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Vote des adaptations du régime de pension: des mesures pour garantir la viabilité du système
La Chambre des députés a adopté, le 18 décembre 2025, le projet de loi portant adaptations de certains régimes de pension.
Cette démarche s'inscrit dans le cadre de l'accord de coalition, qui prévoit une réflexion approfondie et inclusive sur la viabilité à long terme du système de retraite. Conformément à cet engagement, une large consultation de la société civile a été lancée le 4 octobre 2025. Pendant plusieurs mois, des échanges ouverts et constructifs ont eu lieu avec les partenaires sociaux, les experts et les institutions. Plus de 9.000 contributions citoyennes ont ainsi alimenté la réflexion sur les défis démographiques, sociaux et économiques auxquels le régime de pension est confronté.
Ce travail de concertation aboutit aujourd'hui à l'adoption des adaptations de certains régimes de pension, qui entreront en vigueur progressivement à partir du 1er janvier 2026.
Les adaptations visent à renforcer la viabilité financière du système tout en maintenant l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Elles permettront de stabiliser les finances du régime général de pension jusqu'en 2042 et de préserver les réserves à l'horizon 2050.
Les adaptations reposent sur deux axes principaux:
- Le rapprochement progressif de l'âge réel de départ à la retraite, actuellement situé autour de 60 ans, de l'âge légal de 65 ans;
- L'augmentation du taux de cotisation global, qui passera de 24% à 25,5%.
Principales adaptations
Augmentation du taux de cotisation
À compter de janvier 2026, le taux de cotisation global passera de 24 % à 25,5 %. La contribution de chacune des parties – État, salariés et employeurs – sera portée de 8% à 8,5%. Cette mesure s'appliquera jusqu'en 2032.
Introduction d'une pension progressive
À partir du 1er janvier 2026, un salarié ayant droit à une pension anticipée pourra, avec l'accord de son employeur, poursuivre une activité professionnelle à temps partiel tout en percevant une indemnité de pension progressive. Ce dispositif, déjà en vigueur dans la fonction publique, sera étendu aux affiliés du régime général afin de faciliter une transition graduelle vers la retraite.
Prise en compte plus flexible des années d'études
Le nombre maximal de neuf années d'études non indemnisées prises en compte dans la carrière de cotisation à partir de l'âge de 18 ans demeure inchangé. En revanche, la limite d'âge de 27 ans sera supprimée à partir du 1er janvier 2026, offrant davantage de souplesse pour l'intégration de ces périodes.
Allongement progressif de la durée de cotisation pour la pension de vieillesse anticipée
L'âge légal de départ à la retraite reste fixé à 65 ans et les possibilités de départ anticipé à partir de 57 ou 60 ans sont maintenues sous conditions.
La durée minimale du stage d'assurance sera augmentée progressivement jusqu'à un total de huit mois supplémentaires d'ici 2030. Ainsi les personnes souhaitant partir en pension de vieillesse anticipée à 60 ans, après 40 années d'assurance reconnues (périodes d'assurance obligatoire, d'assurance continuée, d'assurance facultative, de périodes d'achat rétroactif et de périodes complémentaires), devront cotiser plus longtemps à partir de juillet 2026:
- +1 mois en juillet 2026,
- +2 mois en 2027,
- +4 mois en 2028,
- +6 mois en 2029,
- +8 mois en 2030.
Concrètement cela veut dire qu'une personne disposant d'au moins 40 années d'assurance reconnues (480 mois contenant des périodes non obligatoires) en octobre 2026, devra cotiser 1 mois de plus afin de pourvoir prétendre à sa pension de vieillesse anticipée. Le départ à la pension se décale donc d'un mois et il lui sera possible de prendre sa pension de vieillesse anticipée en novembre 2026.
De même, une personne atteignant 40 années d'assurance reconnues en 2030 devra cotiser pendant 8 mois supplémentaires avant de pouvoir prendre sa pension de vieillesse anticipée.
Ne sont pas concernés par cette adaptation:
- les départs anticipés à partir de 57 ans après 40 ans de cotisations obligatoires
- les dispositifs de préretraite pour travail posté ou de nuit ainsi que la préretraite-ajustement
- les pensions de vieillesse à partir de 65 ans
- les personnes percevant déjà une pension
Les mesures adoptées permettent, dans la situation économique actuelle et en se basant sur les dernières estimations disponibles, de stabiliser le financement du système des pensions pour les prochaines années, et de garantir que les indicateurs-clé restent dans les normes légales jusqu'en 2042. Elles constituent une étape décisive, tout en rappelant que la responsabilité de préserver un régime d'assurance pension juste et durable devra être assumée, dans la continuité, également dans les années à venir.
Plus d'informations sur les différentes mesures sont disponibles sur schwätzmat.lu.
Communiqué par le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale