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Jean-Claude Juncker s'exprime sur le dixième anniversaire de l'UEM: "Un parcours qui ne fut certainement pas sans heurts"
La capacité de l’Europe de "formuler de grandes ambitions" et de développer " l’esprit pionnier" se traduit selon Jean-Claude Juncker par l’Union européenne elle-même, par le 5e anniversaire de l’élargissement de l’UE à 25 États membres et par le 10e anniversaire de l’Union économique et monétaire (UEM).
L’UEM, un parcours qui "ne fut certainement pas sans heurts"
En retraçant les différentes étapes qui ont été franchies jusqu’à la création de l’UEM - "avec l’impulsion initiale donnée par le rapport Werner dès 1970, en passant par le Serpent monétaire, le Système monétaire européen et la création de l’ECU en 1979, le plan Delors de 1989, le traité de Maastricht de 1992, le "non" danois et le "petit oui" français, sans oublier la crise du SME de 1993" -, Jean-Claude Juncker a rappelé que ce parcours "ne fut certainement pas sans heurts".
L’euro est devenu le signe le plus tangible de l’intégration européenne
Le dixième anniversaire de l’euro, "événement phare de l’intégration européen", a été l’occasion pour Jean-Claude Juncker de rendre hommage à ces hommes qui ont crée l’euro - comme Pierre Werner, Helmut Kohl, François Mitterrand, Jacques Delors, Valéry Giscard d’Estaing - et de mettre en exergue les vertus de la monnaie unique européenne.
Les succès qui ont jalonné l’histoire de l’euro, qui est devenu la "monnaie de 330 millions de citoyens", "ancre de stabilité" et qui est devenu le signe le plus tangible de l’intégration européenne, montrent selon Jean-Claude Juncker que l’euro est "un succès incontestable".
Mettre à profit la seconde décennie de l’euro pour parfaire l'UEM
"Malgré l’indulgence collective dans l’auto-félicitation", Jean-Claude Juncker a mis en garde contre "les véritables épreuves pour la cohésion et la cohérence de l’espace euro qui nous attendent encore". L’année 2009 s’annone selon lui comme "une année extrêmement difficile aussi bien pour les économies de l’espace euro que pour les citoyens européens".
Sur le plan interne, Jean-Claude Juncker a souligné la nécessité pour les gouvernements de l’espace euro de construire "un pont vers l’après-crise" en agissant ensemble et en investissant dans l’économie car "des situations exceptionnelles exigent des mesures exceptionnelles".
Il a rappelé dans ce contexte que les vertus protectrices de l'euro ne sont pas "tombées du ciel" mais "sont liées à notre crédibilité de mettre en œuvre des politiques macroéconomiques prudentes et axées sur la stabilité et la pérennité et la croissance", une crédibilité qui est le fondement des bénéfices de l’Union économique et monétaire et qui nécessite selon, Jean-Claude Juncker, "d’être préservée".
Sur le plan externe, il importe selon le Premier ministre Juncker de tirer des enseignements de la crise économique qui résulte d’une absence de transparence et de responsabilité adéquate au niveau du secteur financier. Pour rétablir la stabilité de l’économie financière et réelle, il a préconisé "non seulement une réforme en profondeur du système financier mais également l’élimination des importants déséquilibres dans le ménage entre consommation globale et épargne globale". Un tel rééquilibrage nécessite le concours des grandes économies en Amérique, en Asie et en Europe, a estimé Jean-Claude Juncker.
Jean-Claude Juncker a finalement regretté que la représentation de l’euro reste trop fragmentaire et que la représentation politique de la zone euro soit entravée par la prédominance d’intérêts nationaux. En rappelant que l’Union monétaire et économique est à la fois un projet politique et économique, Jean-Claude Juncker a appelé à "mettre à profit la seconde décennie de l’euro pour parfaire l’UEM en renforçant ses instances politiques sur le plan interne et externe".