Jean-Claude Juncker et Jeannot Krecké aux réunions de l'Eurogroupe et de l'Ecofin informel à Nice

Le Premier ministre, ministre des Finances et président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, ont participé aux réunions de l'Eurogroupe et de l'Ecofin informel qui ont eu lieu à Nice les 12 et 13 septembre 2008.

Eurogroupe

Les 15 ministres des Finances de la zone euro et leur collègue slovaque qui assistait pour la première fois à une réunion de l’Eurogroupe - la Slovaquie devenant le 16e État membre de la zone euro au 1er janvier 2009 - ont tout d’abord accepté, par acclamation, la proposition de la ministre française de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi, vice-présidente en exercice de l’Eurogroupe, Christine Lagarde de reconduire Jean-Claude Juncker à la présidence de l’Eurogroupe pour un troisième mandat de deux ans.

L’Eurogroupe s’est ensuite penché sur la situation économique dans la zone euro qui "est plus prononcé que ce que nous envisagions avant l’été", a dit le président Jean-Claude Juncker. Les raisons de cette dégradation se trouvent essentiellement dans la détérioration très importante de l’environnement économique international depuis plus d’un an.

Mais, a dit Jean-Claude Juncker, des "éléments de satisfaction" existent: "La dépréciation de l’euro ces dernières semaines est bienvenue, même si l’euro reste, à nos yeux, surévalué. Nous saurons mettre à profit les différents contacts que nous aurons sur un plan international sur le plan international pour en discuter avec nos partenaires respectifs. Deuxième élément de cette satisfaction la baisse du prix du pétrole et des matières agricoles, baisse qui va dans le bon sens et qui devrait aider à freiner les prix."

Les membres de l’Eurogroupe ont discuté de l’orientation que devraient prendre les politiques macroéconomiques de la zone euro et ont accepté un certain nombre de principes:

  • face à un choc commun, il convient d’adopter une réponse commune et concertée, plutôt que des réponses nationales désordonnées, comme ce fut la cas lors des années 1970 et 1980;
  • face à un choc largement symétrique, les politiques budgétaires ne doivent pas dévier des règles collectives que constitue le Pacte de stabilité et de croissance, qui, dans sa version réformée, permet aussi une certaine flexibilité;
  • face au ralentissement, il convient de laisser jouer les stabilisateurs automatiques, qui sont puissants en zone euro. "Les pays qui disposent de marges de manœuvre budgétaires et qui font face à un ralentissement très prononcée peuvent soutenir - et ils le font - de manière ciblée, temporaire, efficace et solidaire l’activité économique, notamment pour que les personnes les plus exposées par le ralentissement soient moins touchées."

Pour ce qui est de l’inflation, le président de l’Eurogroupe a insisté qu’il "faut lutter avec la dernière énergie contre l'inflation qui fragilise ceux qui sont déjà fragilisés et qui ajouterait à l’instabilité et qui ruinerait les efforts de voir l’Europe reprendre rapidement le chemin de la reprise. Mais il n’est pas question de laisser filer les déficits budgétaires. Nous n’avons pas le droit de répéter en 2008 les mêmes erreurs faites lors des chocs précédents et par conséquent la consolidation financière et la nécessité de laisser entrer en vigueur et de déployer leurs effets les réformes structurelles restent entières."

Concernant l‘évolution des salaires, l’Eurogroupe reste de l’avis que leur progression doit se faire en phase avec les gains de productivité de façon à soutenir l’emploi et la compétitivité des économies européennes. À cet effet, l’Eurogroupe invitera, dès le mois d’octobre 2008, les partenaires sociaux pour en discuter.

Ecofin informel

Dans le domaine des services financiers, les ministres des Finances et/ou de l’Économie des 27 États membres de l’Union européenne et les gouverneurs des banques centrales ont procédé à une évaluation de la situation des marchés financiers et fait un point sur l’avancement des initiatives prises pour répondre aux conséquences des turbulences financières ("feuille de route" sur la stabilité financière).

Ils ont également travaillé sur les moyens de renforcer la solidité du système financier européen, en particulier en améliorant les mécanismes de supervision des acteurs financiers. Sur ce thème, des représentants de la sphère financière avaient été, préalablement à l’échange entre ministres et gouverneurs, invités à venir faire part de leurs vues.

En matière de fiscalité, les ministres ont eu une discussion sur le champ d’application des taux réduits de TVA.

Cette réunion informelle a également permis d’examiner la situation économique et notamment de faire le point sur l’état du marché pétrolier et sur les causes de la flambée des prix pétroliers.

Enfin, les ministres ont discuté de la question de la rémunération des dirigeants d’entreprises, en vue d’identifier les meilleures pratiques nationales.