Le ministre Luc Frieden présente les amendements au projet de budget 2003

Après la présentation des amendements gouvernementaux au projet de budget 2003 à la commission du Budget et des Finances de la Chambre des députés, le ministre du Trésor et du Budget Luc Frieden a informé le public sur les nouveaux chiffres clés du projet de budget via une conférence de presse le 21 novembre 2002.

M. Frieden a tout d’abord rappelé que la pratique des amendements au projet de budget était un exercice de routine annuel et nécessaire, compte tenu des variations conjoncturelles et prévisionnelles pouvant intervenir entre la présentation du projet de budget initial en été et les chiffres disponibles en automne.

Pour le projet de budget 2003, M. Frieden a parlé d’une "situation particulière" en ce que les variations entre les prévisions conjoncturelles d’été et d’automne 2002 furent inhabituellement importantes.

Même si le STATEC, la Commission européenne et l’OCDE tablent sur une croissance modeste pour 2003 au Luxembourg – autour de 2% du PIB – force est de reconnaître que croissance il y aura et que le projet de budget devra en tenir compte.

 

2002 Budget voté

2003 Projet de budget amendé

Variation en %

Budget courant

 

 

 

Recettes courantes

5.935,2

6.305,3

6,24%

Dépenses courantes

5.146,0

5.521,3

7,29%

Excédents

789,2

784,0

...

Budget en capital

 

 

 

Recettes en capital

42,0

44,4

5,71%

Dépenses en capital

853,0

827,9

-2,94%

Excédents

-811,0

-783,5

...

Budget total

 

 

 

Recettes totales

5.977,2

6.349,7

6,23%

Dépenses totales

5.999,0

6.349,2

5,84%

Excédents

-21,8

+0,5

...

Pour le Luxembourg cela est d’autant plus vrai que le gouvernement a mené une politique financière et budgétaire très prudente pendant les années fastes 2000 et 2001 en utilisant des plus-values budgétaires importantes pour alimenter la réserve budgétaire et la réserve des fonds spéciaux qui, à la fin de l’année 2001, totalisaient € 3,12 milliards.

Ces réserves, que le gouvernement a constituées en dépit de critiques massives de toutes parts, permettent aujourd’hui, a dit Luc Frieden, "de ne pas procéder à un revirement de la politique budgétaire à moyen terme".

En tenant compte des paramètres conjoncturel et financier à moyen terme, le gouvernement a ainsi décidé de réduire les prévisions au niveau des recettes budgétaires de € 119 millions et au niveau des dépenses de € 116 millions.

Pour ce qui est de recettes, le gouvernement prévoit des moins-values surtout au niveau de l’impôt sur le revenu qui est l’impôt le plus dépendant de l’évolution conjoncturelle ( - € 100 millions) et au niveau des impôts indirects (taxe d’abonnement, droit d’enregistrement) (- € 115 millions). Des plus-values devraient êtres réalisées au niveau des accises (+ € 80 millions), surtout en relation avec des hausses des prix du tabac et au niveau de l’impôt sur la fortune (+ € 30 millions). S’y ajoute que de larges tranches de l’impôt sur les collectivités dû pour les années 2000 et 2001 seront payées au cours de l’année 2003 ce qui aura également un effet positif sur les finances publiques.

Les réductions des dépenses budgétaires concerneront essentiellement les dépenses qui sont liées directement à la conjoncture et au PIB. Ainsi, comme l’évolution conjoncturelle de seulement 2% en 2003 aura pour conséquence que moins d’emplois seront créés au Luxembourg, la contribution de l’État à la sécurité sociale (pensions, maladie) devrait baisser de € 18 millions. Les dépenses prévues pour la coopération et la recherche, qui sont liées au PIB, maintiendront leurs pourcentages respectifs par rapport au PIB, mais le recul du PIB en 2003 entraînera une réduction des dépenses y relatives de € 14,3 millions.

Les dotations de différents fonds spéciaux d’investissement reculera de € 450 millions, tel qu’elles étaient prévues dans le projet de budget initial, à € 380 millions, ce qui n’aura qu’une faible incidence sur les réserves de ces fonds spéciaux d’autant plus que le gouvernement a suspendu deux projets de construction d’immeubles administratifs à Luxembourg-Ville, pour lesquels € 150 millions étaient inscrit dans le fonds spécial concerné. Au niveau du programme pluriannuel des dépenses en capital, le gouvernement confirme son engagement de réaliser les projets prévus pour une enveloppe financière globale de € 4,1 milliards, dont la moitié est à supporter par le budget de l’État.

Luc Frieden a également insisté sur la volonté du gouvernement de maintenir le niveau élevé des investissements publics prévu dans le projet de budget initial et qui se chiffre à € 787,4 millions, en augmentation de 31,1% par rapport à 2002 et constituant 11,8% des dépenses totales de l’État. Pour Luc Frieden "il est sage et nécessaire de maintenir nos investissements à ce niveau, faire le contraire serait donner un très mauvais signal à l’économie".

Le projet de budget 2003 amendé se présente ainsi comme suit: les recettes, en augmentation de 6,23% par rapport au budget 2002, totalisent € 6.349.700.000 et les dépenses, en augmentation de 5,84%, se chiffrent à € 6.349.200.000. Il est donc prévu que le budget 2003 clôturera avec un excédent de € 0,5 million. 

Les paramètres financiers du Luxembourg restent sains, a expliqué enfin Luc Frieden. La dette publique de l’État se chiffre à € 697 millions, dont plus que la moitié figure déjà dans le fonds spécial de la dette publique et en avoirs bancaires ce qui ramène le chiffre net à € 310 millions, 1,4% du PIB. Cumulée avec les dettes des communes, la dette publique totale du Luxembourg s’élève à 5% du PIB.

Dernière mise à jour