Discours de Jean-Claude Juncker à l'occasion de l'abdication de S.A.R. le Grand-Duc Jean (traduction française)

(Traduction libre de la version originale luxembourgeoise – Seul le discours prononcé fait foi)

Monseigneur,

Dans les tourments de la vie, il existe des moments où l'on a besoin de s'arrêter, où l'on regarde autour de soi pour essayer de savoir où l'on en est et de retrouver ses points de repère et son identité.

Il en est ainsi dans la vie des hommes comme dans la vie des nations.

Et il en est ainsi aujourd'hui, pour vous comme pour nous tous.

Je voudrais aujourd'hui, jour de l’Avènement au Trône, et en ce lieu, dans votre Palais, au nom de tous les Luxembourgeois, au nom de tous ceux qui vivent dans notre pays, vous faire part de certains sentiments, qui sont les sentiments de tout un peuple.

Nous aurions souhaité vous dire un chaleureux "Au revoir" avant que vous ne quittiez le pouvoir. Mais en raison de l'accident dont votre fils, le Prince Guillaume, a été victime, nous n'avons pas pu respecter le programme prévu. Nous attendons avec impatience, et vous le savez, le retour du Prince et de son épouse, la Princesse Sibilla, car ils nous manquent.

Je souhaite aujourd'hui vous remercier au nom de tout le peuple luxembourgeois.

Vous auriez pu, grâce à votre intelligence et votre talent, accomplir de grandes choses dans la vie. Mais vous deviez être notre Grand-Duc, comme le prévoit notre Constitution. Vous avez servi votre pays avec enthousiasme. Vous avez été notre Grand-Duc dans les périodes fastes comme dans les périodes difficiles, dans les moments où nous avons progressé comme dans les moments où nous avons cherché notre voie. Vous avez inspiré la sérénité nécessaire à notre pays pour que puisse y régner l'harmonie. Vous êtes l'un de nous et vous ne nous avez jamais donné l'impression d'être différent de nous. Vous êtes le Grand-Duc de tous les Luxembourgeois, mais vous êtes bien plus encore. Tous les Luxembourgeois et tous ceux qui vivent dans notre pays voient en vous un proche. Non seulement parce que vous êtes le Grand-Duc, mais avant tout parce que c'est de vous qu'il s'agit.

Vous le savez comme nous, et vous le savez mieux que nous : sans la Grande-Duchesse, vous n'auriez pas fait tout ce chemin. Elle a toujours été là pour vous soutenir, elle a toujours été votre plus fidèle collaborateur. Elle nous a conquis dès le jour de son arrivée à Luxembourg. Et ce sentiment est réciproque. Nos remerciements s'adressent aussi à elle.

L’Avènement au Trône est un moment de joie, on ne peut le nier. Nous nous réjouissons d'accueillir le nouveau Grand-Duc et la nouvelle Grande-Duchesse. Mais c'est avec regret que nous assistons à votre départ. Et nous espérons vous revoir souvent en compagnie de la Grande-Duchesse.

Vous avez, il y a quelques années, confié aux Luxembourgeois que vous étiez fier d'être leur Grand-Duc. Et je vous le dis aujourd'hui au nom de tout le peuple luxembourgeois: vous avez effectué, Monseigneur, un parcours sans faille. Votre règne a été irréprochable. Nous avons été et restons fiers de vous.

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