40ᵉ anniversaire de l'accord de Schengen

En marge du Conseil Justice et Affaires intérieures (JAI), qui se tiendra à Luxembourg les 12 juin (Justice) et 13 juin (Affaires intérieures), Léon Gloden, ministre des Affaires intérieures, et Tomasz Siemoniak, ministre polonais de l'Intérieur et de l'Administration, ont invité les ministres de l'Intérieur des États membres de Schengen à un dîner officiel à bord du navire M.S. Princesse Marie-Astrid, afin de célébrer le 40ᵉ anniversaire de l'accord de Schengen.

Lors d'un point presse, les deux ministres, aux côtés de la vice-présidente exécutive chargée de la Souveraineté technologique, de la Sécurité et de la Démocratie, Henna Virkkunen, ainsi que du commissaire européen chargé des Affaires intérieures et des Migrations, Magnus Brunner, ont souligné leur engagement commun en faveur du renforcement de la coopération au sein de l'espace Schengen et de l'avancement des priorités partagées.

Dans ce contexte, Léon Gloden, ministres des Affaires intérieures a déclaré: "Ce dîner, à la fois informel et stratégique, a renforcé l'esprit de collaboration et d'unité entre les États membres de Schengen, alors que nous unissons nos efforts pour relever les défis émergents et protéger la sécurité ainsi que les libertés des citoyens européens. Schengen est au cœur de l'intégration européenne. Il permet aux habitants des régions frontalières de vivre, d'étudier et de travailler ensemble, tout en garantissant la fluidité de la logistique au-delà des frontières. Il offre également à nos forces de police les outils nécessaires pour coopérer sans entrave. Mais Schengen n'est pas un produit fini: c'est un projet vivant, qui repose sur notre vigilance, notre coopération et une conviction ferme en une Europe sans barrières. Les contrôles aux frontières intérieures perturbent la vie transfrontalière commune construite au fil des décennies. Le Luxembourg, berceau de Schengen, porte une responsabilité particulière pour en faire vivre l'esprit. Notre position est claire: nous soutenons pleinement l'accord de Schengen et rejetons fermement les contrôles aux frontières intérieures au sein de l'UE. Il est essentiel d'abattre les frontières dans les esprits, non de les reconstruire. Schengen doit rester vivant."

Tomasz Siemoniak, ministre de l'Intérieur et de l'Administration, a souligné: "À ce jour, la Russie est en guerre avec l'Ukraine, juste aux portes de l'Union européenne, tandis que les États membres de Schengen sont la cible d'attaques hybrides orchestrées par la Russie et la Biélorussie. Certains d'entre eux sont confrontés à une montée de la criminalité organisée, les réseaux criminels tirant de plus en plus parti des technologies modernes. Par ailleurs, le niveau élevé de migration irrégulière continue de représenter un risque réel et contribue à une montée des tensions sociales. Dans ces circonstances, le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures pourrait renforcer le sentiment de sécurité, mais cela se ferait au prix d'un affaiblissement de notre cohésion, avec des conséquences irréversibles pour les communautés vivant à proximité des frontières.

C'est pourquoi nous nous sommes réunis aujourd'hui, à l'occasion du 40ᵉ anniversaire de la signature de l'accord de Schengen, afin de réaffirmer nos engagements communs en faveur de la sécurité de l'Europe, du renforcement de sa résilience et de sa capacité à faire face à tous les défis. Guidés par nos valeurs communes, nous nous engageons à continuer d'investir dans cet espace commun sans frontières intérieures, à assurer une gestion efficace de nos frontières extérieures, à lutter plus efficacement contre la migration irrégulière et à garantir un haut niveau de sécurité intérieure. Nous sommes résolument déterminés à travailler ensemble et à renforcer la confiance mutuelle, afin que les générations européennes actuelles et futures puissent continuer à bénéficier des acquis de l'espace Schengen."

Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive chargée de la Souveraineté technologique, de la Sécurité et de la Démocratie, a souligné: "Schengen est né d'une vision audacieuse d'unité et de liberté — une Europe sans frontières. D'abord porté par cinq pays fondateurs, il regroupe aujourd'hui 30 États et constitue désormais une pierre angulaire de notre identité européenne. Il nous permet de vivre, de travailler et de tisser des liens au-delà des frontières, dans un esprit de confiance et de valeurs partagées. Schengen n'est pas seulement une politique: c'est l'essence même du projet européen. Dans un monde incertain, il reste un atout stratégique et un symbole d'unité. Le moment est venu de renouveler notre engagement et de libérer tout son potentiel."

Magnus Brunner, commissaire européen chargé des Affaires intérieures et des Migrations, a conclu en déclarant: "Ayant grandi moi-même à une frontière extérieure de l'espace Schengen, j'ai personnellement ressenti la liberté que cet espace offre chaque jour à 450 millions d'Européens. Faire vivre et progresser Schengen n'est possible que grâce à un système de soutien finement ajusté, reposant sur une coopération policière solide et une protection efficace des frontières. Nous sommes résolument engagés à renforcer la protection de nos frontières extérieures, à remédier aux problèmes de gestion migratoire et à doter les forces de l'ordre des outils nécessaires pour faire face aux menaces. C'est ainsi que nous pourrons continuer à célébrer Schengen pendant encore 40 ans — et au-delà."

Communiqué par le ministère des Affaires intérieures