Présentation des résultats de l'étude PISA 2009

Le 7 décembre 2010, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle et l’Université du Luxembourg ont présenté les résultats de l’étude PISA 2009.

Réalisée tous les 3 ans par l‘OCDE en collaboration avec les pays participant à l’étude, l’étude PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) évalue les compétences que les élèves de 15 ans ont acquises en compréhension de l’écrit, en culture mathématique et en culture scientifique et qui seront déterminantes pour la suite de leur formation et leur vie d’adulte.

L’édition 2009 était la 4e étude PISA. Elle était principalement axée sur la compréhension de l’écrit. Au total, 65 pays et plus de 475.000 élèves de 15 ans y ont participé.

Au Luxembourg, 4.622 élèves de 39 écoles publiques, privées et internationales, ont été testés. Par ailleurs, le Luxembourg était le seul pays à réaliser une épreuve nationale complémentaire pour comparer la compréhension de l’écrit des élèves en allemand et en français.

Un score global toujours inférieur à la moyenne de l’OCDE

Dans les trois domaines évalués (compréhension de l’écrit, culture mathématique et culture scientifique), le Luxembourg se situe en dessous de la moyenne de l’OCDE.

Ces résultats présentent deux caractéristiques:

Ils sont quasiment stables par rapport aux résultats des études précédentes. Entre les études de 2003, 2006 et 2009, on n’observe pas de variation statistiquement significative.

Ils confirment les écarts de performance entre certaines catégories d’élèves. Les écarts entre les élèves natifs et étrangers, entre les élèves de différents milieux socio-économiques, entre garçons et filles, restent préoccupants, d’autant plus qu’ils sont plus prononcés au Luxembourg que dans la moyenne des pays de l’OCDE. Le statut socio-économique continue d’être le facteur qui a la plus grande influence sur les performances.

Mady Delvaux-Stehres, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, n’a pas caché sa déception face au score global du Luxembourg: "Nos élèves ont toujours autant de difficultés à appliquer leurs savoirs. Les résultats traduisent aussi la difficulté de l’École luxembourgeoise de gérer la diversité de ses élèves."

Une confirmation encourageante: l’avance des élèves des classes PROCI

Si les réformes entamées sont trop récentes pour avoir pu influer sur les performances de la cohorte d’élèves testée en 2009, les résultats des élèves des classes ayant participé au « projet cycle inférieur de l’enseignement secondaire technique» (PROCI) sont très encourageants. Comme en 2006, ils devancent leurs camarades des classes traditionnelles d’une vingtaine de points, ce qui correspond à un gain d’apprentissage d’une demi-année scolaire.

Ce résultat confirme l’efficacité des approches adoptées dans le cadre du PROCI: l’enseignement fondé sur les compétences, l’encadrement par une équipe pédagogique stable, l’absence de redoublement en 7e et en 8e, une plus grande autonomie accordée aux lycées.

"Le projet de réforme des classes inférieures, qui prévoit entre autres une généralisation de ces approches au niveau de tous les lycées techniques, va donc dans la bonne direction", s’est réjouie Mady Delvaux-Stehres.

Une exclusivité au Luxembourg: l’évaluation en deux langues

Le Luxembourg est le seul pays à avoir évalué, en compréhension de l’écrit, ses élèves en deux langues: l’allemand et le français.

Lors de l’épreuve internationale de PISA 2009 (1er jour de test), les élèves ont pu choisir la langue du test (allemand ou français) pour les 3 domaines d’évaluation. Lors de l’enquête complémentaire (2e jour de test), une seconde épreuve en compréhension de l’écrit a été soumise à la moitié de la population des élèves de 15 ans. La langue de test était cette fois imposée: le français pour les élèves qui avaient choisi le questionnaire allemand lors de l’épreuve internationale, l’allemand pour ceux qui avaient choisi le français.

Les résultats de cette épreuve complémentaire permettent de confirmer en chiffres la richesse de l’École luxembourgeoise, à savoir son plurilinguisme. Tous les élèves de 15 ans au Luxembourg comprennent au minimum deux langues écrites avec des niveaux de maîtrise différents, mais acceptables.

Toutefois, les écarts de performance entre les élèves qui ont préféré l’allemand lors du test international (élèves majoritairement germanophones) et ceux qui ont opté pour le français (élèves majoritairement romanophones) confirment la difficulté de l’École luxembourgeoise de mettre à profit la diversité des profils linguistiques de ses élèves.

"Nous devrons trouver les moyens pour mieux exploiter le potentiel de tous nos élèves, en diversifiant les méthodologies et les matériels didactiques", a affirmé la ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle.

Les actions futures: la poursuite conséquente des réformes engagées

Les défis identifiés dans l’étude PISA 2009 confirment la nécessité de poursuivre les réformes engagées pour améliorer durablement les compétences et élever le niveau de qualification de tous les élèves.

  1. Les priorités seront, dans les années à venir, la poursuite du travail de définition des compétences et de leur évaluation, tout comme l’adaptation conséquente des programmes scolaires à l’enseignement post-primaire.
  2. Les concepts pédagogiques du PROCI (enseignement par compétences, encadrement par une équipe pédagogique stable, absence de redoublement en 7e et en 8e, plus grande autonomie accordée aux lycées) seront transposés à tous les lycées techniques dans le cadre de la réforme des classes inférieures.
  3. Introduit à l’enseignement fondamental dans le cadre de la réforme, le plan de réussite scolaire donne la possibilité à chaque école de proposer des actions adaptées aux besoins et au milieu socio-économique de sa population scolaire. Son introduction à l’enseignement post-primaire permettra aux lycées de définir des objectifs en fonction leurs spécificités et les moyens qu’ils entendent mettre en œuvre pour y répondre.
  4. Tout en maintenant l’alphabétisation en allemand pour l’ensemble des élèves, le ministère entamera des réflexions sur l’introduction d’une méthodologie parallèle d’alphabétisation en allemand, fondée sur l’apprentissage de l’allemand comme langue étrangère et donc plus adaptée aux élèves romanophones.