"Neie Schwong fir eist Land"

Le 6 mars 2024, le ministre des Finances, Gilles Roth, a présenté à la Chambre des députés le budget de l'État pour 2024. Le premier budget du nouveau gouvernement se présente sous le signe d'une "nouvelle relance pour notre pays" (Neie Schwong fir eist Land).

"Avec ce budget de relance, le gouvernement veut donner confiance aux citoyens et aux entreprises. Nous continuons à augmenter le pouvoir d'achat des ménages. Nous renforçons également la compétitivité des entreprises. Avec ce budget, nous soutenons la construction d'un pays moderne et attractif en investissant prioritairement dans des domaines porteurs pour le Luxembourg. Avec ce budget solide et solidaire, nous préparons le terrain pour sortir la tête levée des crises de ces dernières années", précise Gilles Roth.

Un contexte géopolitique et macroéconomique difficiles

Le présent budget s'inscrit dans un contexte géopolitique difficile. De nombreux conflits, à l'instar de la guerre en Ukraine et du conflit israélo-palestinien, impactent directement nos fondamentaux économiques.

Après une année de récession de 2023 (-1% du PIB), le Statec table sur une croissance timide du PIB luxembourgeois (+2%) en 2024 par rapport à seulement 0,6% en zone euro.

Le taux d'inflation devrait s'établir à 2,2% au Luxembourg. Le taux de chômage de son côté continue à grimper pour atteindre 5,9%, tandis que l'emploi accuse une progression de seulement 1,3%.

Chiffres-clés: une base solide pour sortir durablement de la crise

Recettes et dépenses de l'Administration centrale

C'est sur cette toile de fond que:

  • Les recettes de l'Administration centrale progressent de 1,8 milliard d'euros (+7,1%) par rapport à 2023 pour s'établir à 27,5 milliards d'euros.
  • Les dépenses de l'Administration centrale se chiffrent à 29,4 milliards d'euros (+2 milliards d'euros ou +7,6%) – en 2023, les dépenses avaient encore augmenté de 11,5%.

Tandis qu'en 2024, la progression des dépenses se tasse et se rapproche de la progression des recettes, le gouvernement s'attend à un renversement de l'"effet ciseaux" négatif avec une progression plus rapide des recettes que celle des dépenses en 2025.

Déficit de l'Administration centrale

Pour 2024, le déficit de l'Administration centrale s'élève à -1,9 milliard d'euros. Alors que les déficits de l'Administration centrale se sont creusés d'environ 500 millions d'euros chaque année entre 2021 et 2023, cette progression est freinée pour l'année 2024 (+205 millions d'euros). La tendance inverse s'observe à partir de l'année 2025.

L'on peut constater que par rapport au scénario présenté par l'Inspection générale des finances au formateur en octobre 2023, la politique budgétaire du nouveau gouvernement a réussi à absorber une partie de ces déficits en fin d'année (-3,6 milliards d'euros vs 1,9 milliard d'euros).

Solde des autres sous-secteurs de l'administration publique

Les administrations locales affichent en 2024 un solde de +62 millions d'euros, tandis que la sécurité sociale présente un excédent de 1,05 milliard d'euros. Ce dernier va – en tenant compte des prévisions du Statec au niveau de l'emploi intérieur – diminuer au fil des années pour atteindre uniquement +261 millions d'euros en 2027.

Déficit au niveau des administrations publiques

Au niveau des administrations publiques (Administration centrale, administrations locales et sécurité sociale), le solde affiche un déficit légèrement inférieur à 1 milliard d'euros.

Dette publique

Entre 2018 et 2023, la dette publique a progressé de manière continue. Elle passe de 22,2 milliards d'euros (26,5% du PIB) en 2024 à 26,5 milliards d'euros (27,3% du PIB) en 2027, donc un aplatissement de la dette publique en termes de PIB en cours de législature.

Les priorités budgétaires

Le gouvernement compte prioritairement:

  • soutenir le pouvoir d'achat des citoyens,
  • renforcer la compétitivité de son tissu économique,
  • investir dans l'attractivité du pays et sa cohésion sociale,
  • agir pour contrer la crise dans le secteur du logement et de la construction.

De ce fait, les investissements restent à un niveau élevé pour atteindre 4 milliards d'euros pour l'année 2024. L'accent sera mis sur les domaines d'avenir tels la mobilité, la digitalisation et la transition énergétique.

De même, le budget constitue une réponse forte à la crise dans le secteur du logement et de la construction. Les nouvelles mesures fiscales, la révision des aides individuelles et le nouveau programme d'acquisition par l'État des ventes en futur état d'achèvement se chiffrent à 845 millions euros pour la période 2024-2027.

La cohésion sociale et le vivre-ensemble représentent une autre priorité du gouvernement qui trouve son reflet dans le présent budget.

  • Ainsi, les transferts sociaux se chiffrent à 47% du total des dépenses.
  • La Caisse pour l'avenir des enfants sera alimentée à hauteur de 1,5 milliard d'euros pour assurer le paiement des allocations familiales, du congé parental ainsi que des allocations de rentrée scolaire et de naissance.
  • La participation de l'État dans le budget de la sécurité sociale augmentera de 12%. Les dépenses du Fonds pour l'emploi atteignent 1,1 milliard d'euros. Presque la moitié de ces crédits (499 millions d'euros) sont utilisés pour le paiement des indemnités de chômage.

Le budget souligne enfin l'engagement du gouvernement en faveur de la solidarité internationale.

  • L'effort de défense s'établira en 2024 à 0,83% du PIB contre 0,77% initialement prévu. Le crédit afférent d'établit à 696,3 millions d'euros, dont 69,5 millions sont réservés à l'Ukraine.
  • 1% du revenu national brut est réservé à la coopération au développement.

Un budget de relance pour donner confiance

En résumé, le budget pour 2024 est:

  • Un budget de l'allégement fiscal et administratif. Pour nos citoyens et les entreprises.
  • Un budget solidaire. Au Luxembourg et avec nos partenaires étrangers.
  • Un budget de solidarité. Au Luxembourg et avec nos partenaires.
  • Un budget de l'investissement. Dans les domaines d'avenir. Nos infrastructures. Le digital. La transition climatique. Notre avenir.
  • Un budget de l'efficience. Dans la façon dont nous dépensons.
  • Un budget pour des finances publiques durables.

"Avec ce budget de relance, nous redonnons confiance aux entreprises et à nos concitoyens. Il est de notre devoir de ne pas hypothéquer l'avenir des générations futures", souligne Gilles Roth.

Communiqué par le ministère des Finances

Membre du gouvernement

ROTH Gilles

Date de l'événement

06.03.2024