Dans le cadre de l'intensification des contacts avec les pays candidats à l'adhésion à l'Union européenne, Lydie Polfer, ministre des Affaires étrangères, a effectué une visite officielle en Slovénie, lundi 2 avril, et une visite en Bulgarie les 3 et 4 avril.
Les deux ministres des Affaires étrangères: Nadejda Mihailova et Lydie Polfer
Cette visite, qui s'est faite sur invitation de son homologue Nadejda Mihailova, avait pour but de poursuivre et d'approfondir les contacts et les discussions que le président bulgare, Petar Stoyanov, a eu lors de sa visite à Luxembourg début mars.
Les discussions des deux ministres ont porté pour l'essentiel sur les relations bilatérales, l'adhésion de la Bulgarie à l'Union européenne et à l'OTAN, ainsi que sur l'évaluation de la situation politique dans la région des Balkans.
Si les relations politiques qu'entretiennent le Luxembourg et la Bulgarie sont qualifiées d'excellentes, les échanges commerciaux restent cependant très en dessous des potentialités et ils conviendrait de les développer. Il est un fait qu'avec un volume de près de 100 millions de francs les échanges commerciaux entre les deux pays restent limités et fortement en faveur du Luxembourg puisque les importations luxembourgeoises en provenance de la Bulgarie n'ont atteint que 2 millions au cours de l'année dernière.
Afin de stimuler les relations commerciales, qui doivent rester essentiellement la responsabilité du secteur privé, les ministres ont convenus d'organiser, avec l'aide des Chambres de Commerce, des journées d'information sur les potentialités commerciales et les possibilités d'investissements avant de mener, à un stade ultérieur, des missions économiques ciblées. Dès à présent Lydie Polfer a indiqué la disponibilité du Luxembourg à contribuer à la réalisation concrète de projets dans le domaine de la protection de l'environnement et de la santé et de continuer par ailleurs le financement de projets initiés dans le cadre du Pacte de Stabilité.
Au cours des discussions les responsables bulgares ont exposé le difficile processus de réforme entrepris depuis la fin de l'ère communiste dans un environnement politique régional déstabilisé par les crises successives qui ont affecté la région de la Yougoslavie au Kosovo et récemment la Macédoine et qui ont eu des répercussions sur l'évolution économique et le climat d'investissement également en Bulgarie. Malgré ces difficultés, la phase de privatisation de l'économie a été conduite avec détermination par le gouvernement actuel de sorte que quelque 70% du PIB sont actuellement générés par le secteur privé. L'orientation européenne du pays ressort également du fait que près de 65% des échanges économiques se font avec l'Union européenne.
Au niveau des relations bilatérales, les ministre ont convenu de continuer et de développer les différents programmes mis en oeuvre par le Luxembourg en faveur de la Bulgarie. Il s'agit notamment de programmes de formation dans le domaine de la transposition et de l'application de l'acquis communautaire dans le domaine juridique. Cette formation à laquelle une vingtaine de fonctionnaires juristes ont participé à ce jour est organisée et financée par le ministère des Affaires étrangères en coopération avec l'Institut européen d'Administration publique. Les ministres estiment que cette formation est essentielle alors qu'il s'agit de construire une société démocratique et d'instaurer un état de droit. Elle permet en outre de contribuer activement à la préparation à l'adhésion en facilitant la transposition de l'acquis communautaire. Depuis 1993, des banquiers bulgares participent par ailleurs régulièrement à des cours de formation bancaire organisés par l'Agence de transfert de Technologie financière.
Au cours de la conférence de presse commune, Lydie Polfer a confirmé que le Luxembourg continuerait à apporter son support à la Bulgarie dans la marche certes difficile vers l'Europe. "Je peux vous assurer que nous mesurons l'énormité des efforts que vous avez consentis pour assurer la stabilité nécessaire dont on a besoin pour construire quelque chose de nouveau, mais, dans ce processus l'on a besoin de temps et de partenaires", a-t-elle conclus.
La ministre Lydie Polfer et le président de la République, Petar Stoyanov
Suite au discussions au ministère des Affaires étrangères, Lydie Polfer a été reçue par le président de la République, Petar Stoyanov, et le président de l'Assemblée nationale, Yordan Sokolov, et par les membres des Commissions parlementaires de la politique étrangère et de l'intégration européenne pour un échange de vues sur les progrès réalisés et les efforts à consentir dans le domaine des négociations d'adhésion ainsi que pour evaluer l'actualité internationale.
Rencontre avec une jeunesse à vocation résolument européenne
La deuxième journée de la visite officielle de Lydie Polfer en Bulgarie était marquée pour l'essentiel par une rencontre avec le Premier ministre, Ivan Kostov, ainsi que par la participation à une table-ronde organisée par l'Université de Veliko Tarnovo, qui réunissait autour du thème. "Chances et défis de l'élargissement de l'Union" un important panel composé de représentants du monde académique et politique et auquel participaient également les deux ministres des Affaires étrangères, Nadejda Mihailova et Lydie Polfer.
Une partie du panel de discussion à l'Université de Veliko Tarnovo avec le recteur entouré par les deux ministres
Parmi les sujets évoqués au cours des débats figuraient aussi bien les perspectives économiques et sociales de l'Union et des pays candidats que les interrogations liées à la meilleure préparation des uns et des autres que l'affirmation de l'identité culturelle des différents pays et la construction d'une vision et d'une démarche communes capable de fédérer les ambitions des générations présentes et futures. S'il est clair que les jeunes bulgares voient leur avenir en Europe, il ressortait tout aussi clairement des discussions qu'ils abordent les perspectives européennes avec autant de réalisme que d'enthousiasme.
Lydie Polfer et le Premier ministre, Ivan Kostov
Les discussions avec le Premier ministre, Ivan Kostov servaient avant tout à faire le point sur l'avancement des préparatifs de la Bulgarie dans le processus de rapprochement à l'Union européenne et à l'OTAN et étaient par ailleurs l'occasion pour analyser la situation politique dans la région des Balkans à la lumière des évolutions récentes.