par compétences en langues, processus au cœur du plan d’action. Un groupe d’experts nationaux et internationaux dans le domaine de l’enseignement des langues a été mis en place pour assurer l’accompagnement scientifique de la mise en œuvre du plan d’action.
Un meilleur encadrement des élèves pour que l’équité des chances devienne une réalité
Une des conditions de réussite des élèves est certainement leur encadrement pédagogique. La disponibilité des enseignants et la concertation pédagogique sont indispensables pour construire ensemble les apprentissages et assurer l’encadrement approprié des élèves. Le projet de loi sur l’organisation de l’enseignement fondamental et la redéfinition de la tâche des enseignants de l’enseignement post-primaire créent l’espace nécessaire pour le travail en équipe et une plus grande disponibilité des enseignants à l’école, dans l’intérêt des élèves et des parents. C’est un travail dans lequel les enseignants s’engagent au-delà de leur tâche d’enseignement proprement dite, pour le bénéfice de la qualité de l’école.
L’optimisation de l’encadrement des enfants passe également par un temps de prise en charge élargi en dehors des heures de cours. En 2007-2008, quatre établissements de l’enseignement post-primaire, à savoir le Nordstadlycée, le Uelzechtlycée et le Schengen-Lyzeum nouvellement créés, ainsi que le Lycée technique Michel Lucius, contribuent à une meilleure équité des chances en proposant une offre de prise en charge continue tous les après-midi de la semaine.
Une réorganisation des neuf premières années de scolarisation pour une meilleure réussite des élèves
Les missions que la société confie à l’école pendant les premières années de la scolarité sont exigeantes. Pour remplir leur mission de manière efficace, l’éducation préscolaire et l’enseignement primaire ont besoin de nouvelles structures et d’un cadre qui leur permettent de fonctionner et de s’adapter à une société en pleine mutation et toujours plus complexe. La définition des apprentissages en termes de compétences, la prise en charge cohérente des élèves en difficulté, la constitution d’équipes pédagogiques et de comités d’écoles, l’institutionnalisation du partenariat école-parents constituent autant de réponses que le projet de loi sur l’organisation de l’enseignement fondamental entend apporter au défi de mieux assurer la réussite et de mieux répondre aux besoins diversifiés des jeunes enfants.
Une offre scolaire de plus en plus riche pour mieux répondre aux besoins hétérogènes de notre population scolaire
L’extension et la diversification de l’offre scolaire publique continue d’être une priorité pour une école publique qui se veut être une école pour tous. Les efforts de mise en place de nouvelles voies d’enseignement ont été poursuivis de sorte que deux nouvelles offres sont proposées à partir de l’année scolaire 2007-2008: le lycée transfrontalier Deutsch-Luxemburgisches Schengen-Lyzeum à Perl et la formation du baccalauréat international en langue anglaise, organisée à l’Athénée de Luxembourg. Par ailleurs, le concept organisationnel d’une l’école publique de recherche fondée sur la pédagogie inclusive (Eis Schoul) sera finalisé en 2007-2008 en vue d’une ouverture à la rentrée de 2008-2009.
La scolarisation efficace de l’ensemble de notre population scolaire croissante n’est cependant pas seulement une question d’offre pédagogique, mais également d’infrastructures. Plusieurs projets d’infrastructures ont été mis en œuvre pour débloquer la situation: le Nordstadlycée à Diekirch et le Uelzecht-Lycée à Dommeldange ouvrent leurs portes pour cette rentrée 2007-2008. D’autres projets, tels que la construction d’un lycée à Belval, à Differdange, à Clervaux et à Junglinster sont mis sur les rails pour remédier de manière durable à ce problème d’infrastructures que le paysage scolaire luxembourgeois connaît depuis des années.
Un système de formation professionnelle cohérent et flexible pour une meilleure insertion sur le marché du travail
Introduit dans la procédure législative en octobre 2006, le projet de loi portant réforme de la formation professionnelle vise à mettre en place un système cohérent et flexible qui permet à tout apprenant d’acquérir une solide formation initiale et de la compléter tout au long de sa vie professionnelle. Il n’est pas un secret que le projet de loi a été critiqué, souvent de manière contradictoire, dans nombre des avis formulés par les chambres professionnelles et les autres partenaires de l’Éducation nationale. Dans l’intérêt de nos jeunes, ces antagonismes doivent être dépassés ; des amendements au projet de loi seront proposés en automne 2007.
Un dispositif d'évaluation cohérent et performant
L’amélioration de la qualité du système éducatif passe d’un côté par l’implémentation des réformes pédagogiques, et d’autre côté par la mise en place d’un dispositif d’évaluation qui soit un véritable outil pour accompagner, soutenir et développer les mesures mises en place. Pour garantir le caractère objectif et indépendant du dispositif d’évaluation que l’Éducation nationale met progressivement en place depuis quelques années, le ministère s’est associé l’expertise et la collaboration de l’Université du Luxembourg. Une convention signée entre le ministère de l’Éducation nationale et l’Université du Luxembourg précisera et développera les domaines de coopération dans le domaine de l’évaluation des compétences des élèves et de la performance du système éducatif.
Le détail des mesures et réformes mises en oeuvre est présenté dans le dossier de presse téléchargeable ci-après.