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Conseil européen à Bruxelles
Le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Lydie Polfer ont représenté le gouvernement luxembourgeois au Conseil européen de printemps qui a eu lieu les 25 et 26 mars 2004 à Bruxelles.
Jean-Claude Juncker et Bertie Ahern, président en exercice du Conseil de l'UE
Y ont également participé le ministre du Trésor et du Budget, ministre de la Justice, Luc Frieden et le ministre du Travail et de l’Emploi François Biltgen.
Nouveau dispositif anti-terroriste
Le Conseil européen a consacré ses travaux du 25 mars à la lutte contre le terrorisme. Sous le choc des attentats de Madrid, le Conseil Justice et Affaires intérieures (JAI) avait décidé d’accélérer les travaux sur les mesures visant à renforcer le dispositif anti-terroriste en Europe. Les chefs d’État et de gouvernement ont ainsi définitivement adopté une déclaration sur la lutte contre le terrorisme reprenant les mesures décidées par le Conseil JAI et invitant les États membres de l’Union européenne à les transposer le plus rapidement possible en droit national. Ce dispositif sera axé sur une série de grands principes, à savoir:
l'engagement d'agir dès maintenant dans l'esprit de la clause de solidarité, telle qu'elle est prévue à l'article 42 du projet de Constitution pour l'Europe;
la stratégie de sécurité;
l'assistance aux victimes du terrorisme;
l'approfondissement de la coopération existante au niveau législatif et opérationnel;
le renforcement des contrôles aux frontières et la sécurité des documents;
l'échange de renseignements entre les services de police, de sécurité et de renseignement;
la prévention du financement du terrorisme;
les mesures de protection des moyens de transport et de la population;
la coopération internationale.
Jean-Claude Juncker, Jan Peter Balkenende et Romano Prodi
Afin de coordonner le nouveau dispositif anti-terroriste, le Conseil a approuvé la nomination de Gijs de Vrijs comme coordinateur anti-terroriste auprès du Secrétaire général du Conseil / Haut représentant Javier Solana.
Pour le Premier ministre Jean-Claude Juncker, s'exprimant devant la presse, la mise en œuvre de ce dispositif devra à terme "terroriser les terroristes" et faire en sorte qu'ils "ne se sentent en sécurité nulle part, qu'ils courent le risque d'être découvert à chaque instant et de voir leurs structures démantelées".
Lydie Polfer et Jacques Chirac
Le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Lydie Polfer a pour sa part rappelé que la lutte contre le terrorisme devra obligatoirement consister en une approche horizontale qui ne saurait se résumer aux efforts à faire au niveau policier et sécuritaire mais devra inclure des efforts "soit diplomatiques pour ces régions et pays qui souffrent d'un conflit non résolu, comme au Moyen-Orient, soit des actions beaucoup plus efficaces et beaucoup plus coordonnées au niveau de la lutte contre la pauvreté, sans que cela puisse être considéré comme une excuse ou une explication d'actes terroristes".
À noter que le Conseil européen a proclamé la journée du 11 mars de chaque année, date anniversaire des attentats de Madrid, "Journée des Victimes".
Constitution européenne
Pendant leur dîner de travail les chefs d’État et de gouvernement ont procédé à un échange de vues sur les évolutions récentes dans les négociations sur la future Constitution européenne.
Jean-Claude Juncker, le ministre des Affaires étrangères allemand, Joschka Fischer, et le chancelier allemand Gerhard Schroeder
Les ministres des Affaires étrangères ont eu des discussions sur la situation au Moyen-Orient et les ministres de l’Économie et des Finances ont décidé que José Manuel Gonzalez Paramo prendrait la succession de son compatriote Eugenio Domingo Solans comme membre du directoire de la Banque centrale européenne.
Processus de Lisbonne
La session du Conseil européen du 26 mars était placée sous le signe du processus de Lisbonne par lequel l’Union européenne s’était fixé, en mars 2000, l’objectif de devenir l’espace économique le plus performant au monde d'ici 2010.
En attendant la revue à mi-parcours du processus, en mars 2005, sous Présidence luxembourgeoise, le Conseil européen a fait appel aux États membres pour intensifier leurs efforts dans les différents domaines du processus (stabilité macroéconomique, croissance écologiquement soutenable, cohésion sociale, compétitivité et innovation, création et qualité d’emplois, libre circulation des travailleurs...). Afin de préparer la revue à mi-parcours, le Conseil européen a mis en place un groupe de haut niveau, présidé par Wim Kok, ancien Premier ministre néerlandais, qui sera chargé d’élaborer un rapport indépendant sur la mise en oeuvre de la stratégie de Lisbonne.
Selon le Premier ministre Jean-Claude Juncker, un des enjeux majeurs du processus de Lisbonne serait de trouver une approche englobant à la fois la préservation de l'acquis social européen et des efforts indispensables en matière de restructuration et de réformes structurelles.
À noter que les Premier ministres du Benelux ont eu leur traditionnel échange de vues d’avant Conseil et ont rencontré leurs homologues du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie).