Le ministre de l'Economie Henri Grethen à l'occasion de l'ouverture de la 83e Foire internationale de Luxembourg

Le 18 octobre 2003, le ministre de l’Economie Henri Grethen a inauguré officiellement la 83e Foire Internationale du Luxembourg.


Henri Grethen à la FIL

Lors de son discours, le ministre Henri Grethen a analysé la situation économique actuelle. Constatant "une rupture de la trajectoire de croissance par rapport aux années grasses de la fin du millénaire", le ministre a évoqué que l’année en cours se solderait par "une moisson frugale": d’après les comptables nationaux de la Statec, le PIB avoisinerait une croissance de 1,5% pour l’année en cours. Henri Grethen a noté dans ce contexte que "en soi, c’est une bonne nouvelle", étant donné  qu'"après tout, la récession a été évitée, alors que nos voisins et partenaires commerciaux ont littéralement stagné".

Le ministre de l’Economie a ajouté que le ralentissement de la conjoncture se traduirait aussi par un ralentissement de la création de l’emploi intérieur, "la progression étant divisée par deux en comparaison avec la période de faste, soit 1,7% pour 2003". La conséquence inévitable en serait "l’augmentation rapide du nombre de demandeurs d’emplois", a noté Henri Grethen. Selon le ministre, "le taux de chômage devrait ainsi atteindre 3,8% en fin d’année", ce qui serait "toujours encore le taux le plus bas parmi les pays de l’Union européenne", bien que cette observation ne soit "qu’une faible consolation pour les personnes concernées", a souligné Henri Grethen.

Quant au récent rapport de l’OCDE sur la situation et les perspectives de l'économie luxembourgeoise, celui-ci en arriverait "à la même conclusion d’un retour à des taux de croissance économique plus modestes", a constaté le ministre de l'Economie dans son discours.

Pour ce qui est de l’environnement international, "le redémarrage de l’économie américaine semble bien engagé et les économies asiatiques, y compris le Japon, sont très dynamiques", a noté Henri Grethen. Cependant, il subsisterait des facteurs de risques tels que le prix du pétrole ou la hausse du taux de change de l’euro.

Quant à la reprise "tant attendue" de l’économie au Luxembourg, Henri Grethen a estimé, que celle-ci serait "encore décalée d’un trimestre au moins". En effet, "les indices précurseurs envoient certes des signaux forts d’un redémarrage imminent, si toutefois celui-ci n’est pas contrecarré par un environnement international encore incertain", a déclaré le ministre dans son discours. Si "la croissance économique devrait pourtant presser le pas l’année prochaine", l’ordre de grandeur resterait "incertain" : "2,5% si la reprise est au rendez-vous dans l’Union européenne, voire plus si les bourses se mettent à nouveau à grimper et donnent des ailes à notre place financière", a estimé Henri Grethen.

Il a rappelé que face à la situation actuelle "le gouvernement a présenté un projet de budget prudent, mais volontariste qui permet de laisser jouer les fameux "stabilisateurs automatiques" afin d’amortir le choc de la demande internationale sur nos exportations de biens et services". De plus, la progression des investissements publics – notamment les dépenses consacrées aux infrastructures – resterait à un niveau élevé, tout comme les transferts sociaux, sans qu’on augmente pour autant les prélèvements obligatoires, garants de l’attractivité du site luxembourgeois, a souligne Henri Grethen. "La maîtrise des dépenses publiques porte donc surtout sur la consommation qui subit un coup de frein par rapport au passé".

Pour Henri Grethen, il s’agit de poursuivre désormais les efforts déjà engagés, et ce dans tous les domaines. "Je n'ai pas de raisons pour douter que notre économie sera capable des performances de croissance estimée", a-t-il affirmé.

Il a également souligné que ses récentes missions de promotion et de prospection économiques en Asie et aux Etats-Unis le rendaient "confiant quant à la capacité de notre pays à attirer des investissements nouveaux dans les mois qui viennent".

Par ailleurs Henri Grethen a déclaré qu’il avait la volonté de proposer au Conseil de Gouvernement un plan d’action pour la promotion de l’esprit d’entreprise et il a rappelé en même temps que le gouvernement luxembourgeois a décidé la mise en place d’un observatoire de la compétitivité auprès du ministère de l’Economie.

L'environnement économique compétitif ne se limitant pas seulement au niveau des coûts salariaux, de la productivité ou encore des politiques de renouveau industriel et technologique, le ministre de l’Economie a abordé dans son discours deux autres de ses attributions ministérielles, en l'occurrence la politique des prix et de la concurrence, d’une part, et la politique énergétique et de libéralisation des marchés d’autre part.

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