Jean-Claude Juncker et Jeannot Krecké aux réunions de l'Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières"

Le Premier ministre, ministre des Finances et président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker et le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur Jeannot Krecké ont participé aux réunions de l’Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières" qui ont eu lieu les 3 et 4 novembre 2008 à Bruxelles.

Eurogroupe

Sous la présidence de Jean-Claude Juncker, les ministres des Finances des 15 États membres de la zone euro, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, et le commissaire européen Joaquìn Almunia ont discuté essentiellement des actions entreprises et à entreprendre pour endiguer les effets négatifs que l’actuelle crise financière et économique mondiale risque d’avoir dans les mois et années à venir.

Devant le constat exprimé par les prévisions conjoncturelles d’automne de la Commission européenne que l’économie de la zone euro entrerait dans une phase de stagnation en 2009, les ministres ont examiné les conséquences financières et budgétaires qui en découlent. "Donc nous partons de la quasi certitude que la croissance en zone euro sera de 0,1% en 2009, contre une prévision antérieure de 1,5%", a expliqué Jean-Claude Juncker devant la presse à l’issue de l’Eurogroupe.

L’Eurogroupe a également estimé que l’emploi diminuera en 2009 et que le taux de chômage va accroître en conséquence pour atteindre un niveau de 8,4% en 2009, 1,1 point de pourcentage de plus que prévu initialement. L’inflation, par contre, devrait diminuer considérablement et atteindre un niveau de 2,2% au cours de l’année 2009.

La situation des déficits publics se dégradera en 2009 pour passer de 1,3% actuellement à 1,8% par rapport au PIB. Pour l’Eurogroupe il est clair que cette situation, aussi préoccupante qu’elle puisse être, ne doit en rien remettre en cause les dispositions du pacte de stabilité et de croissance, tel qu’il a été réformé en mars 2005 et qui comporte des éléments de flexibilité permettant une lecture plus conjoncturelle des règles de discipline financière et budgétaire. "Le pacte prévoit toute une série d’assouplissements objectifs qu’il convient d’appliquer à son interprétation dans une situation exceptionnellement négative comme celle que du point de vue de la croissance nous traversons à l’heure actuelle".

Les ministres ont "constaté avec satisfaction que la situation sur les marchés interbancaires était en train de s’améliorer tout en n’étant pas dans une situation qui nous permettrait d’être entièrement satisfaits. Nous sommes de l’avis qu’il conviendrait de réinviter les banques à alimenter par leurs crédits l’économie réelle et notamment les petites et moyennes entreprises. Nous n’avons pas mis à disposition du secteur bancaire toutes les garanties et nous n’avons pas imaginé tous les instruments de recapitalisation et autres pour voir les banques ne pas répondre d’une façon satisfaisante à l’offre qui leur est faite."

Pour ce qui est des investissements publics dans l’économie dans les différents États membres de la zone euro, les ministres ont eu un échange de vues sur la nécessaire coordination pour que ces investissements soient utilisés de manière ordonnée.

L’Eurogroupe ne fait pas siennes les idées que l’Europe aurait besoin d’un plan de relance économique classique comme ceux opérés dans les années 1970 et 1980, mais qu’il s’agit dans les différents États membres, sur base des règles qui ont été déterminées au niveau de l’Eurogroupe, de prendre des mesures ciblées, temporaires et conséquentes portant surtout sur le court terme.

Le président Jean-Claude Juncker a en outre estimé que la volonté affichée par les États membres de la zone euro en 2007 de présenter des budgets en équilibre à l’horizon 2010, n’est plus tenable: "Les décisions que nous avons prises à Berlin en 2007 et qui s’expliquent par l’atmosphère conjoncturelle agréable qui fut la nôtre alors, doivent être revues et les objectifs à moyen terme doivent être atteints au cas par cas par les États membres à des dates que nous devons repousser dans le temps."

Répondant à une question de journaliste sur l’idée d’organiser des réunions régulières des chefs d’État et de gouvernement de pays membres de la zone euro, Jean-Claude Juncker a déclaré: "Pour ma part, je pense qu’il serait peu utile d’institutionnaliser un Eurogroupe au niveau des chefs d’État et de gouvernement. Mais comme le Président français, je persiste à croire que de temps à autre, lorsque les circonstances s’y prêtent et nous y invitent, l’Eurogroupe doit pouvoir être réuni au niveau des chefs d’État et de gouvernement. L’identité de celui qui présiderait une telle réunion m’importe très peu puisque contrairement au Président de la République je suis à la fois à l’Eurogroupe des ministres des Finances et à l’Eurogroupe des chefs d’État et de gouvernement et donc je disposerai toujours, ce qui n’est pas le cas de tous les chefs d’État et de gouvernement, de l’ensemble du savoir qu’il faut avoir pour assister utilement à de telles réunions."

Conseil "Affaires économiques et financières"

Au regard des derniers développements sur les marchés financiers et des initiatives prises au niveau des chefs d’État et de gouvernement notamment lors du Conseil européen des 15 et 16 octobre, les débats du Conseil ont essentiellement porté sur la crise financière et la réforme de l'architecture financière internationale. Les ministres ont également procédé à une analyse de la situation économique et financière et se sont penchés sur l'impact de la crise financière sur l'économie réelle. Enfin, le Conseil a travaillé à l'élaboration de propositions européennes en vue d'une réforme du système financier mondial qui sera à l’ordre du jour des prochaines rencontres internationales.

Au-delà de la réponse à la crise financière, les ministres ont poursuivi leurs travaux en matière fiscale, notamment sur les taux réduits de TVA appliqués aux services à forte intensité de main d'œuvre.

Le Conseil Ecofin s’est enfin réuni avec les pays de l'Association européenne de libre échange (AELE - comprenant la Norvège, le Liechtenstein, la Suisse, et l'Islande).

Dans un contexte économique et financier tendu, les ministres de l'UE et de l'AELE partageront leurs analyses sur la crise financière et échangeront sur les progrès accomplis et les étapes restant à franchir en matière de coopération financière internationale.

En marge de ces réunions, le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a également participé au dialogue macroéconomique, enceinte d'échanges entre les partenaires sociaux européens.

Jean-Claude Juncker a en outre eu un entretien avec le Premier ministre grec Kostas Karamanlis et s’est présenté devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen afin de répondre aux questions des députés sur la réponse européenne à la crise financière internationale.

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